Bataille de Gaza (312 av. J.-C.)

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Bataille de Gaza
Illustration de la bataille de Gaza, gravure de 1881.
Illustration de la bataille de Gaza, gravure de 1881.
Informations générales
Dates 312 av. J.-C
Lieu Gaza (État de Palestine Palestine)
Issue Victoire de Ptolémée
Belligérants
Armée d'Antigone
satrape de Phrygie
Commandants
Forces en présence
18 000 phalangites
4 000 cavaliers
11 000 phalangites
1 500 fantassins légers
4 400 cavaliers
43 éléphants de guerre
Pertes
Inconnues
8 000 tués
8 000 capturés
43 éléphants tués1
voir modèle • modifier

La bataille de Gaza se déroule durant l'année -312, dans le contexte des guerres des Diadoques, opposant les armées de Ptolémée et le satrape d'Égypte face aux armées de Démétrios, le fils d’Antigone le Borgne, maître de l'Asie. La bataille est marquée par la mort d'un des commandants, Peithon, le fils d'Agénor, et par la victoire de Ptolémée même si celui-ci doit rapidement abandonner ses conquêtes en Syrie et en Phénicie.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

En -315, Ptolémée décide de faire une coalition avec Lysimaque, Cassandre et Séleucos afin d'affronter Antigone le Borgne, qui devient le maître de l'Asie, lorsque ce dernier parvint à gagner une victoire contre Eumène de Cardia.

En -314, Antigone souhaite augmenter sa puissance et pour se faire, il déclenche la troisième guerre des Diadoques dans le but de prendre possession des terres de Ptolémée, donc de Phénicie et de Syrie, mais aussi en s'emparant des ports de Tyr et de Sidon. En voulant toujours plus, Antigone ne s'arrête pas là et se déplace en Asie Mineure avec son armée pour cette fois, s'en prendre à Cassandre et à Lysimaque. Ne pouvant être sur tous les fronts, il décide de nommer son fils Démétrios comme stratège de Syrie. Les ports jouent un rôle très importants à l'époque, ce qui conduit Ptolémée à tout tenter pour les récupérer d'une part et il suivra les conseils procurer par Séleucos, en occupant comme prévu, Chypre et la Syrie1.

Dans la seconde moitié de l'année -312, Ptolémée se rend à Gaza où il établit son camp à la tête de 18 000 fantassins et 4 000 cavaliers. La particularité de ses troupes, c'est que ses dernières sont composées en très grande majorité par des soldats originaire du royaume de Macédoine et de mercenaires. Néanmoins, pour cette partie de la bataille, Diodore de Sicile affirme qu'il aurait fait venir des combattants égyptiens indigènes, ce qui serait la première fois qu'il fait appel à eux2.

Démétrios met en place la défense en faisant appel à ses armées pour se tenir prêt à affronter Ptolémée. Cela a pu se faire dans le sens où Démétrios a été informé que l'adversaire se rendait sur son territoire. Cette préparation et cet affrontement qui se prépare, s'avère être un véritable défi pour lui. En effet, il doit faire face aux meilleurs généraux d'Alexandre le Grand et pour y faire face, son père va lui donner deux officiers très expérimentas aussi, Peithon et Andronicos d'Olynthe, afin d'équilibrer un peu la puissance.

Affrontement[modifier | modifier le wikicode]

Dispositif de la bataille : en haut l'armée antigonide, en bas l'armée lagide.

Disposition des troupes[modifier | modifier le wikicode]

Disposition de l'armée de Démétrios : les Antigonides[modifier | modifier le wikicode]

Démétrios n'attend pas d'atteindre Gaza pour demander à son armée de se mettre en formation de bataille. Pendant ce temps là, la phalange macédonienne forme le centre et la cavalerie se retrouve sur l'aile gauche. L'objectif de la cavalerie sera de surprendre l'adversaire et pour que cette manœuvre fonctionne totalement, ce qui serait décisif dans la bataille, il place ses éléphants de guerre devant la cavalerie. Les éléphants auront donc l'objectif d'ouvrir la voie et permettre aux cavaliers d'attaquer ensuite.

