Surveillance

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Caméras de surveillance

La surveillance est un ensemble de techniques utilisées par un État pour essayer de repérer les personnes ou les groupes qui pourraient le mettre en danger (terroristes, opposants politiques radicaux, ennemis…). On dit aussi espionnage ou renseignement. Les différentes techniques de surveillance peuvent être : l’écoute téléphonique, la lecture des courriers, la filature, le mouchard

La surveillance n’est pas utilisée uniquement par l’État. Un groupe de personnes, une entreprise ou un enquêteur privé peuvent aussi surveiller des personnes. L’espionnage industriel constitue un bon exemple de surveillance de la part d’une entreprise. Au départ, la surveillance concerne un petit nombre de personnes, mais depuis le milieu du XXe siècle elle a pris des dimensions plus importantes, notamment grâce aux nouvelles technologies.

La surveillance peut aller à l'encontre de la liberté des personnes, notamment celle de garder notre vie privée secrète.

À l’origine : une surveillance ciblée[modifier | modifier le wikicode]

La surveillance est utilisée pour la guerre au moins depuis l’Antiquité.1 Elle est aussi utilisée en temps de paix. On peut surveiller autant ses ennemis extérieurs que ses propres citoyens.

Beaucoup d’États disposent de leurs propres services de renseignements. Au départ, la surveillance est ciblée sur un petit nombre de personnes : elle vise à repérer des personnes qui sont dangereuses pour l’État, afin de le protéger.

En France, par exemple, il existe un fichier dans lequel figurent les noms de personnes recherchées, c’est le Fichier des Personnes Recherchées.2 Ces personnes sont rangées selon plusieurs catégories, suivant le motif pour lequel elles sont recherchées. La plus connue est la catégorie S pour « Sûreté de l’État ». On parle souvent de la « fiche S » mais en fait ce n’est pas réellement une fiche comprenant des renseignements sur une personne. C’est un répertoire, une liste de noms. L’État cherche seulement à savoir où se trouvent les personnes qui sont dans ce répertoire. Si une personne « fichée S » est contrôlée par la police ou si elle passe une frontière, les services de renseignements sont avertis. Les personnes qui sont inscrites dans ce répertoire sont principalement : des militants politiques radicaux (de gauche ou de droite), des personnes soupçonnées d’être islamistes

La surveillance généralisée[modifier | modifier le wikicode]

Équipement de surveillance de la Stasi

La surveillance a pris de l’ampleur au cours du siècle dernier. On peut citer l’exemple de la Stasi, qui surveillait un très grand nombre de personnes en Allemagne de l’Est. Pour cela, elle s’appuyait sur de très nombreux agents et beaucoup d’informateurs, qui pouvaient être n’importe qui, parfois des membres de la famille des personnes surveillées. Aujourd’hui, à l’aide des nouvelles technologies, la surveillance prend des dimensions considérables. Par exemple, la présence de caméras de surveillance dans la rue permet de surveiller tous les passants. La surveillance généralisée pose problème car elle ne respecte pas toujours la vie privée des personnes.

Les révélations d’Edward Snowden[modifier | modifier le wikicode]

En 2013, Edward Snowden a révélé qu’une surveillance de masse était opérée par les services de renseignements américains (NSA), britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais.3 Il a rendu publics de nombreux documents qui montraient une surveillance du monde entier à travers Internet et les communications téléphoniques notamment. La NSA avait mis en place des programmes tels que PRISM, Xkeyscore ou encore Optic Nerve afin de surveiller des personnes de tous les pays. Le but était de récolter le plus d’informations possibles sur les plus de personnes possibles afin de repérer les potentielles menaces.

Cependant de nombreuses personnes, comme William Binney (ancien membre de la NSA), affirment que cette surveillance de masse ne permet pas de lutter efficacement contre le terrorisme, contrairement à une surveillance plus ciblée.4 La surveillance de masse n’a par exemple pas pu empêcher les attentats de septembre 2001 aux États-Unis ou les nombreux attentats en France.

