Turin

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Turin
Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut : panorama de Turin ; Borgo Medioevale ; palais Madame ; piazza San Carlo ; églises Gran Madre di Dio et Santa Maria al Monte dei Cappuccini, sur le fleuve  ; Mole Antonelliana ; Palais royal.
Administration
Le blason de Turin
Nom local (it) Torino
Pays Italie
Région Piémont
Province Turin
Site Web Site officiel touristique Turin
Localisation
Superficie 130,17 km2
Démographie
Population 843 514 hab. (en 2023)
Densité 6 480 hab./km2
Gentilé Torinesi/e
voir modèle • modifier

Turin (prononcé Turinne en piémontais ; italien : Torino) est une ville ainsi qu'un important pôle économique et culturel du nord de l'Italie. C'est le chef-lieu du Piémont et de la ville métropolitaine de Turin, ancienne capitale de l'Italie de 1861 à 1865. La ville se trouve principalement sur la rive ouest du fleuve , sous le val de Suse, et est entourée à l'ouest par la Superga et au nord par les Alpes. La population de la ville proprement dite est de 843 514 habitants (au 31 octobre 2023) tandis que celle de son aire urbaine est estimée par Eurostat à 1,7 million d'habitants. Selon l'OCDE, l'aire métropolitaine de Turin compterait même 2,2 millions d'habitants.1

La ville a eu une importance majeure dans l'histoire européenne. À partir de 1563, elle devient la capitale du duché de Savoie puis du royaume de Sardaigne, dirigé par la maison de Savoie, avant d'être la première capitale du royaume d'Italie de 1861 à 1865.2 La ville est parfois nommée « le berceau de la liberté italienne » pour avoir été le centre politique et intellectuel du Risorgimento, qui a conduit à l'unification de l'Italie,3 ainsi que la ville d'origine d'individus notables y ayant contribué tels que Camillo Benso, comte de Cavour.4 Bien qu'une grande partie de son influence politique se soit éteinte lors de la Seconde Guerre mondiale, après avoir été l'un des grands centres des mouvements antifascistes sous l'Italie fasciste puis de Résistance, Turin devient un carrefour industriel et commercial majeur pour l'Europe au sein du triangle industriel qu'elle forme avec Milan et Gênes. Elle se classe aujourd'hui à la troisième place italienne, derrière Milan et Rome, en termes de puissance économique. Avec un PIB de 58 milliards de dollars, Turin est la 78ème la ville la plus riche au monde en ce qui concerne le pouvoir d'achat.5

Depuis 2018, la ville est classée par le GaWC comme une ville mondiale de classe Gamma. Turin abrite également une grande partie de l'industrie automobile italienne, possédant les sièges sociaux de Fiat, Lancia et Alfa Romeo.

Riche en histoire et en culture, Turin possède de nombreuses galeries d'art, restaurants, églises, palais, opéras, places, parcs, jardins, théâtres, bibliothèques, musées, etc. La ville est bien connue pour son architecture baroque, rococo, néoclassique et Art nouveau. La plupart des places publiques, jardins, châteaux et palais élégants de Turin, tels que le palais Madame, ont été construits entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle. Une partie du centre historique de Turin est inscrite sur la liste du patrimoine mondial au titre des résidences de la famille royale de Savoie.

En outre, la ville abrite de grands musées comme le Musée égyptologique6 et la Mole Antonelliana, symbole architectural de la ville, qui renferme le musée national du cinéma. Les sites de Turin en font l'une des 250 premières destinations touristiques au monde et la dixième ville la plus visitée d'Italie en 2008.

La ville dispose également de certaines des meilleures universités, collèges, académies, lycées et gymnasiums d'Italie, notamment l'université de Turin, fondée au XVe siècle, et l'École polytechnique de Turin.7 Les icônes culturelles qui font rayonner la ville dans le monde sont la gianduja, le Suaire de Turin, la marque automobile Fiat et le club de football de la Juventus, en rivalité avec le Torino FC au Derby della Mole, le derby de la ville. Turin, entre autres événements, a été l'une des villes hôtes des Coupes du monde de football 1934 et 1990, ainsi que des Jeux olympiques d'hiver de 2006 ; elle a accueilli le Concours Eurovision de la chanson 2022 et accueille les ATP Finals de 2021 à 2025.8

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Origines anciennes[modifier | modifier le wikicode]

La porte Palatine romaine.