L'aile droite est placée sous l'autorité d'Andronicos. L'objectif des troupes sur cette aile va être de rester ici en protection et éventuellement, si le conflit devient trop important, les troupes iront à leur tour combattre.

La tactique utilisée que ce soit sur l'aile droite et l'aile gauche est tout simplement celle qu'avait utilisée son père lors des affrontements avec Eumène de Cardia, dans deux batailles, celle de Paraitacène et de Gabiène.

Disposition de l'armée de Ptolémée et Séleucos : les Lagides[modifier | modifier le wikicode]

Que ce soit Ptolémée ou Séleucos, les deux hommes décident de ne pas faire de différences dans la disposition de leurs armées. Ils placent donc toutes leurs forces principales directement sur le flanc gauche. Ce système s'avérait dangereux, dans le sens où leur adversaire avait beaucoup plus de soldats sur le flanc droit. Heureusement pour les deux commandants, l'un de leur éclaireur ayant fait du repérage a remarqué que Démétrios avait mis des troupes sur la droite, ainsi en remarquant leur infériorité, Ils vont déplacer la cavalerie vers la droite pour faire face à l'aile gauche de Démétrios.

Malgré ce changement, les troupes de Ptolémée et de Séleucos restent en infériorité sur le flanc droit, car il faut quand même garder des troupes sur la gauche pour protéger ce côté. Ils doivent aussi faire face à des éléphants de guerre, animal redoutable et pour se faire, il faut prévoir une stratégie en disposant devant leur cavalerie, un tapis de pointes de fer reliées entre elles, par des chaînes et les lanceurs de javelots en arrière. Il est difficile de savoir qui a prévu cette stratégie contre les éléphants, mais la majorité des spécialistes pensent que cette stratégie proviendrait de Séleucos. Cela s'expliquerait par le fait, qu'il a déjà l'expérience du combat contre des éléphants en tant que chef des hypaspistes durant la bataille de l'Hydaspe contrairement à Ptolémée.

Combat[modifier | modifier le wikicode]

Le combat commence à partir du moment où les troupes de Ptolémée et de Séleucos décident de contourner le tapis de fer et en attaquant la cavalerie de Démétrios. Il s'agit du début d'un combat qui s'avère particulièrement long et dans une lutte au corps-à-corps2.

Démétrios se retrouve en difficulté avec sa cavalerie, car les troupes adverses ont prit le dessus. Néanmoins, il constate que l'attaque de Ptolémée et de Séleucos, on permit l'ouverture du flanc droit et que les phalanges macédoniennes sont à découverts. C'est pour cette raison, qu'il décide d'envoyer ses éléphants de combat pour leur foncer dessus. Malgré tout, les éléphants sont en difficulté, car ils se heurtent aux pointes en fer et sur le jet de javelots par les javeliniers sur les cornacs. Les cornacs sont les dresseurs d'éléphants. Les animaux deviennent incontrôlables, car ils paniquent face à cette partie du combat, si bien que les éléphants sont dans certains cas, capturés par les soldats de Ptolémée et que les autres foncent directement sur leurs propres troupes2.

Démétrios s'aperçoit qu'il est en difficulté dans ce combat et qu'il perd énormément d'hommes, mais aussi qu'il commence à y avoir de la panique chez ses soldats. Plutôt que de créer une panique générale, il prend l'initiative de sonner la retraite et de partir, pour rejoindre après le coucher de soleil, le nord de Gaza où les troupes survivantes de la cavalerie sont présents.

