Bataille du delta du Nil (1180 av. J.-C)
| Bataille du delta du Nil | |
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| Les Peuples de la mer dans leurs navires lors de la bataille contre les Égyptiens. Relief du temple mortuaire de Ramsès III à Médinet Habou. | |
| Informations générales | |
| Dates | Vers 1180 av. J.-C. |
| Lieu | Delta du Nil |
| Cause | Migration des Peuples de la mer, se rapprochant trop des frontières égyptiennes. |
| Issue | Victoire égyptienne |
| Belligérants | |
| Commandants | |
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Inconnu
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| Forces en présence | |
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Inconnu
Inconnu
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| Pertes | |
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Inconnu
Beaucoup ont été tués et capturés
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La bataille du delta du Nil est une bataille navale entre l’Égypte et les peuples de la mer, vers 1175 av. J.-C., lorsque le pharaon égyptien Ramsès III a repoussé une invasion maritime majeure. Le conflit s’est déroulé sur les rives du delta oriental du Nil et à la frontière de l’Empire égyptien en Syrie, bien que les lieux précis des batailles soient inconnus. Ce conflit majeur est enregistré sur les murs du temple mortuaire du pharaon Ramsès III à Médinet Habou.
Cette bataille se déroule au début du règne de Ramsès III et est la deuxième bataille navale de l'histoire connu actuellement. Elle est précédée par un affrontement entre les égyptiens face aux Hittites et les autochtones chypriotes à Chypre en 1210 av. J.-C.
Contexte[modifier | modifier le wikicode]
Les peuples de la mer (qui se composaient de plusieurs groupes, tels que Tjekker, Peleset et Sherden) ont envahi le Moyen-Orient à partir de la mer Méditerranée orientale. Il s'agissait de peuples indo-Européens connus sous le nom de « Peuples de la mer » et regroupant les Péleset, les Tjekker, les Sicules, les Dananéens (Grecs), les Shardanes et les Ouashasha1.
Les Peuples de la mer ont atteint les plaines de l'Amurru, au nord de la région phénicienne par bateaux et sur terre. Leur objectif était de migrer avec les hommes, les femmes et les enfants ainsi que tous leurs biens, pour vivre ailleurs. Durant leur trajet, ils s'approchaient de trop près de la frontière égyptienne et des villes, ce qui conduisait le pharaon à devenir méfiant.
Ils ont attaqué la Syrie et le Levant méridional, où de nombreuses villes ont été incendiées et ruinées. (Karkemish fut l’une des villes qui survécurent aux attaques des Peuples de la Mer.) Chypre avait également été attaquée et sa capitale saccagée. Étant donné que les inscriptions de Medinet Habu représentent des femmes et des enfants chargés dans des charrettes à bœufs, on pense que les assaillants étaient des migrants à la recherche d’un endroit où s’installer2. Leurs attaques sont rapportées, par exemple, dans des lettres d'Ammourapi, le dernier roi d'Ougarit, implorant l’aide d'Eshuwara, le roi d'Alashiya :
« Mon père [Eshuwara], voici, les navires de l’ennemi sont venus (ici) ; Mes villes (?) ont été brûlées, et ils ont fait de mauvaises choses dans mon pays. Mon père ne sait-il pas que toutes mes troupes et tous mes chars sont dans le pays de Hittites, et que tous mes navires sont dans le pays de Lukka ? ... Ainsi, le pays est abandonné à lui-même. Que mon père le sache : les sept navires de l’ennemi qui sont venus ici nous ont fait beaucoup de mal »
— Ammourapi, le dernier roi d'Ougarit3.
Les invasions des Peuples de la Mer sont souvent citées parmi les causes ou les symptômes de l’effondrement de l’âge du bronze. Ramsès avait combattu les Peuples de la mer dans le sud du Liban lors de la bataille de Djahy. Ramsès III décrit un grand mouvement de peuples à l’Est en provenance de la Méditerranée, qui a causé la destruction massive des anciennes grandes puissances du Levant, de Chypre et de l'Anatolie :
Bataille[modifier | modifier le wikicode]
Pour Ramsès III, il fallait mettre un terme à l'avancée des étrangers et décida de mobilise toutes ses troupes, ainsi que tous les navires possible pour les bloquer. Les Peuples de la mer parvinrent selon certaines sources, à atteindre la Palestine, mais les troupes du pharaon les attendaient au sud.