Les Taurins étaient un ancien peuple ligure alpin occupant la haute vallée du , au centre du Piémont moderne. En 218 av. J.-C., ils sont attaqués par Hannibal, alors allié à leurs ennemis de longue date, les Insubres. La capitale des Taurins (Taurasia) est conquise par Hannibal après un siège de trois jours. Nous n'avons cependant que peu d'informations sur les Taurins, Tite-Live et Strabon mentionnent tous deux que le pays des Taurins comprenait l'un des cols des Alpes. On pense qu'une colonie romaine est implantée dans la région en 28 av. J.-C. sous le nom de Julia Augusta Taurinorum (Turin).

Époque romaine[modifier | modifier le wikicode]

Au Ie siècle av. J.-C. (probablement en l'an 28 av. J.-C.), les Romains fondent Augusta Taurinorum. La via Garibaldi retrace le chemin exact du decumanus de l'ancienne ville romaine qui commençait à la porta decumani, incorporé plus tard au palais Madame. La porte Palatine, au nord du centre-ville actuel, est toujours conservée dans un parc près de la cathédrale. Des vestiges du théâtre romain sont conservés à la Manica Nuova. Turin comptait à l'époque environ 5 000 habitants, tous vivant à l'intérieur des hauts murs de la ville.

Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, la ville, ainsi que le reste de l'Italie, est conquise par les Hérules et les Ostrogoths, reconquise par les Romains Byzantins et conquise à nouveau par les Lombards avant de tomber aux mains des Francs sous Charlemagne (773). La Marche de Turin (marquisat) est fondée dans les années 940 et détenue par la dynastie des Arduins jusqu'en 1050. Suite au mariage d'Adélaïde de Suse avec Oddon, fils d'Humbert aux Blanches-Mains, Turin passe sous le contrôle de la maison de Savoie. Alors que le titre de comte est détenu par l'évêque en tant que comte de Turin (1092-1130 et 1136-1191), la ville est gouvernée à la manière d'un prince-évêché par ses évêques. En 1230-1235, la seigneurie relève du marquis de Montferrat, nommé seigneur de Turin. À la fin du XIIIe siècle, lorsqu'elle est annexée au duché de Savoie, la ville compte déjà 20 000 habitants. De nombreux jardins et palais sont construits à la fin du XVe siècle. L'université de Turin est également fondée à la même époque.

Époque moderne[modifier | modifier le wikicode]

Turin en 1701.

Emmanuel-Philibert, également connu sous le nom de Tête de fer (Testa 'd fer), fait de Turin la capitale du duché de Savoie en 1563. La piazza Reale (actuelle piazza San Carlo) et la via Nuova (via Roma) sont aménagées à l'emplacement de l'ancienne muraille dans la première moitié du XVIIe siècle ; à la même époque, le Palazzo reale (Palais royal) est également construit. Dans la seconde moitié du siècle, un nouvel élargissement des murs est projeté et réalisé, avec la construction de la via Po et ses arcades, reliant la piazza Castello au pont sur le Pô à travers un quadrillage régulier de rues.

En 1706, lors de la bataille de Turin, les Français assiègent la ville pendant 117 jours sans parvenir à la conquérir. Par les traités d'Utrecht, la Savoie obtient la Sicile, qu'elle échange rapidement contre la Sardaigne ainsi qu'une partie de l'ancien duché de Milan, et devient le royaume de Sardaigne ; Turin devient ainsi la capitale d'un royaume. L'architecte Filippo Juvarra entreprend de grands travaux dans la ville. Turin compte à l'époque 90 000 habitants.

Époque contemporaine[modifier | modifier le wikicode]

Turin à la fin du XIXe siècle siècle, la Mole Antonelliana en construction.
Usine Fiat Lingotto, 1928.
Défilé suivant la libération de Turin, le 6 mai 1945.

Turin, comme le reste du Piémont, est annexée par l'Empire français en 1802. La ville devient ainsi le siège de la préfecture du département du Pô jusqu'à la chute de Napoléon, en 1814, lorsque le royaume de Piémont-Sardaigne est restauré. Au cours des décennies suivantes, le royaume de Piémont-Sardaigne œuvre pour l'unification italienne. En 1861, Turin devient la capitale du royaume d'Italie nouvellement unifié après avoir été le centre politique et intellectuel du Risorgimento, jusqu'en 1865, lorsque la capitale est transférée à Florence puis à Rome en 1870, après la conquête des États pontificaux. L'ouverture du tunnel du Fréjus en 1871 a fait de Turin un important nœud de communication entre l'Italie et la France. La ville compte à l'époque 250 000 habitants. Certains des monuments les plus emblématiques de la ville, comme la Mole Antonelliana, le Musée égyptologique, l'église Gran Madre di Dio et la piazza Vittorio Veneto, sont construits à cette époque. La fin du XIXe siècle voit la ville s'industrialiser rapidement, notamment dans le secteur automobile : en 1899, Fiat s'implante dans la ville, suivie par Lancia en 1906. La Première exposition internationale d'art décoratif moderne de Turin, en 1902, est souvent considérée comme le paroxysme de l'Art nouveau. La ville accueille ensuite l'Exposition universelle de 1911. À cette époque, Turin compte 430 000 habitants.

