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Assemblée nationale de 1871

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L'assemblée nationale est une assemblée constituante et législative qui a été élue le 8 février 1871 et a cessé ses fonctions le 31 décembre 1875. Depuis la proclamation de la République par les républicains parisiens le 4 septembre 1870, la France est dirigée par un gouvernement provisoire, non représentatif des idées politiques de l'ensemble des Français. Les Allemands qui viennent de gagner la guerre contre la France veulent pouvoir discuter et signer un traité de paix avec un gouvernement représentatif issus d'élections légales.

Le problème de la droite monarchiste : À qui confier le pouvoir ?. Image d'Épinal des années 1870

L'assemblée est élue dans une situation de crise car une partie du territoire est occupée par les armées ennemies, une partie des jeunes hommes électeurs sont prisonniers de guerre ou réfugiés en Belgique et en Suisse, et il y a des restrictions pour la tenue des réunions politiques. Les députés monarchistes (généralement partisans d 'une paix rapide) sont très majoritaires (396) mais ils sont divisés entre deux tendances (légitimistes et orléanistes). Les députés républicains sont très minoritaires (200 environ) et eux-aussi sont divisés. Il y a une trentaine de députés bonapartistes. En février 638 députés sont élus, et des élections législatives complémentaire ont lieu en juillet (avec une progression modeste des républicains). L'assemblée d'abord réunie à Bordeaux va s'installer à Versailles en mars 1871. (Paris est alors encerclé par les Allemands et va dès le 18 mars s'insurger contre le gouvernement présidé par Adolphe Thiers qui est soutenu par la majorité de l'Assemblée.

Pourquoi une assemblée constituante ?[modifier | modifier le wikicode]

Depuis mai 1852 jusqu'au 4 septembre 1870, la France vit sous le régime politique du Second Empire. Le 10 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse, vite soutenue par les autres États allemands. Le 2 septembre l'empereur Napoléon III est fait prisonnier à Sedan par les Allemands, et capitule. Son épouse l'impératriceEugénie de Montijo ne peut exercer la régence pour le compte de son fils le prince impérial Louis Napoléon. Il n'y a donc plus de cadre constitutionnel organisant la vie politique de la France. Dès le 4 septembre 1870, une partie des députés du Corps législatif votent la déchéance de l'empereur, la fin du Second empire et proclament à l'Hôtel de Ville de Paris la naissance d'une nouvelle République (la Troisième). Ils créent un gouvernement provisoire appelé Gouvernement de la Défense nationale.

Le gouvernement provisoire tente vainement de continuer la guerre contre les Allemands. Mais les différentes armées mises sur pieds sont battues au cours de l'automne, les soldats français sont faits prisonniers ou bien parviennent à se réfugier en Suisse ou en Belgique. Paris est encerclé dès le 19 septembre et subit un siège très rigoureux avec restrictions alimentaires extrêmes et bombardements allemands du 5 au 26 janvier 1871.

Le gouvernement de la Défense nationale est contraint de demander un armistice le 28 janvier 1871. Dans les conditions de l'armistice il est prévu de convoquer une assemblée élue par tous les Français (suffrage universel masculin). Cette assemblée soutiendra un gouvernement légal qui devra négocier les conditions de la paix avec le nouvel Empire allemand créé à Versailles le 18 janvier 1871. Outre les négociation de paix, l'assemblée devra construire un nouveau système politique pour le pays. Elle sera donc une assemblée constituante.

Élections des députés à l'assemblée de 1871[modifier | modifier le wikicode]

Les conditions du déroulement des élections[modifier | modifier le wikicode]

La décision de procéder à une élection a été prise le 28 janvier. Les élections doivent avoir lieu le 8 février, la campagne électorale est donc très courte (une dizaine de jours). Par ailleurs une partie des électeurs potentiels, les jeunes hommes qui servent dans l'armée, sont ou bien prisonniers de guerre (armée impériale capturée à Sedan ou bien à Metz après la capitulation du maréchal Bazaine) soit près de 372 000 soldats ou bien réfugiés en Suisse et en Belgique après la déroute des armées françaises organisées par le gouvernement de la Défense nationale.

La moitié nord de la France (soit 43 départements) est occupée par les troupes allemandes situation inconnue depuis les défaites napoléoniennes de 1814-1815. Pour des raisons de sécurité l'occupant interdit les réunions politiques et c'est lui qui organise le scrutin. Une partie de la population de ces régions occupées a fui devant les troupes ennemies et n'a pas regagné son domicile, les hommes ne pourront donc pas voter. Dans la partie non-occupée, la loi sur l'état-de siège limite la liberté de la presse et la liberté de réunion et les préfets favorisent ouvertement les listes demandant la paix.

