Cité idéale

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Neuf-Brisach, une cité idéale de Vauban.

La cité idéale est une cité qui, par son architecture ou son organisation sociale, incarne des idéaux utopiques. Cette idée a pris racine en Grèce antique, mais s'est développée en Italie, pendant la Renaissance.

À ce jour, aucun projet de ville idéale n'a abouti, mais le concept a durablement influencé les constructions de villes nouvelles (wp).

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Plan de Pompeii

Une utopie antique[modifier | modifier le wikicode]

Le concept de cité idéale voit le jour en Grèce antique, qui se peuple de cités-états indépendantes. Dans ce climat d'effervescence intellectuel, des philosophes comme Aristote ou Platon ne manquent pas de se pencher sur la question. Ils s'interrogent sur la manière d'optimiser l'espace lors de la construction de la ville, mais également sur les moyens d'y instaurer une organisation politique saine.

Dans son ouvrage La République, Platon décrit son concept de la cité idéale d'un point de vue politique. Il pense que toute loi est inutile : les chefs (philosophes et guerriers) doivent diriger en maîtres absolus la cité à condition qu'ils soient éduqués. Il n'y a pas de propriété : même les enfants sont enlevés à leur naissance à leurs parents pour être mis au profit de la communauté. Cette pensée, au cœur de ce qui deviendra les utopies sociales de la cité idéale par la suite, est appelée « communisme platonicien »1.

Mais les philosophes ont également leur mot à dire en matière d'architecture. Aristote, notamment, défend un plan hippodamien : les rues doivent se croiser à angle droit, à l'image d'un damier. Ce modèle sera réutilisé et poussé, sous la Rome antique, avec le plan du decumanus et du cardo.

Un idéal de la Renaissance[modifier | modifier le wikicode]

À la Renaissance, époque de redécouverte des écrits antiques, le concept de cité idéale resurgit. Alors que, au Moyen Âge, les villes se sont transformées en dédales de rues sinueuses et sombres, les villes idéales sont remises au cœur de la réflexion.

Thomas More publie en 1516 Utopia, dans lequel il décrit une ville idéale, du point de vue politique. De son côté, Le Filarète, un architecte florentin crée une ville imaginaire, Sforzinda, qui matérialise selon lui la cité idéale du point de vue urbanistique : forteresse octogonale en forme d'étoile, huit larges avenues qui convergent vers une place centrale, à chaque extrémité des marchés chacun consacré à des denrées différentes. On retrouve dans cette dernière ville les valeurs de la protection, de l'espace et luminosité et de l'indépendance. Seul un canal relie la ville à l'extérieur du monde, afin de faire circuler des biens.

La cité de Palmanova (wp), en Italie, est la première cité en étoile concrétisée. Son plan octogonal, concentrique, sera réutilisée pour d'autres illustres cités idéales comme Neuf-Brisach, de l'architecte militaire Vauban.

Plus tard, le concept de cité idéale va être réutilisé pour incarner des idéaux sociaux. À la Révolution française, l'architecte des Lumières Claude-Nicolas Ledoux va imaginer la cité idéale de Chaux (wp) qui rassemble selon lui tous les critères d'une ville parfaite : bonne répartition du travail, contact avec la nature et relations pacifiques sont les maîtres mots.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Liens internes[modifier | modifier le wikicode]

Notes et référence[modifier | modifier le wikicode]

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