Après la Première Guerre mondiale, les conditions difficiles des travailleurs ont provoqué une vague de grèves et de protestations ouvrières. En 1920, l'usine Fiat du Lingotto est occupée par des manifestants. Le régime fasciste italien met fin aux troubles sociaux en interdisant les syndicats et en emprisonnant les dirigeants socialistes, notamment Antonio Gramsci. De son côté, Benito Mussolini subventionne largement l'industrie automobile pour fournir des véhicules à l'armée.

Turin est alors la cible de bombardements stratégiques alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, les nombreux raids aériens subis par la ville endommageront fortement sa zone industrielle ainsi que le centre-ville. Avec Milan, Gênes et La Spezia, Turin est l'une des quatre villes italiennes ayant subi des bombardements aériens de la part de la RAF ; le raid le plus intense eut lieu le 13 juillet 1943, lorsque 295 bombardiers larguèrent 763 tonnes de bombes, tuant 792 personnes.9 Au total, ces raids auront tué 2 069 habitants de Turin et détruit ou endommagé 54 % de tous les bâtiments de la ville.1011

La campagne alliée en Italie a commencé par le sud et a lentement progressé vers le nord pendant deux ans, les régions les plus septentrionales du pays ont donc été occupées par les Allemands et les forces collaborationnistes durant une plus longue période. Turin n'est reprise par les Alliés qu'à la fin de l'offensive du printemps 1945. Au moment où l'avant-garde des unités blindées de reconnaissance du corps expéditionnaire brésilien atteint la ville, celle-ci est déjà libérée par des partisans italiens, qui avaient commencé à se révolter contre les Allemands et les troupes italiennes du RSI le 25 avril 1945.

Dans les années d'après-guerre, Turin est rapidement reconstruite. L'industrie automobile de la ville joue un rôle essentiel dans le miracle économique italien des années 1950 et 1960, attirant des centaines de milliers d'immigrants dans la ville, en particulier en provenance des régions rurales du sud de l'Italie. Leur nombre était si grand que Turin était considérée comme « la troisième ville du sud après Naples et Palerme ». La population turinoise atteint bientôt 1 million d'habitants en 1960 et culmine à près de 1,2 million en 1971. Les gains de croissance exceptionnels de la ville lui valent le surnom de Capitale dell'automobile (capitale de l'automobile), à ce titre souvent comparée à Détroit, centre majeur de l'industrie automobile aux États-Unis (les deux villes ont été jumelées en 1998). Dans les années 1970 et 1980, la crise de l'industrie automobile et pétrolière a durement frappé la ville et sa population a commencé à décliner fortement, perdant plus d'un quart de sa population totale en 30 ans. Le long déclin démographique de la ville n'a commencé à s'inverser que très récemment, la population étant passée de 865 000 à un peu plus de 900 000 habitants à la fin du siècle dernier. En 2006, Turin a accueilli les Jeux olympiques d'hiver.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Turin vu de l'espace (le nord est à gauche).

Turin est située dans le nord-ouest de l'Italie. Elle est encerclée à l'ouest et au nord par les Alpes, et à l'est par de hautes collines qui sont le prolongement naturel du Montferrat. Quatre cours d'eau majeurs traversent la ville : le Pô ainsi que trois de ses affluents, la Doire Ripaire (autrefois connue sous le nom de Duria Minor par les Romains, du mot celtique duria signifiant « eau »), la Stura di Lanzo et le Sangone.

Climat[modifier | modifier le wikicode]

Située dans le nord-ouest de l'Italie, au pied des Alpes, Turin présente un climat subtropical humide de latitude moyenne similaire à celui de Grenoble, située non loin dans les Alpes françaises, bien que les précipitations annuelles moyennes à Turin soient plus faibles.

Les hivers sont modérément froids et secs, les étés sont doux sur les collines et assez chauds en plaine. La pluie tombe principalement au printemps et en automne ; pendant les mois les plus chauds, les pluies se font moins fréquentes mais plus fortes (orages). En hiver et en automne, des nuages de brouillard, parfois très épais, se forment dans les plaines environnantes,12 mais rarement dans la ville elle-même en raison de son emplacement au fond du val de Suse. Les chutes de neige ne sont pas rares dans les mois d'hiver, même si elles sont généralement peu abondantes.

