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Affaire de Nancy

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L'affaire de Nancy est une mutinerie menée par les soldats de la garnison de Nancy, organisée du 5 au 31 août 1790 pendant la Révolution française1.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Révolution française.

En France, la situation est chaotique sur le plan militaire depuis la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. Par peur des représailles et de l'agitation populaire, de nombreuses troupes régulières qualifiées restées fidèles au pouvoir de la monarchie absolue émigrent à l'étranger, provoquant une désorganisation de l'administration militaire. Parmi les officiers en poste se trouvent cependant toujours des monarchistes, ce qui accentue les conflits au sein de l'armée. Au cours de l'année 1790, la colère monte chez les soldats car ces derniers ne sont plus payés depuis plusieurs mois par leurs officiers, alors que les subventions sont habituellement payées tous les ans2. Des révoltes commencent à éclater dans plusieurs garnisons du pays, comme à Lille et Strasbourg3.

Déroulement et conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Le 1er août 1790, des soldats du régiment monarchiste du Roi protestent contre le traitement réservé à un de leurs camarades, et réclament une enquête auprès du commandement visant à vérifier les comptes. L'Assemblée nationale prend l'initiative de nommer des inspecteurs, mais souhaite garder la main en interdisant à l'administration militaire de légiférer sur les affaires de l'armée. Le 5 août, des régiments emprisonnent les officiers qui refusent de laisser la gestion des comptes aux soldats, puis la mutinerie s'étend le 9 août avec la demande d'un régiment de raccourcir les délais des versements. Deux soldats sont au départ condamnés à des châtiments corporels avant d'être libérés par leurs camarades, et la colère ne faiblissant pas, l'Assemblée décide d'octroyer des fonds aux soldats. Mais cette décision ne suffit pas et se sentant dépassée, elle vote une loi le 16 août qui considère les soldats mutilés comme des criminels et ordonne la répression. Le 26 août, le refus de la garnison suisse de Lullin-Châteauvieux de quitter son campement amène à l'arrivée de gardes nationaux, mais les soldats suisses s'arment en pillant des armes stockées dans une caserne. Le 31 août, les troupes du général Bouillé enfoncent la porte Stainville (aujourd'hui appelée porte Désilles, en hommage à un soldat qui se tua pour prévenir l'affrontement), et mettent fin à la mutinerie en massacrant 300 soldats42.

Dans les semaines qui suivent, un soldat est condamné au supplice de la roue, une vingtaine sont pendus et une trentaine condamnés aux galères pour une durée de 30 ans2. Plusieurs soldats suisses sont déportés au bagne de Brest5.

Références[modifier | modifier le wikicode]

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