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Andrée Borrel

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Andrée Borrel
Portrait de Andrée Borrel en 1942.
Portrait de Andrée Borrel en 1942.
Nom Hélène Burger
Surnom
  • Denise (nom de guerre ou field name)
  • Whitebeam ou Alisier Blanc (nom de code opérationnel)
  • Denise Urbain, née le 18 novembre 1919 à Lillers (Pas-de-Calais), célibataire (faux papiers)
  • Monique (autre pseudo)
Naissance 18 novembre 1919 à Louveciennes, Île-de-France (France France)
Nom de naissance Andrée Raymonde Borrel
Mort 6 juillet 1944 à 24 ans à Natzweiler-Struthof, Alsace (Allemagne nazie)
Nationalité Française
Pays d’accueil France France
Profession Espionne
résistante
agent du SOE
Distinctions
Famille
  • Louis Jean Borrel (père)
  • Eugénie Marie Françoise, née Fayollas (mère)
  • Léone Borrel (sœur)
voir modèle • modifier

Andrée Borrel est une personnalité française née le 18 novembre 1919 à Louveciennes en Île-de-France et est décédée le 6 juillet 1944 dans le Camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace annexée par l'Allemagne nazie. Elle était une agent secret pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle vivait à Canet-Plage où elle avait sa maison qui servit entre août 1940 à fin 1941, de lieu sécurisé pour le réseau d'évasion Pat O'Leary.

Elle fut découverte et dans l'obligation de fuir pour survivre, c'est ainsi qu'elle se rendit à Lisbonne temporairement et y travailla comme résistante dans un bureau de la France libre. Une fois qu'elle se rendit en Angleterre, elle intégra la Special Operations Executive qui lui permit d'être envoyée en mission en France, dans une section de parachutiste. C'était la première fois qu'une femme était parachutée par le SOE en même temps que Lise de Baissac.

Elle fut après 9 mois dans la résistance française, à être arrêtée fin juin 1943 par les soldats nazis et déportée au camp de Natzweiler-Struthof où elle sera exécutée à l'âge de 24 ans.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Andrée Raymonde Borrel est née le 18 novembre 1919 à Paris, dans le 8e arrondissement et décide de quitter l'école quand elle a l'âge de 14 ans, dans le but de travailler dans une boulangerie, puis dans un magasin que tiennent ses parents afin de les aider1. Elle se passionne énormément pour le sport, ce qui fait que sa sœur la qualifie de « garçon manqué ». Elle participe en 1939 à une compétition de cyclisme et arrive en 5e position à la course Pontoise-Meru-Pontoise. Elle fait aussi de la marche et de l'escalade. Quand éclate la Guerre civile espagnole, cette dernière s'engage avant de revenir en France en raison de la Seconde Guerre mondiale1.

Pendant la guerre, elle part à Toulon avec sa mère et décide de s'engager dans une association, l'Association des Dames de France, afin de s'occuper des soldats blessés. Mais c'est à partir de l'armistice, qu'elle décide réellement à entrer dans la résistance, en rejoignant le réseau Pat O'Leary, dirigé par Albert Guérisse. Pendant son action, elle est chargée par le réseau de s'occuper d'un refuge qui est l'un des derniers encore existant et se situant à proximité de Perpignan, jusqu'à être victime, fin 1941, d'une trahison, qui va conduire à la disparition du réseau. Pour se protéger, elle part à Lisbonne puis en Grande-Bretagne en avril 19421.

Lorsqu'elle parvint à Londres, elle entre au contact d'un groupe de la France libre afin de proposer son aide. Néanmoins, le groupe la refusera en son sein, vu que cette dernière ne voulait pas dévoiler d'informations sur les membres de son ancien réseau et leur fuite. C'est le 15 mai 1942, qu'elle intègre la Special Operations Executive ou SOE, dans une unité, qui pour la première fois, n'est composée que de femmes. Elle sera au contact d'Yvonne Rudellat, de Marie-Thérèse Le Chêne et de Blanche Charlet pour être formée et rejoindre comme couverture, les First Aid Nursing Yeomanry.

Une mission lui permet avec le SOE de retourner en France avec un complice, lise de Baissac, où toutes les deux vont le 25 septembre 1942, se faire parachuter à proximité de Bois Renard à Crouy-sur-Cosson dans le Loir-et-Cher et sera accueilli par Pierre Culioli et Yvonne Rudellat2. Une fois sur place, elle se rend vers Paris où elle doit préparer tous les éléments afin d'accueillir Francis Suttill quelques jours plus tard et dont elle deviendra la personne le représentant dans son nouveau réseau, le réseau Prosper-PHYSICIAN. Sa nouvelle fonction dans ce réseau, fait d'elle, l'une des personnes les plus importante et aide Suttill qui ne parle pas très bien le français, en le représentant et en parlant en son nom. Bien que le réseau, soit sous leur commandement, l'un des plus importants de l'époque, une liste contenant le nom de ses membres fuitent et tombe entre les mains de l'Abwehr qui prépare en avril 1943, une opération pour y mettre fin1.