Sa position sur le côté est des Alpes rend le temps plus sec que sur le versant occidental en raison d'un effet de foehn.

La température la plus élevée jamais enregistrée est de 37,1 °C le 11 août 2003, la plus basse est de -21,8 °C le 12 février 1956.

Administration[modifier | modifier le wikicode]

Carte administrative de Turin.

Turin est divisée en 8 arrondissements, appelés localement circoscrizioni13 ; ces derniers ne correspondent pas nécessairement aux quartiers historiques de la ville, qui sont plutôt appelés quartieri ou rioni. Les circoscrizioni étaient 10 à l'origine, jusqu'à la fusion des 8e, 9e et 10e. La liste suivante numérote les arrondissements et l'emplacement des quartiers historiques à l'intérieur de ceux-ci :

  • Circoscrizione 1 : Centre – Crocetta
  • Circoscrizione 2 : Santa Rita – Mirafiori Nord – Mirafiori Sud
  • Circoscrizione 3 : San Paolo – Cenisia – Pozzo Strada – Città Torino – Borgata Lesna
  • Circoscrizione 4 : San Donato – Campidoglio – Parella
  • Circoscrizione 5 : Borgo Vittoria – Madonna di Campagna – Lucento – Vallette
  • Circoscrizione 6 : Barriera di Milano – Regio Parco – Barca – Bertolla – Falchera – Rebaudengo – Villaretto
  • Circoscrizione 7 : Aurora – Vanchiglia – Sassi – Madonna del Pilone
  • Circoscrizione 8 : San Salvario – Cavoretto – Borgo Po – Nizza Millefonti – Lingotto – Filadelfia

Le maire de Turin est élu directement tous les cinq ans. L'actuel maire de la ville est Stefano Lo Russo (PD), élu en 2021.

Économie[modifier | modifier le wikicode]

Le bâtiment Lingotto de la via Nizza, siège social de Fiat.

Turin s'est développée comme une ville fordiste au début du XXe siècle, ce qui a entraîné le passage d'une économie basée sur les services à une économie basée sur l'industrie. Dans la veine de nombreuses économies fordistes, l'économie turinoise repose fortement sur ses industries automobile et aérospatiale. Malgré le déclin général de l'industrie automobile depuis la crise pétrolière de 1973, la ville en dépend toujours fortement. Avant la Seconde Guerre mondiale, l'industrie automobile était le plus grand employeur de la ville et presque toutes les exportations de Turin étaient des produits manufacturés. La ville sert de siège à Fiat (Fabbrica Italiana Automobili Torino ; Usine Italienne Automobiles Turin), qui a depuis été absorbée par sa société mère, le groupe Fiat Chrysler Automobiles, le huitième plus grand constructeur automobile mondial, dont le siège est à Amsterdam. Turin abrite toujours une importante usine Fiat.

À partir des années 1980, Turin diversifie son économie et se réoriente vers une économie de services. Les industries de la technologie et de l'innovation sont en plein essor à Turin, qui se classe au troisième rang pour le nombre de startups et d'entreprises innovantes dans le secteur des technologies de l'information, et qui compte le plus grand nombre de demandes de brevet auprès de l'Office européen des brevets de toutes les villes. En 2008, la ville a généré un PIB de 68 milliards de dollars, se classant au 78e rang des villes les plus riches du monde en termes de pouvoir d'achat, et au 16e rang en Europe, selon PricewaterhouseCoopers. Turin représente 8 % du PIB italien. La ville a été classée en 2010 par le Globalization and World Cities Research Network comme une ville de niveau Gamma.

Les autres sociétés opérant à Turin sont Maserati, Lancia, Alfa Romeo, Iveco, Pininfarina, Bertone, Sparco, Italdesign Giugiaro, New Holland, Comau, Magneti Marelli, Graziano Oerlikon, Ghia, Fioravanti (automobile), Rai (société nationale de radiodiffusion), Banca Investis, FCA Bank, Intesa Sanpaolo, Reale Mutua (finance), Invicta, Kappa, Superga (mode), Ferrero, Lavazza, Martini & Rossi (alimentation et boissons), Alpitour (hôtellerie et tourisme), TILab (ex-CSELT), et Aurora (fabricant de stylos).

La ville est également connue pour son industrie aérospatiale : Alenia Aeronautica, Thales Alenia Space et Avio. Les modules Harmony, Columbus et Tranquility de la Station spatiale internationale ont été produits à Turin. Les futurs projets de lanceurs européens au-delà d'Ariane 5 seront également gérés depuis Turin par la nouvelle société NGL, filiale d'EADS (70 %) et de la division Aircraft de Leonardo (30 %).

