Révolution tranquille

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La Révolution tranquille est le processus de modernisation et de sécularisation du Québec, province francophone du Canada. On considère généralement que la Révolution tranquille commence en 1960, avec la victoire de Jean Lesage et du Parti libéral du Québec (PLQ) aux élections provinciales. La date de fin de la révolution est plus discutée, il est cependant considéré qu'elle a lieu entre les élections provinciales de 1966 (remportées par l'Union Nationale de Daniel Johnson) et la crise d'Octobre, en 1970. Les causes et les conséquences de la Révolution tranquille affectent quant à elles une période plus large.

Bien que le Québec soit déjà une province moderne, principal moteur industriel du Canada, il est alors socialement et politiquement en retard par rapport au reste du pays et à l'Amérique du Nord. La révolution a permis de mettre la société québécoise sur un pied d'égalité par rapport au reste de la société nord-américaine et a favorisé le développement économique et culturel de la province. Par extension, elle a également permis la naissance du nationalisme québécois moderne.

Causes[modifier | modifier le wikicode]

Maurice Duplessis, premier ministre du Québec (1936-1939 et 1944-1959), donnant un discours en 1952.

La révolution, qui ne commence que dans les années 1960, a des causes plus anciennes.

Après-guerre[modifier | modifier le wikicode]

Le Québec est sorti divisé de la Seconde Guerre mondiale, tout comme il l'a été au sortir de la Première. À chaque fois pour le même motif : le service militaire pour combattre en Europe. Les Québécois s'opposent massivement à la conscription forcée pour combattre dans une armée dans laquelle ils seraient systématiquement marginalisés pour parler français (étant donné que l'usage de la radio exige une maîtrise de la langue anglaise) dans une guerre qui les laisse indifférents. La crise a même déclenché l'arrestation du maire de Montréal, Camillien Houde. Par conséquent, les élections de 1944 sont confortablement remportées par l'Union Nationale (UN) de Maurice Duplessis. Les mandats de Duplessis se sont caractérisés par son mépris envers l'opposition, son recours impuni au caciquisme, sa ferveur anticommuniste, sa répression des mouvements syndicaux et une restriction à l'accès à l'éducation. De plus, ils ont accordé la priorité aux campagnes (grande source de voix pour l'UN) au détriment des villes au travers d'initiatives tels que des crédits agricoles. L'influence de l'Église catholique, déjà énorme au Québec, s'intensifie. L'addition de tous ces facteurs fait que la période des 15 ans du gouvernement de Duplessis est connue sous le nom de Grande Noirceur.

Cependant, quelque chose est en train de se produire dans le Québec d'après-guerre. Le patriotisme québécois s'éloigne progressivement de ses idées d'origine ouvertement nationalistes et, dans bien des cas, racistes, pour adopter des positions de plus en plus de gauche. Parallèlement, la prise de conscience du peu d'importance des Canadiens francophones dans l'économie et la culture québécoises s'agrandit. La plupart des entreprises de cette province, qui représente un petit marché ouvert sur l'étranger, appartiennent à des Américains, des Britanniques ou des Canadiens anglais. L'Église catholique du Québec, dont la position était auparavant monolithique, est déchirée entre nationalisme et soutien à Duplessis, fidèle envers le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le premier tournant fut la grève de l'amiante, en 1949. Déclenchée par les mineurs d'amiante de l'est du Québec revendiquant de meilleures conditions de travail et une augmentation des salaires face aux sociétés minières aux capitaux étrangers (qui soutiennent et sont soutenues par Duplessis), la grève a une répercussion nationale et eut deux effets notables : premièrement, elle a exacerbé le ressentiment des Canadiens français, sous-représentés dans la vie économique du Québec ; deuxièmement, elle produit une division au sein de l'Église catholique du Québec entre partisans et opposants à la grève. Cette grève a également révélé des personnages qui seront plus tard importants dans l'histoire du Québec et même du Canada, dont le futur Premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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