Louis XVI

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Louis XVI (de France)
Louis V (de Navarre)

Roi de France et de Navarre puis roi des Français
Louis XVI
Louis XVI
Fonction
Roi de France et de Navarre (1774-1789) puis Roi des Français (1789-1792)
Pays France France
Règne 10 mai 1774 - 10 août 1792
Dynastie Bourbon
Prédécesseur Louis XV
Successeur De facto aucun (Première République)
De jure Louis XVIII (Seconde Restauration)
Fonction
Dauphin de France
Date 20 décembre 1765 - 10 mai 1774
Prédécesseur Louis-Ferdinand de France (fils de Louis XV, et père de Louis XVI)
Successeur Louis-Joseph de France
Nom de naissance Louis-Auguste de France
Naissance 23 août 1754 à Versailles (France)
Décès 21 janvier 1793 (38 ans) à Paris (France)
Sépulture Basilique de Saint-Denis
Père Louis-Ferdinand de France
Mère Marie-Josèphe de Saxe
Frères et sœurs Marie-Thérèse de France
Marie-Zéphyrine de France
Louis-Joseph, duc de Bourgogne
Xavier de France
Louis XVIII de France
Charles X de France
Clotilde de France
Élisabeth de France
Conjoint Marie-Antoinette d'Autriche
Enfants Marie-Thérèse de France
Louis-Joseph de France
Louis XVII de France
Sophie de France
Résidence Château de Versailles
Palais des Tuileries
Armoiries des Rois de France
Armoiries des Rois de France
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Louis XVI, né le 23 août 1754 à Versailles et mort le 21 janvier 1793 à Paris, est le roi de France et de Navarre du 10 mai 1774 au 7 novembre 1789, puis roi des Français jusqu'au 10 août 1792. Petit-fils du roi Louis XV, marié à partir de 1770 avec Marie-Antoinette d'Autriche, il devient roi à son tour à la mort de son grand-père, le 10 mai 1774. Il hérite dès-lors d'un royaume en pleine crise : déficit incontrôlable, pauvreté et chômage grandissants, etc... Il cherche alors à faire passer plusieurs projets de réformes, qui sont cependant tous rejetés en raison de l'opposition de la noblesse et du clergé. Mis sous-pression et pensant améliorer la situation en faisant discuter tout le monde, il décide en 1788 de convoquer les États généraux pour le 5 mai suivant. Cette réunion des États généraux va se révéler désastreuse pour Louis XVI : la noblesse et le clergé refusant de discuter ensemble avec le tiers-état, ce dernier décide de se constituer Assemblée nationale, déclarant être compétente pour voter les projets de réforme. Louis XVI, sentant son pouvoir absolu menacé, décide de faire pression sur l'Assemblée, en envoyant des troupes aux portes de Paris et Versailles. Le peuple parisien, indigné par la situation générale et craignant une action militaire de la part du roi, décide le 14 juillet 1789 d'aller chercher des armes aux Invalides pour attaquer la Bastille. Cette dernière est prise le jour-même, et Louis XVI reconnaît qu'il doit s'incliner en faveur du peuple.

Il réalise d'importantes concessions, dans le but de calmer la situation : il accepte l'abolition des privilèges, la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen et la Constitution votée par l'Assemblée nationale. Si son attitude semble montrer une acceptation de son nouveau titre de roi des Français et ses pouvoirs réduits, il prépare secrètement un plan visant à inverser le cours de la Révolution. Le 21 juin 1791, il quitte discrètement la capitale à bord d'un convoi aménagé pour lui, sa femme Marie-Antoinette et son fils. L'Assemblée, avertie de l'absence du roi et ayant connaissance des rumeurs indiquant que le roi serait dans le convoi, décide d'envoyer des représentants afin d'identifier les personnes présentes. Localisant sa présence près de Varennes, Louis XVI est arrêté le jour-même et accusé d'avoir cherché à quitter le royaume dans le but de mener une contre-révolution avec l'aide des puissances européennes, afin de rétablir la monarchie absolue en France : c'est la fuite à Varennes. Par manque de preuves concernant ses réelles intentions, le roi n'est pas plus inquiété et est maintenu dans ses fonctions. Néanmoins, le peuple a de moins en moins confiance en le roi, la fusillade du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791 dans laquelle Louis XVI est soupçonné d'y avoir joué un rôle, termine d'achever toute proximité entre le peuple français et le roi.

Il est le dernier roi de l'Ancien Régime. Mais il ne fut pas le dernier roi à gouverner la France, il y en aura d'autres au cours de l'époque appelée Restauration (1814-1830) et la Monarchie de Juillet (1830-1848) qui voient une tentative de réinstaller la monarchie royale en France, respectivement avec deux souverains légitimistes et un orléaniste. Les Premier et Second Empires vont (re)mettre en place une monarchie impériale donc un empereur, et non pas un roi.