Culture[modifier | modifier le wikicode]

Arts et musées[modifier | modifier le wikicode]

Le pavillon de chasse royal de Stupinigi.
Intérieur du Musée égyptologique de Turin, deuxième plus grand musée égyptien au monde après celui du Caire.

Turin, en tant qu'ancienne capitale du royaume de Sardaigne puis du royaume d'Italie, abrite les résidences de la famille royale de Savoie. Outre le Palais royal du XVIIe siècle (résidence officielle des Savoie jusqu'en 1865), construit par Christine de France, il existe de nombreux palais, résidences et château dans le centre-ville et même dans les communes environnantes. Ainsi, Turin abrite le Palazzo Chiablese, l'Armurerie royale, la bibliothèque royale, le palais Madame, le palais Carignan, la Villa della Regina et le château du Valentino. L'ensemble des résidences de la famille royale de Savoie, à Turin et dans les villes voisines de Rivoli, Moncalieri, Venaria Reale, Agliè, Racconigi, Stupinigi, Pollenzo et Govone a été déclaré patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997.

Le Musée égyptologique de Turin est spécialisé dans l'archéologie, l'anthropologie et l'art de l'Égypte antique. Il abrite ce qui est considéré comme l'une des plus grandes collections d'antiquités égyptiennes en dehors de l'Égypte. En 2006, il a accueilli plus de 500 000 visiteurs.14 Le musée d'art oriental abrite l'une des collections d'art asiatique les plus importantes d'Italie.15

Les autres musées de la ville sont le musée national du cinéma, le musée national de l'automobile, le J-Museum, le musée d'anatomie humaine Luigi-Rolando, etc. Parmi les musées d'art, Turin compte la galerie Sabauda, le musée d'art ancien, la pinacothèque Agnelli, l'Accademia Albertina et la galerie municipale d'art moderne et contemporain.

En 1559, le duc Emmanuel-Philibert de Savoie fait de Turin sa capitale, avec l'ambition d'en faire une cité artistique et culturelle majeure et, au cours des siècles suivants, de nombreux artistes ont travaillé à la cour de Savoie, notamment des architectes et urbanistes tels que Carlo di Castellamonte et son fils Amedeo, Guarino Guarini et, au XVIIIe siècle, Filippo Juvarra et Benedetto Alfieri.

Quant à la peinture et aux arts visuels, c'est au XXe siècle que Turin est devenue une référence. Dans les années 1920, le peintre Felice Casorati inspire un groupe d'étudiants qui va former les Sei di Torino (les Six de Turin) : Carlo Levi, Henry Paolucci, Gigi Chessa, Francesco Menzio, Nicola Galante et Jessie Boswell. Parmi les artistes nés à Turin figurent le sculpteur Umberto Mastroianni et l'architecte Carlo Mollino. Entre les années 1960 et 1970, Turin devient le centre international de l'Arte povera avec des artistes comme Alighiero Boetti, Mario Merz, Giuseppe Penone, Piero Gilardi et Michelangelo Pistoletto. Parmi les artistes turinois actuellement en activité, Ugo Nespolo et Carol Rama.

Musique[modifier | modifier le wikicode]

Opéra Teatro Regio.

Le principal opéra de la ville est le Teatro Regio de Turin, où Puccini a composé La Bohème en 1896. Incendié en 1936, l'opéra est reconstruit après la Seconde Guerre mondiale. Le 8 octobre 2021, l'Union européenne de radio-télévision (UER) et la Rai annoncent que la ville accueillera le Concours Eurovision de la chanson 2022 suite à la victoire de l'Italie à l'édition 2021 à Rotterdam, aux Pays-Bas, avec la chanson Zitti e buoni interprétée par Måneskin. Le concours a eu lieu au Pala Alpitour du 10 au 14 mai. C'est la première fois que Turin accueille la compétition que l'Italie accueille pour la troisième fois, après l'édition 1991 à Rome.16

Littérature[modifier | modifier le wikicode]

Bibliothèque nationale.

Centre littéraire pendant de nombreux siècles, Turin n'a commencé à attirer les écrivains qu'après l'installation dans la ville de la cour des ducs de Savoie. L'un des écrivains les plus célèbres du XVIIe siècle fut Giambattista Marino, qui s'installa en 1608 à la cour de Charles-Emmanuel Ier. Marino y est victime d'une tentative d'assassinat par son rival, Gaspare Murtola, avant d'être lui-même emprisonné pendant un an à cause de rumeurs qu'il aurait écrites et propagées contre le duc. En 1615, il quitte Turin pour s'installer en France.