Pour limiter l'influence des notables ruraux souvent monarchistes, le républicain Léon Gambetta, ministre de l'Intérieur, avait obtenu que les personnes ayant servi les régimes précédents (Restauration, monarchie de juillet et Second empire et en particulier les membres des familles ayant régné sur la France, soient interdits de candidature. Mais il démissionne le 6 février 1871 après que Jules Simon un autre ministre ait fait annuler cette mesure.

Les résultats de l'élection de février 1871[modifier | modifier le wikicode]

La campagne électorale oppose deux camps : les républicains qui veulent que la République, jusqu'ici régime provisoire instauré depuis Paris deviennent le régime politique définitif de la France ; certains d'entre eux sont partisans d'une république socialement conservatrice et sont inquiets de l'agitation des classes populaires urbaines; le camp opposé est celui des monarchistes, surtout partisans d'une paix rapide avec l'Allemagne pour accélérer la libération et le retour des prisonniers de guerres ou des soldats stationnés hors des frontières, et faire disparaître le plus vite possible l'occupation du territoire par les troupes ennemies. Ils sont pour le retour à une monarchie que les uns veulent constitutionnelle alors que d'autres sont nostalgiques de l'Ancien Régime (celui d'avant la Révolution de 1789).

L'Assemblée nationale élue en 1871, à majorité monarchiste, avec 396 députés monarchistes (en bleu) sur 768 — 214 orléanistes et 182 légitimistes.Les républicains (rose et rouge). Les centristes (en jaune, les bonapartistes en vert.

Le système électoral est celui du scrutin de liste majoritaire départemental à un tour : la liste arrivée en tête remporte l'intégralité des sièges à pourvoir dans le département. Les candidatures multiples sont autorisées : un même candidat peut se présenter dans plusieurs départements différents. Ce qui permet à des personnalités d'envergure nationale de « parrainer » des listes où figurent des candidats moins connus. Il y a 768 représentants à élire, dont 15 pour les territoires d'outre-mer.

Du fait du système électoral, le vote du 8 février permet l'élection de 675 députés car les personnalités nationales élues dans plusieurs départements doivent choisir un seul siège ((Adolphe Thiers est élu dans 26 départements et Léon Gambetta dans 10). Des élections complémentaires sont donc nécessaires ; elles auront lieu en juillet.

Ce scrutin voit l'élection de 214 « orléanistes » et 182 « légitimistes ». L'alliance entre ces deux partis donne une majorité royaliste de 396 députés sur 638, ils sont contre le maintien de la République mais ils sont divisés sur le candidats à présenter pour occuper le trône (les orléanistes veulent le comte de Paris (petit-fils du roi Louis-Philippe Ier ) et les légitimistes le comte de Chambord (petit-fils du roi Charles X). Trente bonapartistes parviennent à se faire élire. Les républicains sont très minoritaires avec environ 200 députés et de plus ils sont divisés. Les partisans de Thiers et des républicains modérés (une centaine d'élus) veulent la paix avec l'Allemagne, mais les partisans de Gambetta (une quarantaine d'élus) veulent continuer la guerre. Les départements de l'Est qui sont occupés et sont menacés d'annexion par l'Allemagne sont contre la paix. Paris a voté « républicain ». Sur 43 députés parisiens , seuls 6, dont Adolphe Thiers, sont proches des « pacifistes ». Sur les 675 élus un tiers sont des nobles et seuls 175 d'entre eux ont une expérience parlementaire.

Les premières mesures prises par l'Assemblée et les gouvernements qu'elle soutient[modifier | modifier le wikicode]

De 1871 à 1875 l'assemblée va diriger la France et tenter d'imposer les idées politiques et sociales de la droite monarchiste.

De février1871 à mai 1873, le gouvernement sera présidé par Adolphe Thiers, qui passe progressivement d'un monarchisme très anti-social, au soutien à une république conservatrice. À partir de 1873 sous la présidence du maréchal de Mac-Mahon, et la direction effective du duc Victor De Broglie se met en place une politique d'Ordre moral, qui échoue à enrayer la progression des idées républicaines et à rétablir la monarchie.

Pour en savoir plus, lis l’article : Débuts de la Troisième République.
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