Les Soulèvements de la Terre

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Les Soulèvements de la Terre (en abrégé SLT ou simplement appelés les Soulèvements) sont un groupe écologique fondé en janvier 2021, composé d'associations (ONG, syndicats...) militant pour la protection de l'environnement. Opposé à l'exploitation des terres à des fins industrielles, il est connu pour son mode d'action contre les projets de méga-bassines, notamment en 2021 et à Sainte-Soline en mars 2023. Considéré par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin comme un mouvement d'« ultragauche » et « radical », il est dissous par décret le 21 juin 2023, avant son annulation le 9 novembre suivant.

Il s'engage également contre certains projets de construction d'autoroutes.

Histoire

Le groupe, officiellement fondé en janvier 2021, commence ses activités à la suite d'un appel lancé le 11 mars suivant à l'emplacement de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, mouvement qui permit l'annulation du projet de construction d'un aéroport, en 2018. L'appel est signé par plusieurs dizaines d'organisations écologiques et une centaine de personnalités. Sa fondation s'incrit dans le cadre direct de la crise sanitaire du COVID-19, et se place dans la continuité de mouvements sociaux comme les zapatistes au début du XX^e siècle, ou les ZAD. À la différence de la majorité des groupes écologiques, qui usaient de méthodes pacifiques et non-violentes, il revendique un mode d'action radical prônant le sabotage et l'occupation de lieux, et se focalisant sur la réappropriation des terres afin de développer les rapports sociaux. La première action du mouvement débute le 27 mars, lorsqu'une manifestation est organisée pour protester contre les plans d'urbanisation d'hectares de terres.

Le 4 mars 2022, à l'appel des SLT, une manifestation est organisée devant le siège de l'entreprise pharmaceutique Bayer-Monsanto, à Lyon, à laquelle participe plusieurs autres associations écologistes. Plusieurs centaines de militants ont essayé de s'introduire sur le site, provoquant des jets de grenades lacrymogènes de la part de la police. Un second rassemblement, organisé le même jour et composé de 1 500 personnes selon la préfecture, se déroula sans incident.

Le 11 décembre 2022, une centaine de militants en combinaison blanche pénètrent dans l'usine de la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), y brûlant des équipements et s'attaquant à des câbles à l'aide de marteaux et de haches. L'ampleur des dégâts amène à un arrêt temporaire de la production.

Le 24 mars 2023, une manifestation est organisée à l'initiative des Soulèvements de la Terre, de la Confédération paysanne et de Bassines non merci sur le site de la méga-bassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), malgré son interdiction par la préfecture. Rassemblant jusqu'à 10 000 personnes, elle provoque de violents affrontements avec les forces de l'ordre et plusieurs dizaines de blessés. En réponse, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonça une procédure de dissolution des SLT, qu'il juge responsables des affrontements à Sainte-Soline. L'annonce de la dissolution provoque un mouvement de ralliement massif de personnalités aux SLT, comme la secrétaire nationale d'Europe-Écologie les Verts Marine Tondelier, la prix Nobel de littérature Annie Ernaux, le réalisateur Cyril Dion, ou l'actrice Adèle Haenel. Début avril, 300 personnalités publiques, plusieurs organisations et des centaines d'intellectuels affichent leur soutien au mouvement, qui regroupe 70 000 adhérents à la même date.

Le 19 avril suivant, des rassemblements de soutien aux Soulèvements de la Terre ont lieu dans plusieurs grandes villes, dont à Paris, Lyon, Montpellier et Nantes. Le 5 juin, une première série d'interpellations touchant une dizaine de militants est menée, ces derniers étant suspectés d'avoir participé aux violences contre l'usine Lafarge, en décembre 2022. Une seconde vague d'arrestations a lieu le 20 juin suivant, pour le même motif. Le 8 juin, 40 personnalités soutenant le mouvement sortent On ne dissout pas un soulèvement. 40 voix pour les Soulèvements de la Terre, ouvrage recueillant la vision des SLT et les méthodes de lutte contre le réchauffement climatique. Le 17 juin, un rassemblement interdit par la préfecture organisé par les Soulèvements de la Terre dans la vallée de la Maurienne (Savoie), protestant contre la construction de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, provoque de nouveaux affrontements avec les forces de l'ordre. Quatre jours plus tard, le collectif est dissous en Conseil des ministres, après deux mois de gel de la procédure. Un recours déposé par les SLT et plusieurs organisations amène à la suspension du décret de dissolution par le Conseil d'État, le 11 août 2023, qui estime qu'il portait atteinte à la liberté d'association et que les preuves avancées de « troubles à l'ordre public » étaient insuffisantes. Le 9 novembre suivant, le Conseil d'État annule le décret de dissolution du mouvement, ne le jugeant pas « adapté et proportionné à la gravité des troubles ». Cette décision, prise contre l'avis du rapporteur public Laurent Domingo, est assorti d'un versement de 7 500 euros de la part de l'État à plusieurs membres et soutiens des SLT.

Organisation et revendications

Officiellement, les SLT ne sont pas une association puisque n'étant pas déclaré, mais sont considérés comme un « groupement de fait », qui n'est composé d'aucune personnalité dirigeante. Ils décident des actions à mener lors des réunions des comités locaux, au nombre de deux-cent en octobre 2023 et dispersés dans toute la France. Le programme de mobilisation est découpé par saisons de 6 mois (printemps/été et automne/hiver).

Le mouvement intègre des professions variées, incluant notamment des agriculteurs, des syndicalistes et des intellectuels, de tendances anarchiste et anticapitaliste.

Voir aussi

• Bassines non merci
• Confédération paysanne

Références

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