Les principales figures littéraires de l'époque baroque à Turin sont Emanuele Tesauro et Alessandro Tassoni. Au siècle suivant, Turin accueille pour une certaine période le poète Vittorio Alfieri. C'est cependant au XIXe siècle, lorsque Turin devient le centre de la réunification italienne et du royaume d'Italie, que la ville accueille le plus d'écrivains. C'est en effet à cette époque que Tommaseo, Settembrini ou encore John Meadows séjournent à Turin. Olimpia Savio est la femme de lettres la plus connue en cette époque. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, Turin est la ville de résidence de Guido Gozzano, Edmondo De Amicis, Emilio Salgari ou encore Dino Segre, plus connu sous le pseudonyme de Pitigrilli.

Turin continue de jouer un rôle très important dans la littérature italienne d'après-guerre. Le grande maison d'édition de Giulio Einaudi publie des ouvrages de Cesare Pavese, Italo Calvino, Vitaliano Brancati, Primo Levi, Natalia Ginzburg ou encore Fernanda Pivano. Ces dernières années, les écrivains actifs à Turin sont Giovanni Arpino, Margherita Oggero, Laura Mancinelli, Alessandro Perissinotto ou encore Alessandro Baricco. Ce dernier appartient également à la Scuola Holden dédiée à l'enseignement des techniques d'écriture.

Une tradition littéraire existe également dans la langue locale piémontaise, avec des auteurs tels que Nicoletto da Torino, Eduard Calv ou Ignas Isler, auteur de poèmes épiques.

Religions[modifier | modifier le wikicode]

La ville abrite le célèbre suaire de Turin, un tissu en lin à l'effigie d'un homme qui semble avoir subi un traumatisme physique similaire à une crucifixion. Le linceul est considéré par de nombreux chrétiens comme une image miraculeuse de Jésus au moment de sa mort. Il est conservé dans la chapelle royale de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, au centre-ville. Le linceul est l'un des principaux symboles et attractions touristiques de la ville, c'est un symbole de dévotion religieuse.

Sciences[modifier | modifier le wikicode]

Turin possède un observatoire astronomique où a été actif Giovanni Plana. Le scientifique Amedeo Avogadro a enseigné à Turin. Un professeur de l'université de Turin, Galileo Ferraris, a découvert le principe de la machine électrique au XIXe siècle.

La ville abrite aujourd'hui le CSELT.

Médias[modifier | modifier le wikicode]

À la suite d'Alexandrie, Madrid, New Delhi, Anvers et Montréal, Turin est choisie par l'UNESCO comme Capitale mondiale du livre pour l'année 2006. La Salon international du livre de Turin est l'une des manifestations de ce type les plus importantes en Europe. Turin abrite l'un des principaux journaux nationaux italiens, La Stampa, et le quotidien sportif Tuttosport. L'actualité de la ville est également couverte par les publications de La Repubblica, Il Giornale, Leggo, City, Metro et E Polis. La RAI possède un centre de production à Turin depuis 1954.

Sports[modifier | modifier le wikicode]

Le Juventus Stadium, stade de la Juventus FC.
Stade olympique de Turin, stade du Torino FC.

La ville possède un riche patrimoine sportif puisqu'elle abrite deux équipes de football d'importance historique : la Juventus FC (fondée en 1897) et le Torino FC (fondé en 1906). La Juventus a la plus grande base de fans de toute l'Italie tandis que le Torino bénéficie d'un plus grand soutien dans la ville elle-même. Les deux clubs se disputent dans le derby le plus ancien d'Italie, le Derby della Mole ou derby de Turin.17

La Juventus est le club de football le plus titré d'Italie et l'un des plus titrés au monde. Il se classe au douzième rang dans la liste des clubs du monde avec le plus de titres internationaux officiels (sixième parmi les clubs européens), et a été le premier de l'histoire du football associatif à avoir remporté toutes les compétitions continentales officielles possibles et le titre mondial. Le stade de la Juventus, le Juventus Stadium, a été inauguré en 2011 et a accueilli la finale de l'UEFA Europa League 2014, la finale de la Ligue des Nations 2021 et la finale de la Ligue des champions féminine 2022. C'était la première fois que la ville accueillait la finale d'un match unique d'une compétition interclubs saisonnière de l'UEFA. L'équipe féminine de la Juventus a remporté, entre autres, cinq titres consécutifs de Serie A depuis sa création en 2017, devenant ainsi l'une des équipes les plus victorieuses du pays.

