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Théophraste Renaudot

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Théophraste Renaudot vers 1644.

Théophraste Renaudot est un médecin, un journaliste et un philanthrope français. Il est né en 1586 à Loudun et est mort le 25 octobre 1653 à Paris. Il est surtout connu pour avoir fondé en 1631 un journal hebdomadaire, La Gazette.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Jeunesse et études[modifier | modifier le wikicode]

Théophraste Renaudot nait dans une famille de religion protestante. Pour cette raison, il ne peut pas étudier la médecine à la faculté de Paris (celle-ci n’acceptant que les étudiants catholiques). Il étudie donc à la faculté de Montpellier et devient médecin à l'âge de 19 ans. Pour compléter sa formation médicale, il voyage aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie, puis il revient s'installer en 1607 à Loudun où il se marie l'année suivante.

Médecin et philanthrope[modifier | modifier le wikicode]

En 1612, Théophraste Renaudot publie un traité Sur la condition des pauvres qu'il adresse au jeune roi Louis XIII et à la régente Marie de Médicis. Il est nommé médecin ordinaire du roi (mais c'est un titre purement honorifique, il n'a jamais examiné ni soigné le roi). Puis en 1618, Louis XIII le nomme commissaire général des pauvres du royaume. Renaudot tente alors de faire appliquer ses idées :

  • selon lui, les pauvres ne doivent pas être emprisonnés et condamnés aux travaux forcés (comme c'était le cas pour la plupart d’entre eux à cette époque et, en particulier, pour les vagabonds - c'est-à-dire ceux qui n'avaient pas de domicile fixe) ;
  • les pauvres valides doivent travailler à des travaux d'intérêt public, et les moins valides doivent être hébergés dans des hôpitaux destinés à les recueillir.

Il crée en 1628 un « bureau de placement » destiné à recevoir les offres et les demandes d'emplois (c'est le premier bureau de ce genre en France). Il envisage aussi de soigner gratuitement ses patients pauvres, en ne faisant payer que les riches.

Installé désormais à Paris, il se convertit au catholicisme et il bénéficie du soutien du cardinal de Richelieu. Mais concrètement, les suggestions de Théophraste Renaudot sont peu suivies d'effet : plutôt que de faire construire des hôpitaux pour les pauvres, Richelieu utilise l'argent de l'État pour continuer la guerre contre les Habsbourgs.

Un exemplaire de la Gazette de 1633.

La Gazette[modifier | modifier le wikicode]

En mai 1631, le premier numéro de la Gazette de Théophraste Renaudot parait. C'est un journal hebdomadaire qui, dans un premier temps, donne des nouvelles des événements qui ont lieu en Europe et qui, au fil des semaines suivantes, fait aussi paraitre des articles concernant la Cour et les événements de France.

Cette publication intéresse fortement le cardinal de Richelieu, et celui-ci en fait accorder l'exclusivité à Renaudot. Officiellement, Théophraste Renaudot est le seul journaliste et rédacteur de la Gazette, mais il arrive souvent que le Cardinal - et parfois le roi lui-même - y publient (de manière anonyme, sans jamais citer leur nom) des articles qui justifient leur politique. Ce journal est donc souvent utilisé par le pouvoir royal comme un outil de propagande. Tirée à 800 exemplaires chaque semaine, la Gazette remporte un grand succès auprès du public.

Dernières années[modifier | modifier le wikicode]

Après la mort de ses protecteurs (Richelieu meurt en décembre 1642 et Louis XIII en mai 1643), certains privilèges accordés à Théophraste Renaudot lui sont retirés ; mais il reste le propriétaire de la Gazette, qui continue de paraitre. Pendant la Fronde en 1649, il demeure fidèle au jeune roi Louis XIV, à la reine Anne d'Autriche et au cardinal Mazarin et, fuyant Paris en leur compagnie, il les accompagne à Saint-Germain. Les Parlementaires (qui sont en lutte contre Mazarin) lui retirent alors le monopole de la Gazette ; mais ce monopole lui est restitué en 1652 à la fin de la Fronde. Lorsque Théophraste Renaudot meurt quelques mois plus tard en 1653, la Gazette est reprise par ses deux fils, Eusèbe et Isaac (tous deux médecins comme leur père).

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Pierre Roudy, Théophraste Renaudot, journaliste et médecin du peuple, éditions Le Bord de l'eau, 2006.
  • Bruno Solo, Les Visiteurs d'Histoire, éditions du Rocher, 2021 (chapitre Théophraste Renaudot, quoi de neuf docteur ?, p.p. 159 à 181 dans l'édition de poche).

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

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