L'armée de Ramsès gagna la bataille, mais c'était surtout grâce à la stratégie militaire de ce dernier. En effet, il remarqua que les envahisseurs avaient des bateaux qui naviguaient grâce aux voiles, sauf que naviguait sur le Nil en raison de tous ses bras, était compliqué et ralentissaient l'ennemi, alors que les navires du pharaon fonctionnent grâce aux rameurs et se dirigeaient plus facilement sur le fleuve.
Bien que les sources n'existent pas en nombre pour expliquer la bataille, les gravures sur les murs du temple de Médinet Habou, laissent présager que la bataille fut particulièrement rude.
Après avoir vaincu les Peuples de la mer sur terre en Syrie, Ramsès se précipita vers l’Égypte où les préparatifs de l’assaut des envahisseurs étaient déjà terminés. Ramsès attira les Peuples de la Mer et leurs navires à l’embouchure du Nil, où il avait rassemblé une flotte en embuscade. Ramsès a également bordé les rives du delta du Nil avec des rangées d'archers qui étaient prêts à lancer des volées de flèches sur les navires ennemis s’ils tentaient de débarquer. Les soldats égyptiens vont utiliser les méthodes romaines concernant la bataille navale en faisant en sorte que leurs fantassins s'en prennent à l'ennemi à partir du pont de leurs navires. Pour se faire, ils utilisent leurs épées, leurs javelots et leurs arcs, anéantissant les ennemis. Les envahisseurs sont dans l'obligation de rejoindre les rivages où les archers les accueillent avec leurs flèches. Une fois à portée, Ramsès ordonna aux archers de tirer sur les navires ennemis, les repoussant vers la flotte du pharaon qui arrivait maintenant pour couper la voie permettant la fuite des Peuples de la Mer. Cette flotte égyptienne a repoussé les bateaux des Peuples de la Mer vers le rivage. Alors les archers et les fantassins, tant sur terre que sur les navires, prirent le dessus sur leurs ennemi. Les navires des Peuples de la Mer ont été renversés, beaucoup ont été tués et capturés et certains ont même été traînés jusqu’au rivage, où ils ont été tués. Dans les inscriptions, Ramsès proclame :
« Ceux qui ont atteint ma frontière n'ont pas de descendance ; leurs cœurs et leurs âmes sont finis pour toujours et à jamais. Quant à ceux qui s'étaient rassemblés devant eux sur la mer, la pleine flamme était leur front devant les bouches des ports, et un mur de métal sur le rivage les entourait. Ils furent traînés, renversés et couchés sur la plage, tués et entassés de la poupe à la proue de leurs galères, tandis que toutes leurs affaires étaient jetées à l'eau »
— Ramsès III
La victoire égyptienne est impressionnante et illustre le génie militaire de Ramsès III, du moins sur le plan défensif.
Conséquences[modifier | modifier le wikicode]
La victoire du Delta a sauvé l’Égypte de la destruction qui s’est abattue sur Hatti, Alasiya et d’autres grandes puissances du Proche-Orient.
Il n’y a pas de documentation pour une quelconque poursuite des Peuples de la Mer vaincus. Bien que vaincus dans le Delta, certains des peuples de la mer (en particulier les Peleset) se seraient installés dans le Levant méridional quelque temps après la mort de Ramsès III.
Sources[modifier | modifier le wikicode]
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ (en) Trevor Bryce, The Routledge Handbook of the Peoples and Places of Ancient Western Asia : From the Early Bronze Age to the Fall of the Persian Empire, Londres, Routledge, 2009.
- ↑ (en) Trevor Bryce, The Kingdom of the Hittites, Presse universitaire d'Oxford, 1998.
- ↑ (en) Jean Nougaryol, Ugaritica, 1968.
- ↑ (en) Trude Dothan et Moshe Dothan, People of the Sea : The search for the Philistines, New York, Scribner, 1992.
Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]
Lien externe[modifier | modifier le wikicode]
- (en) Battle of the Nile Delta, 1178 BC via Rivers from Eden.
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