Le Torino FC a été fondé par l'union de l'une des plus anciennes équipes de football de Turin, le Football Club Torinese (fondé en 1894), avec des échappées de la Juventus et a été l'équipe la plus titrée, appelée "Grande Torino", de la Serie A dans les années 1940. En 1949, lors de la catastrophe aérienne de Superga, un avion transportant presque toute l'équipe s'écrasa sur la basilique de Superga, dans les collines de Turin. Turin joue actuellement ses matchs à domicile au stade olympique du Grande Torino, du nom de l'équipe des années 1940, qui fut le stade hôte de la Coupe du monde de football 1934 et le lieu des XXe Jeux olympiques d'hiver ; en outre, l'équipe a récemment reconstruit le stade historique Filadelfia, utilisé pour les matchs des équipes de jeunes et siège du musée du football.

La ville a accueilli les phases finales de l'EuroBasket 1979. L'équipe de club de basket-ball la plus importante est l'Auxilium Torino, fondée en 2009, évoluant dans la LBA italienne. En 2018, Auxilium Torino a remporté sa première coupe d'Italie de basket-ball.18 Turin a accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 2006 en février 2006. La ​​ville a reçu le titre de Capitale européenne du sport 2015.19 La ville accueille l'événement de tennis ATP Finals de 2021 à 2025.

Cinéma[modifier | modifier le wikicode]

Mole Antonelliana.

Turin est la ville où le cinéma en couleurs a vu le jour en Italie. À ce titre, elle constitue le berceau du cinéma italien. En raison de sa proximité historique, géographique et culturelle avec la France, les cinéastes italiens ont été naturellement influencés par le cinéma français et les frères Lumière. La première projection cinématographique italienne a eu lieu à Turin en mars 1896. En novembre 1896, des cinéastes italiens ont réalisé la première projection cinématographique d'un film payant.

Au début du XXe siècle (surtout à partir de 1907), plusieurs des premiers films italiens étaient diffusés à Turin. Les exemples incluent Cabiria, de Giovanni Pastrone en 1914, l'un des premiers blockbusters de l'histoire.

La société turinoise Ambrosio Film, fondée en 1906 par Arturo Ambrosio, était l'une des principales forces du cinéma italien et a renforcé l'importance de la ville en tant que pôle cinématographique. La société, connue notamment pour ses épopées historiques, produit un grand nombre de films jusqu'à sa dissolution en 1924.

Au cours des années 1920 et 1930, Turin accueille un certain nombre de productions cinématographiques et de grands studios de cinéma tels que Itala, Aquila Films et Fert. L'importance de Turin dans le cinéma italien s'est poursuivie jusqu'en 1937, année où Cinecittà a été inaugurée à Rome.

Après la Seconde Guerre mondiale, la scène cinématographique turinoise continue de prospérer. L'année 1956 voit l'ouverture du musée national du cinéma, d'abord installé dans le Palazzo Chiablese puis, à partir de 2000, dans l'imposante Mole Antonelliana. En 1982, le critique de cinéma Gianni Rondolino crée le Festivale Internazionale Cinema Giovani,  qui devint plus tard le Festival du film de Turin.20

Aujourd'hui, Turin est l'un des principaux centres cinématographiques et télévisuels d'Italie, grâce au rôle de la Commission du Film de Turin qui rend compte de la production de nombreux longs métrages, feuilletons et publicités.

Les rues de Turin furent celles où Michael Caine conduisit une Mini Cooper dans L'or se barre, où Marco Tullio Giordana a tourné Piazza Fontana, où Cate Blanchett a joué dans Heaven, où Marcello Mastroianni et Jacqueline Bisset ont joué ensemble dans La Femme du dimanche, ou bien encore Harvey Keitel dans Il mercante di pietre.

Cuisine[modifier | modifier le wikicode]

Bicerin, boisson chocolatée servie dans son verre arrondi emblématique.
Gianduiotto, chocolat emblématique de Turin.

Turin est bien connue pour sa production de chocolat, en particulier pour son chocolat traditionnel en forme de lingot appelé gianduiotto, du nom de Gianduja, un masque local de la commedia dell'arte. De plus, la ville est également connue pour ce qu'on appelle le bicerin, une boisson chaude traditionnelle composée d'espresso, de chocolat chaud et de lait servie dans un petit verre arrondi. Chaque année, Turin organise CioccolaTÒ, un festival du chocolat de deux semaines auquel participent les principaux producteurs de chocolat piémontais, comme Caffarel, Streglio, Venchi et d'autres, ainsi que quelques grandes entreprises internationales, comme Lindt & Sprüngli.

Un apéritif italien typique.

