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Journées d'octobre 1789

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Les journées d'octobre 1789 constituent l'une des journées charnières de la Révolution française.

La population parisienne, affectée par une pénurie alimentaire et inquiète de l'opposition du pouvoir royal aux réformes révolutionnaires entamées par l'Assemblée constituante depuis juillet 1789, est indigné par un banquet organisé au château de Versailles pour la famille royale, où une rumeur prétend que des cocardes tricolores furent piétinées1. Le 5 octobre, des habitants de Paris, essentiellement des femmes, font le trajet jusqu'à Versailles pour exiger du roi Louis XVI la livraison de réserves de pain vers la capitale, la signature des décrets votés par l'Assemblée relatifs à l'abolition des privilèges et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, et l'installation de la famille royale à Paris1. Le roi, se montrant concillant, accepte volontiers les deux premières demandes le jour-même, mais hésite quant à la dernière1. Le lendemain matin (6 octobre), la foule envahit le château et contraint le roi à accepter son installation dans la capitale.

Louis XVI, se considérant dès-lors comme « prisonnier » du peuple parisien, commencera à envisager sa fuite afin de reprendre en main la situation2.

Les difficultés politiques[modifier | modifier le wikicode]

Louis XVI, en 1784.

Le roi Louis XVI refuse de signer les décrets des 5 et 11 août sur l'abolition des privilèges et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août, deux textes fondamentaux votés par l'Assemblée constituante. Sans la signature du roi, les textes ne peuvent être appliqués et l'Assemblée ne peut continuer son travail de reconstruction « révolutionnaire » de la France.

Au même moment, le camp des députés « patriotes » (partisans de la Révolution) se divise sur l'organisation politique de la France nouvelle. Les députés les plus modérés (appelés les monarchiens), sont inquiets de l'intervention grandissante du peuple dans les affaires publiques. Ils souhaitent qu'à côté d'une première assemblée législative, il y ait une seconde assemblée faisant contre-poids à la première3. Ces mêmes députés souhaitent également accorder au roi un droit de veto absolu sur toutes les décisions adoptées par l'Assemblée. De leur côté, les députés les plus radicaux sont partisans de ne laisser qu'un veto suspensif au roi, qui le contraindrait ensuite à accepter la loi votée4. Ces derniers obtiendront gain de cause sur la proposition du veto, alors que la question d'une seconde assemblée est laissée en suspens4.

La division de ses adversaires politiques encourage le roi à la résistance aux changements. Comme il l'avait fait au début de juillet, Louis XVI appelle des troupes de confiance (le régiment de Flandre) à Versailles5.

Les difficultés économiques[modifier | modifier le wikicode]

Le retour de Necker au gouvernement, après la prise de la Bastille, ne résout pas les difficultés financières de la monarchie. Necker soumet plusieurs emprunts équivalent à plus de 100 millions de livres, mais ces derniers ne redressent pas la situation67. Le royaume se trouve alors sans ressources financières et les impôts ne sont plus payés. Si la récolte de céréales fut récoltée à cette période de l'année, le blé ne parvient pas dans la capitale et les prix du pain restent alors élevés5. De nombreux aristocrates ont quitté la capitale depuis le 14 juillet, laissant derrière eux leurs domestiques et abandonnant leurs fournisseurs des industries de luxe. Le chômage augmente donc dans la capitale, ce qui rend la situation sociale plus difficile. Les autorités municipales issues de la bourgeoisie parisienne ne parviennent pas à organiser le ravitaillement et sont concurrencées par les assemblées de districts qui administrent de fait les quartiers8. Beaucoup de Parisiens se persuadent qu'il faut aller à Versailles, pour demander au roi du pain et du travail, et le ramener à Paris afin de l'éloigner de la supposée influence qu'exerceraient sur lui les « aristocrates »5.

La crise d'octobre 1789[modifier | modifier le wikicode]

La marche des Parisiennes sur Versailles.

Une réception donnée au château de Versailles va servir de détonateur. Le 1er octobre, les officiers du régiment des gardes-du-corps offrent un banquet alcoolisé aux officiers du régiment de Flandre qui vient d'arriver. La famille royale, arrivée au banquet, est prétendument accueillée par des chants à sa gloire. En sa présence, des officiers auraient piétinés la cocarde tricolore (symbole de la Révolution)5. Ces affirmations, provenant de journaux révolutionnaires comme L'Ami du peuple, déclenchent l'indignation5.

Le dimanche 4 octobre, de nombreux attroupements ont lieu, en particulier au Palais Royal : on y dénonce le « complot aristocratique ». Le 5, dès le matin, des femmes venues du faubourg Saint-Antoine (un quartier d'artisans) et du quartier de la Halle se regroupent devant l'Hôtel de Ville, mais n'arrivent pas à obtenir une distribution de pain. Plusieurs miliers d'entres-elles décident de se rendre à Versailles pour réclamer du pain à la famille royale5.

Arrivées à Versailles en fin d'après midi, les Parisiennes obtiennent de l'Assemblée et du roi la promesse d'une distribution de blé et de pain. Les Gardes nationaux, commandés par La Fayette, arrivent en fin de journée9. Cet afflux de personnes hostiles pousse le roi à accepter de signer les décrets sur l'abolition des privilèges et sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. La nuit est calme. Mais le 6 octobre, à l'aube, des manifestants entrés dans le château se heurtent violemment aux Gardes-du-corps qui défendent l'entrée des appartements de la reine9. Pour calmer la foule, la famille royale, ayant La Fayette à ses côtés, apparait au balcon de la cour de marbre du château. Le roi accepte de quitter Versailles et de se rendre à Paris avec sa famille9. L'Assemblée décide de suivre le roi. Dans la journée un long cortège, au milieu duquel se trouve le carrosse de la famille royale, fait route vers Paris. Le soir, le roi dort au palais des Tuileries, que l'on va rapidement meubler. L'Assemblée va s'installer dans la salle du Manège située à proximité. Désormais le pouvoir politique est sous la surveillance des Parisiens.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références et liens externes[modifier | modifier le wikicode]

  • Albert Soboul, Histoire de la Révolution française, NRF, collection Idées
  • François Furet et Denis Richet, La Révolution française, Fayard

Vikiliens pour compléter sur les débuts de la Révolution française[modifier | modifier le wikicode]

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