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Hannah Arendt
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Hannah Arendt, née Johanna Arendt à Hanovre le 14 octobre 1906 et morte le 4 décembre 1975 à New York, est une politologue, philosophe et journaliste allemande naturalisée américaine. Elle est connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme, la modernité et la philosophie de l'histoire. Elle est souvent considérée comme l'une des philosophes et théoriciennes politiques les plus influentes du XXe siècle.
Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Issue d'une famille juive, elle fuit les persécutions nazies en 1933 et s'installe d'abord en France, avant de gagner les États-Unis, où elle fait une carrière universitaire prestigieuse.
Au cours de sa vie, elle a fréquenté plusieurs figures de la philosophie et des sciences sociales du XXe siècle, comme Martin Heidegger ou Hans Jonas.
Idées développées[modifier | modifier le wikicode]
Conception de la philosophie politique[modifier | modifier le wikicode]
Hannah Arendt s'intéresse à la philosophie politique et à la morale. Elle disait elle même que sa vocation n'était pas la philosophie mais la théorie politique. Elle se disait d'ailleurs politologue. Pour elle, la philosophie politique, depuis le philosophe grec Platon, ne consiste qu'en une série de tentatives en vue de découvrir comment échapper définitivement à la politique.
Les totalitarismes, un concept qui réinterroge l'emprise de certaines dictatures sur leurs sociétés[modifier | modifier le wikicode]
Ses ouvrages sur le phénomène totalitaire sont étudiés dans le monde entier et sa pensée politique et philosophique occupe une place importante dans la réflexion contemporaine. Elle a inspiré de nombreux courants de pensées, même si ses hypothèses ne sont pas exemptes de critiques, parfois virulentes.
Ses livres les plus célèbres sont Les Origines du totalitarisme, publié en 1951, Condition de l'homme moderne, publié en 1958, et La Crise de la culture, sorti en 1961.
En anglais, elle invente le concept de totalitarianism (en français « totalitarisme »). Son objectif est d'exprimer l'idée que le régime dictatorial ne s'exerce pas seulement dans la sphère politique, mais au contraire dans toutes les sphères de la vie des personnes, y compris les sphères privée et intime, quadrillant toute la société et tout le territoire. Ce concept est ensuite rapidement appliqué à deux régimes prioritairement : l'Allemagne nazie, et l'URSS sous Staline. Le classement d'autres régimes sous le terme de totalitarisme (l'Italie fasciste, le Japon Shōwa, ou encore le régime franquiste) fait débat parmi les spécialistes.
La banalité du mal, un concept questionnant la responsabilité des personnes dans les crimes de grande ampleur[modifier | modifier le wikicode]
Son livre Eichmann à Jérusalem, publié en 1963 à la suite du procès du nazi théoricien de l'extermination des juifs d'Europe Adolf Eichmann en 1961, a un écho important dans le monde des sciences humaines, et même au-delà. Eichmann est particulièrement remarqué car il apparaît à son procès minable, frêle et pathétique, sans carrure, au contraire de l'image stéréotypée des bourreaux nazis. En l'observant, Hannah Arendt développe dans son livre le concept de la banalité du mal, qui désigne pour elle l'idée que les plus grands crimes (les génocides, par exemple), sont commis par des actions banales et quotidiennes de personnes qui n'ont rien d'exceptionnel (fonctionnaires et hauts-fonctionnaires, comptables, forces de l'ordre, soldats...). Ainsi, Pour Hannah Arendt, le mal ne réside pas dans l’extraordinaire mais dans les petites choses, dans une quotidienneté à commettre les crimes les plus graves. Cette théorie politique, très réemployée, est aussi critiquée, car certains pensent que c'est une façon de rendre les crimes commis par les nazis ordinaires (ce qu'Hannah Arendt réfute).
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