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Pour Démétrios[modifier | modifier le wikicode]

Le jour de la fuite, il est vers minuit quand Démétrios atteint Ashdod. Une fois sur place, il envoie des messagers pour demander à Ptolémée, l'organisation de funérailles pour les victimes mortes au combat et leur rendre hommage. Cette bataille de Gaza est un véritable échec pour Démétrios qui a perdu énormément de ses soldats, dont son mentor Peithon et un ami proche de son père Boéotos3. Ses adversaires acceptent sa demande, et vont même jusqu'à lui rendre ses soldats fait prisonniers, ce qui étonnera Plutarque qui considérera ce geste de ses ennemis, comme très généreux. Ensuite, il se rend à Tripoli en Phénicie, où les restes de son armée se rassemblent peu à peu, et y demande l'aide à son père alors en Anatolie.

Pour Ptolémée[modifier | modifier le wikicode]

La victoire n'est pas définitive pour Ptolémée, car même s'il contrôle plusieurs cités de Cilicie et du sud de la Phénicie, dont Acre, Jaffa, Samarie et Sidon, il ne parvient pas a aller plus loin que Tyr, car cette cité est très bien défendue par Andronicos, son commandant et cela profite aussi à Démétrios qui peut réorganiser son armée entre temps et préparer potentiellement une contre-attaque.

Pour Séleucos[modifier | modifier le wikicode]

Bien qu'il ait gagné cette bataille avec Ptolémée, le véritable vainqueur de celle-ci est Séleucos. En effet, cette victoire lui permet de reconquérir son ancienne satrapie de Babylonie, vu que l'ancien chef est mort au combat4.

De plus, Ptolémée qui veut cette fois affronter Antigone, fournit 800 fantassins et 200 cavaliers à Séleucos, permettant la traversée du désert syrien jusqu'en Mésopotamie pour reprendre son ancien territoire et mener la conquête des provinces iraniennes5.

Revanche de Démétrios[modifier | modifier le wikicode]

En -311, Ptolémée demande à Cillas de se rendre en Phénicie dans le but de prendre le contrôle du nord, mais Démétrios a, entre temps, réussit à réorganiser ses troupes, si bien qu'il remporte une victoire contre Cillas au village de Myus, qui s'est montré imprudent et se fait capturer avec 7 000 hommes. Malgré tout, Démétrios décide de libérer Cillas et offre de l'argent à Ptolémée en retour de la générosité dont ce dernier avait fait preuve au moment de la bataille de Gaza.

Antigone rejoint Démétrios en Syrie et Ptolémée qui voulait la conquérir, a été affaibli par l'échec de Myus, si bien qu'il décide d'abandonner son envie d'expansion après la bataille de Gaza et cela conduit à la fin de la troisième guerre des Diadoques avec la signature d'un traité entre Antigone, Ptolémée, Cassandre et Lysimaque.

Séleucos ne signe par le traité, tout simplement parce qu'Antigone ne veut pas qu'il le signe dans le but, d'attaquer ce dernier. Mais cela ne se fera pas, car à la fin de la guerre babylonienne, Antigone doit céder la Mésopotamie et les satrapies supérieures à Séleucos1.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 et 1,1 (fr) Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 2003.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Diodore de Sicile, Bibliothèque historique.
  3. Plutarque, Vies parallèles, Démétrios, 5, 1-6.
  4. (en) John Grainger, Seleukos Nikator : Constructing a Hellenistic Kingdom, Londres, Routledge, 1990.
  5. (en) Edwyn Robert Bevan, Seleucid Dynasty, Encyclopædia Britannica, volume 24, 11e édition, Presse universitaire de Cambridge, 1911.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Sources antiques[modifier | modifier le wikicode]

  • Appien, Syriaké, 54.
  • Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • (en) A.M. Devine, Diodoru' account of the Battles of Gaza, Acta Classica, numéro 27,‎ 1985.
  • (fr) Édouard Will, Le monde grec et l'Orient : Le monde hellénistique, tomme 2, PUF, coll. « Peuples et Civilisations », 1993.
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