Pour ce qui est des apéritifs, les désormais populaires tramezzini ont été servis pour la première fois dans un café historique du centre-ville de Turin, à savoir le Caffè Mulassano, où ils ont été conçus en 1925 comme alternative aux tea sandwichs anglais.21 Ces dernières années, une autre boisson de marque de la ville est MoleCola, un Coca-Cola italien qui est entré en production en 2012 et s'est rapidement répandu en Italie et même à l'international.22

La cuisine locale comprend également un type particulier de pizza, appelée pizza al padellino ou pizza al tegamino, qui est essentiellement une pizza de petite taille, à croûte épaisse et à plat profond, généralement servie dans plusieurs pizzerias de Turin.

Depuis le milieu des années 1980, le Piémont a également bénéficié du début du mouvement Slow Food et de Terra Madre, des événements qui ont mis en valeur la riche valeur agricole et viticole de la vallée du Pô et du nord de l'Italie.

Tourisme[modifier | modifier le wikicode]

  • La place Vittorio Veneto, l'une des plus grandes d'Europe(31 000 m²), qui débouche sur l'église de la Gran Madre di Dio.
  • Il Corso Francia, l'avenue la plus longue de Turin (13 km de long).
  • Turin aussi est la capitale italienne du café et du chocolat23, elle compte de nombreux établissements centenaires dont certains même sont bicentenaires.
  • Château du Valentino, château unique en son genre car il mélange le baroque et l'architecture des châteaux français.
  • Porta Palazzo (la porte palatine)24. De jour, cette gigantesque place, parmi les plus grandes d'Europe devient un immense marché à ciel ouvert.
  • Le palais Madame et le palais Carignan sont également des chefs-d'œuvre de l'architecture baroque ; ils sont inscrits par un comité de l'UNESCO sur la liste du patrimoine mondial.
  • La Mole Antonelliana, haute de 167 m elle était destinée à être une synagogue mais sera finalement le musée national du cinéma de Turin, sans doute le plus important en Europe.
  • Le théâtre Regio, une des plus prestigieuses scènes d'opéra d'Italie.
  • Le Lingotto, une ancienne usine Fiat qui est connu pour sa piste d'essai sur le toit.

Édifices religieux[modifier | modifier le wikicode]

Le suaire de Turin, considéré comme le suaire du Christ

Références et notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. https://web.archive.org/web/20081001192936/http://213.253.134.43/oecd/pdfs/browseit/0406041E.PDF
  2. https://www.petitfute.com/v50133-turin/histoire/
  3. https://piemonte.italiaguida.it/fr/torino/default.asp
  4. https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/camillo-benso-comte-de-cavour
  5. https://web.archive.org/web/20120918030640/http://www.citymayors.com/statistics/richest-cities-2005.html
  6. https://www.museoegizio.it/en/pages/french
  7. https://web.archive.org/web/20100111043452/http://www.euromonitor.com/_Euromonitor_Internationals_Top_City_Destinations_Ranking
  8. https://eurovision.tv/story/turin-to-host-eurovision-2022
  9. https://www.museotorino.it/view/s/3e6222e913ac45a49cbd7f81960f1cc7
  10. https://www.istoreto.it/torino38-45/download/torino38-45.pdf
  11. https://torinoinguerra.it/
  12. https://web.archive.org/web/20090429121444/http://www.comune.torino.it/canaleturismo/en/clima.htm
  13. http://www.comune.torino.it/decentr/
  14. https://web.archive.org/web/20070927023354/http://www.touringclub.it/ricerca/pdf/DOSSIER_MUSEI_2007.pdf
  15. https://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/2008/12/03/quelle-meraviglie-mai-viste-in-italia.html
  16. https://eurovision.tv/story/turin-to-host-eurovision-2022
  17. https://www.footballderbies.com/honours/index.php?id=39
  18. https://www.gazzetta.it/Basket/18-02-2018/basket-final-eight-torino-brescia-250376614451.shtml
  19. http://www.comune.torino.it/pdf/20120703/1_dossier_uk.pdf
  20. https://www.torinofilmfest.org/it/?action=history&id=1
  21. https://web.archive.org/web/20140502032031/http://lastampa.it/2013/11/04/societa/cucina/reportage/a-tavola/recensione/il-pranzo/qui-nato-il-tramezzino-e-si-sente-12q3K83mI7IQoam7Bsc44O/pagina.html
  22. https://molecolaitalia.it/la-storia/
  23. Lavazza, leader italien du café et leader mondial des machines à café y a été fondé en 1895.
  24. Immense porte de l'époque romaine.
  25. Construite par Filippo Juvara, architecte de la façade du palais Madame et le pavillon de chasse de Stupinigi à Turin.
Portail de l'Italie —  Tous les articles sur l'Italie.