Congrès de Berlin

Attention à ne pas confondre avec Conférence de Berlin (1884-1885)

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Les représentants au Congrès de Berlin, assis à gauche le représentant russe discute à Benjamin Disraéli le représentant britannique. Au centre debout le représentant austro-hongrois et le chancelier Bismarck à la très grande taille). À droite les représentants du sultan

Le congrès de Berlin, appelé également le Congrès des Nations, est une conférence qui s'est tenue à Berlin, du 13 juin au 13 juillet 1878. Sous la présidence du chancelier allemand Otto von Bismarck, les représentants des grandes puissances européennes révisent le traité de San Stefano qui avait été signé quelques mois plus tôt le 3 mars 1878. Ce dernier clôturait la guerre russo-turque de 1877-1878 entre la Russie et l'empire ottoman (les Turcs) et réglait la division territoriale des possessions de l'empire ottoman dans les Balkans et le Caucase.

Le traité de San Stefano affaiblissait considérablement l'empire ottoman ce qui déplut fortement au Royaume-Uni soucieux de soutenir «  à bout de bras » l'empire turc. Ce dernier gardait les détroits du Bosphore et des Dardanelles empêchant le passage de la flotte russe de la mer Noire en mer Méditerranée celle-ci étant une « chasse gardée » des Britanniques. Les Austro-Hongrois étaient quant à eux mécontents de l'indépendance accordée aux principautés slaves et chrétiennes des Balkans, jusque là vassales de l'empire ottoman. Le rêve des Austro-Hongrois était de mettre les Balkans sous leur tutelle. De plus la création de la Grande Bulgarie, soumise à l'influence russe, coupait leur route vers le port de Salonique en mer Égée.

Comparaison entre les dispositions du traité de San Stefano (en haut) et celles renégociées au congrès de Berlin (en bas).

Le traité signé à Berlin annulait une grande partie des dispositions du traité de San Stefano. L'indépendance des principautés chrétiennes des Balkans était renvoyée à plus tard et sous certaines conditions. La Grande Bulgarie disparaît et est remplacée au nord par une principauté de Bulgarie restant vassale théorique de l'empire ottoman, au centre, la Roumélie orientale restait une province ottomane où le sultan turc était représenté par un gouverneur chrétien, la Macédoine, où vivaient de nombreuses communautés bulgares restait sous l'autorité directe du sultan turc qui promettait d'y faire des réformes en faveur des chrétiens. On assiste alors à un émiettement des Balkans (c'est de là que vient le mot balkanisation) entre plusieurs petits états faibles et rivaux très dépendants d'un protecteur plus puissant qui garantirait leur existence face aux Turcs et à l'Autriche-Hongrie, rôle que revendique l'empire russe.

L'Autriche-Hongrie obtenait le droit d'occuper militairement la Bosnie-Herzégovine peuplée en partie de Serbes. La Russie s'agrandissait vers le sud, dans la région du delta du Danube au détriment de la Roumanie. Les principautés de Serbie et du Monténégro s'agrandissaient et obtenaient leur indépendance vis à vis du sultan. Le sultan s'engageait également à faire des réformes en Arménie et en Crète peuplées de chrétiens. Les aspirations des différents peuples de la région de pouvoir se regrouper selon des critères ethniques, de langues et de religion sont ignorées.

Une des conséquences du congrès de Berlin est la rupture de l'Entente des trois empereurs créée en 1873. La Russie reprochant à l'Allemagne d'avoir été trop favorable à l'Autriche-Hongrie. De ce fait l'Allemagne se rapproche de l'Autriche-Hongrie et prend ses distances avec la Russie.

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