Le dauphin[modifier | modifier le wikicode]

Louis-Auguste duc de Berry avec son frère Louis-Stanislas comte de Provence futur Louis XVIII

Louis XVI est le troisième petit-fils du roi Louis XV. Son frère aîné, le duc de Bourgogne, décède en 1761 de tuberculose. Il devient alors héritier du trône à seulement 6 ans. Au décès de son père, en 1765, Louis-Auguste devient le nouveau dauphin. Son éducation politique est totalement négligée par son grand-père. Il reçoit en revanche une forte éducation religieuse catholique et s'intéresse beaucoup à l'Histoire et à la Géographie ; il parle aussi anglais couramment. Il est passionné par les activités manuelles et en particulier par la serrurerie, activité qui lui permet de s'isoler des intrigues de la Cour de Versailles.

En 1770, il est marié à l'archiduchesse autrichienne Marie-Antoinette. Mais sa jeunesse (il a à peine 16 ans), son éducation et sa timidité ne lui permettront d'avoir son premier enfant qu'en 1778. Pendant ce temps, sa jeune épouse a du mal à se faire à l'ambiance très rigide de la Cour de France, au fait que son mari l'évite (il aimait souvent chasser) et que Louis XV ait publiquement une maîtresse, Madame du Barry. Elle s'étourdit dans les fêtes. Les dépenses occasionnées par ces plaisirs ne font pas une bonne réputation à la dauphine, qui devenue reine ne changera rien à ses habitudes.

Le roi absolu[modifier | modifier le wikicode]

Devenu roi à l'âge de 20 ans, Louis XVI soucieux de faire taire les opposants à la politique de réformes sous Louis XV, demande les avis du Parlement qui avaient vu leur pouvoir limité par Louis XIV, en supprimant la Remontrance, qui va alors pouvoir s'opposer à toutes les réformes qui tenteraient de mettre fin aux privilèges de la noblesse et du clergé catholique, étant souvent conservateur et tout autant opposé à la famille royale.

Louis XVI va commencer à faire des économies, selon les conseils de Turgot, qui proposait des réformes qui aboutiront à la guerre des farines ou même Necker (1776-1781) le contrôleur général des finances qui emprunte beaucoup pour renflouer les caisses de l'État, et qui ne feront qu’alourdir la dette publique. Alors que l'État est très endetté, les ministres Calonne ou Loménie de Brienne qui proposent des réformes fiscales pour une égalité devant l'impôt se heurtent à l'opposition des privilégiés et du Parlement de Paris et ne peuvent compter sur le soutien du roi (qui en théorie fait la loi et pourrait imposer sa volonté).

Devant le désastre financier Louis XVI se résout à convoquer, pour le mois de mai 1789, les États généraux de qui, il pense obtenir de nouveaux impôts. Là aussi il manque de cohérence. Le roi décide que les députés représentant le Tiers État soient aussi nombreux que ceux de l'Ordre de la noblesse et de l'Ordre du clergé réunis alors que le tiers état représente 98 % de la population. Mais il ne décide pas comment se fera le vote des députés (chaque Ordre comptant pour une voix ou chaque député disposant d'une voix). De ce fait il condamne par avance toutes tentatives de réformes légales, sauf si le Tiers État fait un coup de force ; l'affaire du collier de la reine ne venant pas arranger les choses, et mettra le feu aux poudres de la Révolution française, dont le Parlement sera la première victime par les réformes de la Première république.

Pour en savoir plus, lis l’article : Tentatives de réformes sous Louis XVI.

Pendant la Révolution[modifier | modifier le wikicode]

Pendant l'Assemblée constituante[modifier | modifier le wikicode]

Estampe pendant la Révolution. Caricature montrant Louis XVI « buvant à la santé de la Nation ».

Dans les premières semaines de la réunion des États généraux à Versailles, Louis XVI choisit son camp lorsque le 20 juin 1789 il interdit aux députés du Tiers État de se réunir séparément sans sa permission. Pourtant devant la résistance du Tiers il capitule et le 27 juin il ordonne à tous les députés de siéger ensemble. Les députés vont alors former l'Assemblée nationale constituante dont le but proclamé est de limiter les pouvoirs du roi. Conscient du danger pour son pouvoir absolu, Louis XVI tente d'intimider militairement les députés installés à Versailles et les Parisiens. Il devra une nouvelle fois capituler devant le soulèvement parisien qui aboutit à la Prise de la Bastille le 14 juillet 1789. La résistance que le roi oppose aux premières mesures révolutionnaires comme la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ou à l'abolition des privilèges le 4 août 1789, exaspère les Parisiens qui vont chercher la famille royale à Versailles et la ramènent de force à Paris (journées d'octobre 1789).

