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Bataille de la Bérézina

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Plan de la traversée.

La bataille de la Bérézina (en russe : Сражение на Березине) ou traversée de la Bérézina12, est une bataille des guerres napoléoniennes, se déroulant du 26 au 29 novembre 1812 près du fleuve de la Bérézina (aujourd'hui en Biélorussie). Se déroulant dans le contexte de la retraite de Russie, après les percées victorieuses françaises de la campagne de 1811, elle est entrée dans la mémoire collective française pour la traversée meurtrière du fleuve par l'armée française, dont il ne reste que quelques miliers de soldats en mesure de combattre, mais qui parvient à éviter un encerclement.

Dans l'historiographie russe, elle est considérée comme une victoire et plusieurs monuments commémoratifs furent édifiés. Elle inspira de nombreux écrivains.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Campagne de Russie et Retraite de Russie.

En juin 1812, après la rupture de l'alliance entre Russes et Français, l'armée française envahit la Russie, mobilisant près de 600 000 soldats regroupés dans ce qui est appelée la Grande Armée. L'armée russe, en sous-effectifs, se replie de grandes étendues et permet à l'armée française de s'emparer de nombreux territoires.

Le 14 septembre, l'armée française entre sans résistance à Moscou, mais l'arrivée immédiate d'un incendie ravage les infrastructures de la ville, et est contrainte de se replier le mois suivant. Les troupes napoléoniennes subissent de nombreuses pertes, de par la stratégie de harcèlement adoptée par l'armée russe, les températures hivernales et la distance accumulée qui provoquent un épuisement. Arrivée aux bords de la Bérézina, la Grande Armée a perdu 80 % de ses effectifs3.

Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

Le 23 novembre, les troupes françaises se trouvent dans une situation désastreuse devant la rive de la Bérézina, le pont de Borisov reliant la rivière ayant été détruit et les environs étant occupés par les armées russes de Koutouzov, Wittgenstein et Tchitchagov.

Une tentative de traversée de la rivière au sud est prétextée, afin de faire transférer une partie des forces russes en un autre endroit et faciliter le franchissement. Malgré l'ordre de Napoléon de détruire le matériel permettant l'édification de ponts, une partie fut conservée. Deux ponts-flottants, de moins d'une centaine de mètres de long, sont alors aménagés dans un délai de deux jours et 10 000 soldats sont mobilisés pour couvrir la retraite45. La traversée est entamée le 26 novembre6, par le franchissement de l'armée du maréchal Oudinot et du général Girard2. Subissant des assauts ininterrompus, les unités couvrant le retrait parviennent à contenir la progression russe et à limiter les pertes. Le passage des nombreuses unités détruit les ponts improvisés à trois reprises, qui sont toujours reconstruits malgré l'eau gelée et la fatigue. Le froid intense provoque de nombreuses morts parmi les soldats, dont les vêtements inadaptés se désintègrent7. Parallèlement à la traversée, le déluge de l'artillerie russe provoque de grandes pertes parmi les soldats français atterris sur la rive opposée.

Après l'aflux du 26 novembre, une dernière marée se précipite le 28 tôt le matin, afin d'échapper à l'encerclement. Après leur passage, les troupes du général Éblé dynamitent les ponts (8 heures du matin) afin de ralentir le passage des forces russes, laissant le restant des soldats qui n'ont pas eu le temps de traverser le fleuve prisonniers des Russes8.

Bilan et postérité[modifier | modifier le wikicode]

Le bilan humain est désastreux, constitué de près de 50 000 morts au total et de 20 000 prisonniers français, un quart des effectifs seulement ayant survécu. L'armée napoléonienne est grandement affaiblie par les pertes, désorganisée et impactée par la gangrène et des actes de cannibalisme910. La population civile n'ayant pas pu traverser la Bérézina au côté des soldats est massacrée par les forces russes10. Néanmoins, l'armée française parvient à échapper à l'encerclement qui aurait provoqué son effondrement, et à préserver la majorité de son équipement et de ses chefs d'armée. Le plan d'attaque russe est alors perçu comme un échec, l'amiral Tchitchagov étant déchu de son poste après la traversée11. Le 126e régiment d'infanterie de ligne, qui a couvert la retraite, se sacrifia pour permettre le passage des troupes napoléoniennes : seuls 8 soldats sur 400 survivent12. Les Français sont ainsi en mesure de reconstituer des effectifs pour faire face au retournement d'alliance de la Prusse, début 1813.

Les pertes lors de la traversée contribueront à en faire un synonyme de désastre, le nom de la Bérézina devenant utilisé pour désigner un échec cuisant. Les Russes exploiteront à leur tour le bilan de la traversée pour l'hériger en une marque de patriotisme, et cette dernière influencera le nationalisme russe au cours du XIXe siècle. Elle contribuera à forger le mythe du « général Hiver », créature imaginaire prétendument responsable de l'échec de plusieurs invasions de la Russie au cours de l'Histoire, et dont le terme est évoqué pour se référer plus tard à l'invasion allemande de l'URSS (1941) et, dans une certaine mesure, à l'invasion russe de l'Ukraine de 2022131415.

Elle inspirera de nombreux écrivains, comme Victor Hugo (L'Expiation, 1853) et Honoré de Balzac (Adieu, 1830), ainsi que plusieurs peintres qui illustrent les conditions de vie rudes.

Références[modifier | modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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