En France[modifier | modifier le wikicode]

Empreintes digitales

En France, d’après l’association La Quadrature du Net, il existe certaines pratiques qui s’apparentent à de la surveillance de masse.2 Par exemple, le fichier TES pour « Titres Électroniques Sécurisés » contient les données biométriques (empreintes digitales, ADN…) de toute les personnes qui renouvellent leur carte d’identité ou leur passeport. Cela pose plusieurs problèmes. Par exemple, si ces données fuitaient, on pourrait usurper notre identité. C’est-à-dire que quelqu’un pourrait se faire passer pour nous en utilisant nos données. C’est particulièrement dangereux dans le sens où ces données ne peuvent pas être changées, contrairement à un mot de passe. Ainsi, si on me vole mes données biométriques, on pourra se faire passer pour moi sans que je ne puisse rien faire. Au contraire, si on me vole mon mot de passe, la personne peut aussi se faire passer pour moi mais je peux le changer et alors elle ne pourra plus.

De plus, les renseignements français utilisent ce qu’on appelle les notes blanches. Ce sont des notes prises par un agent des services de renseignements sur une personne soupçonnée d’être dangereuse.2 Elles peuvent contenir tout type d’informations, par exemple le fait que la personne a participé à un rassemblement politique, ce qu’elle a dit… Elles permettent de monter un dossier contre la personne pour l’assigner à résidence dans certaines circonstances. Elles avaient été supprimées par Nicolas Sarkozy, mais on a découvert pendant l’État d’urgence de 2015-2017 qu’elles existaient encore, et qu’elles concernaient un grand nombre de personnes. En effet, des personnes ont réalisé qu’elles étaient surveillées, parfois suivies jusque chez elles. Durant cette période, les notes blanches ont servi à assigner de nombreuses personnes à résidence et à les interdire de manifester. Les personnes concernées étaient principalement des militants politiques, notamment écologistes. Il est très difficile de savoir combien de personnes sont concernées par les notes blanches. Normalement, on devrait pouvoir avoir accès aux informations qui nous concernent en faisant une demande à la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés). Cependant, depuis la « Loi renseignement » de 2015, il est de plus en plus difficile d’obtenir ces informations.

Capitalisme de surveillance[modifier | modifier le wikicode]

La surveillance généralisée n’est pas uniquement opérée par des États. Les révélations d’Edward Snowden ont montré que de nombreuses entreprises privées étaient impliquées dans les programmes de surveillance de la NSA. De plus, depuis les années 2000, la surveillance de masse est devenue une source de profit économique pour les entreprises.

Au début des années 2000 aux États-Unis, la compagnie Google cherche des financements. Elle va les trouver grâce à la publicité. En 2003, des ingénieurs de Google créent AdSense5. C’est un programme qui récupère des données comportementales des utilisateurs pour faire de la publicité ciblée. Les données comportementales ce sont ce que l’on fait sur internet : les recherches que l’on fait, les sites que l’on consulte, nos interactions avec les sites… Ces données servent à créer un profil à chaque utilisateur : le programme cherche à savoir qui nous sommes, nos centres d’intérêt, ce que nous aimons acheter, nos sentiments, nos intentions… Ces informations sont ensuite vendues à des annonceurs, qui proposent de la publicité ciblée à chaque personne, suivant ses centres d’intérêt. Par exemple, une personne qui aime bien le sport et qui regarde des vidéos de compétitions sportives pourra voir sur Google des publicités pour des chaussures de sport, des équipements sportifs.

Google peut récolter des données quand on va sur ses sites (Google Search, Youtube, Google Maps…) mais aussi quand on va sur d’autres sites, grâce à des traqueurs. De plus, les téléphones Android (système d’exploitation de Google) récoltent de nombreuses informations sur leurs utilisateurs, par exemple : des données de géolocalisation (GPS), les applications téléchargées et utilisées, les contacts, le numéro de carte bancaire…6

De nombreuses entreprises utilisent cette méthode de récolte d’informations personnelles à des fins publicitaires. C’est aussi le cas de Facebook par exemple, ou bien de La Poste. C’est ce qu’on appelle l’économie des données ou le capitalisme de surveillance.7

Références[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

  • Nothing To Hide (Rien à cacher), documentaire sur la surveillance et la vie privée
  • Social Cooling (Refroidissement social), site sur les conséquences néfastes de la surveillance, notamment sur la démocratie
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