Sous la surveillance constante des Parisiens, le roi semble accepter la Révolution, en février, devant l'Assemblée réunie, il jure de maintenir la constitution qui est en cours d'élaboration. Le 14 juillet 1790, pendant la fête de la Fédération il en fait de même devant les Fédérés, représentants de tous les départements réunis sur le Champ-de-Mars à Paris. En vérité Louis XVI, catholique convaincu, accepte mal certaines mesures prises comme la Constitution civile du clergé qui sépare les catholiques français de la papauté, mesure que le pape Pie VI condamne, en même temps que les idées d'égalité et de liberté de pensée, en mars et avril 1791.

L'arrestation de la famille royale à Varennes le 21 juin 1791

Louis XVI quitte Paris pour se réfugier dans l'Est de la France sous la protection de troupes fidèles avec facilités d'intervention des souverains étrangers. Parti secrètement de Paris le soir du 20 juin 1791, il est reconnu par un commerçant sur une pièce de monnaie à Varennes, arrêté et reconduit sous escorte à Paris qu'il regagne le 25 juin, un silence méprisant l'accompagne tout au long du trajet de retour. Malgré la demande de destitution exigée par les révolutionnaires parisiens, l'Assemblée, qui fait tirer sur les contestataires le 17 juillet, rétablit Louis XVI dans ses pouvoirs de roi constitutionnel. Le 14 septembre, le roi jure de nouveau fidélité à la constitution.

Pendant l'Assemblée législative[modifier | modifier le wikicode]

Louis XVI espère cependant pouvoir retrouver son pouvoir absolu. Pour cela il soutient la formation d'un ministère animé par les Girondins, qui forment la fraction la plus révolutionnaire de la nouvelle assemblée. Il espère que les déclarations girondines, telles que : « Guerre aux châteaux ! Paix aux chaumières ! », vont aboutir à la déclaration de guerre entre la France et les autres pays européens. Il souhaite que la France perde cette guerre et que ses « collègues » européens vainqueurs rétabliront la monarchie absolue en France. En effet, la guerre est déclarée le 20 avril 1792.

La situation militaire devient vite désespérée pour la France révolutionnaire (l'entourage royal communique en effet avec l'ennemi autrichien et prussien). Le 20 juin, les Parisiens attaquent le palais royal des Tuileries, mais ne parviennent pas à contraindre le roi de signer les mesures qui doivent améliorer la défense du pays. L'entourage de la reine fait parvenir au duc de Brunswick, commandant des troupes prussiennes, un texte que celui-ci publiera le 25 juillet ; ce texte menace les Parisiens d'anéantissement s'ils ne rentrent pas dans l'obéissance à leur roi. C'est l'effet contraire qui arrive. Le 10 août les Parisiens attaquent de nouveau les Tuileries, et font arrêter la famille royale qui s'était réfugiée auprès de l'Assemblée législative. Le roi est suspendu de ses fonctions et la famille royale est emprisonnée au Temple à Paris.

Louis XVII[modifier | modifier le wikicode]

Le dauphin Louis Charles et son père au Temple.

Louis-Charles de France, duc de Normandie dit Louis XVII, né le 27 mars 1785 est le second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, il a un frère (le premier dauphin Louis-Joseph-Xavier-(François), né en 1781 et mort durant le début de la révolution le 4 juin 1789), une sœur aînée (Marie-Thérèse dite Madame Royale, née en 1778,seul fille survivante de Louis XVI,) et une dernière sœur cadette (Sophie-Béatrice née en 1786 et morte en 1787, à moins d'un an). Il devient dauphin à la mort de son frère en 1789, il suivra ses parents aux Tuileries durant la fuite de Varennes, et enfin au Temple, après la mort de son père il est arraché à sa mère (le 3 juillet 1793), il vivra avec les époux Simon jusqu'au départ de ces derniers en 1794, il passera de nombreux mois seul, il va finir par mourir le 8 juin 1795,à 10 ans.

Procès et exécution de Louis XVI[modifier | modifier le wikicode]

L'exécution de Louis XVI

Le 21 septembre 1792, une nouvelle assemblée constituante, qui vient d'être élue malgré la période très dangereuse, proclame la République. La découverte des papiers secrets du roi prouve sa trahison. L'assemblée (la Convention nationale) décide de juger le roi. Son procès se déroule du 11 décembre 1792 au 19 janvier 1793. Louis Capet (nom donné à Louis XVI pendant le procès) malgré ses défenseurs et le soutien d'une partie des Girondins est condamné à mort. Il est guillotiné le 21 janvier 1793.

Pour en savoir plus, lis l’article : Procès de Louis XVI.
Pour en savoir plus, lis l’article : Exécution de Louis XVI.

Pour compléter sur Louis XVI[modifier | modifier le wikicode]

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