L'opération allemande se déroule normalement et le 24 juin, elle est arrêtée dans un appartement parisien avec Gilbert Norman et le radio du réseau, par la police allemande3.

Arrestation[modifier | modifier le wikicode]

Rapport d'après-guerre sur les efforts pour localiser Andrée Borrel. Elle a été identifiée comme une agent secret de S.O.E., le rapport a donc été étiqueté « SECRET » (haut de page).

L'arrestation se déroule dans les environs de minuits, là où vivent Andrée Borrel, Nicolas Laurent et sa femme. Au cours de la nuit, la sonnette sonne et Nicolas Laurent se lève pour aller ouvrir à la porte où un jeune homme est présent et demande à parler à Gilbert Norman pour le compte d'« Archambault »4.

Bien que cela inquiète Nicolas Laurent, ce dernier va réveiller Gilbert et tout deux trouvent cette situation louche, mais le fait de mentionner « Archambault », cela les rassure et Gilbert Norman gagne confiance, il s'agissait de son pseudo. Il met donc sa robe de chambre et part voir le jeune homme, pensant à un messager important. Une fois en bas, il ouvre la porte d'entrée et se retrouve face à 15 hommes qui l'arrêtent, pour deux voitures. S'il n'avait pas été rassuré par l'énoncé de son pseudo, il était impossible de sécuriser pour les allemands l'ensemble du secteur, ainsi, il aurait largement eu la possibilité de fuir4.

Après son arrestation, les hommes arrêtent ensuite Andrée Borrel, Nicolas Laurent et sa femme Maud.

Mort d'Andrée Borrel[modifier | modifier le wikicode]

D'après des témoignages, la rumeur court qu'elle n'aurait rien dit durant l'interrogatoire, mais qu'elle aurait aussi été méprisant envers ceux qui l'interrogeaient3. Suite à l'interrogatoire, elle fut enfermée à la prison de Fresnes où elle restera un an avant d'être amenée avec d'autres femmes de son unité, à la prison pour femme de Karlsruhe1.

Le 6 juillet 1944, elle quitte la prison de Karlsruhe pour être envoyée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof pour un « traitement spécial » avec trois autres agentes de la SOE, Sonia Olschanezky, Vera Leigh et Diana Rowden5.

Dans la soirée du 6 juillet 1944, les trois agentes vont se faire escorter une par une dans un bâtiment pour qu'elle reçoivent une injection de phénol afin de les tuer puis de conduire leurs cadavres dans les fours crématoires, mais d'après un témoin qui travaillait dans le camp à l'époque, l'un des trois corps qu'il ne parvenait à identifier, n'était pas encore mort, car la femme en question se débattait quand elle fut mise dans le four6.

Hommages[modifier | modifier le wikicode]

Plaque en mémoire d'Andrée Borrel au cimetière militaire de Brookwood.

Au Mémorial de la déportation du camp de concentration de Natzweiler-Struthof où elle a été exécutée :

Dans l'Indre, au Mémorial de Valençay, elle est honorée avec 103 autres agents de sa section du SOE qui sont mort pour la France7.

À la mairie du 9e arrondissement de Paris, il y a une plaque présente dans la cour d'entrée, posée à la mémoire des habitants combattants des guerres de 1914-1918 et de 1939-1945 morts pour la France, Andrée Borrel à son nom sur celle-ci.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 (fr) Beryl E. Escott, Les héroïnes du SOE, Omblage Editions, 19 mai 2018.
  2. (en) French female spies who worked for the British secret service, Mail Online, 21 mars 2018.
  3. 3,0 et 3,1 (fr) John Vader, Nous n'avons pas joué, l'effondrement du réseau Prosper 1943, Le Capucin, 2002.
  4. 4,0 et 4,1 (fr) Bob Maloubier, Les Secrets du Jour J : Opération Fortitude, Churchill mystifie Hitler, Les Éditions la Boétie, 2014.
  5. (en) The Journal of Intelligence History, Volume 6, Number 2, LIT Verlag Münster.
  6. (fr) Les filles du SOE, Bibliobs, 4 août 2011.
  7. (en) Ben Farmer, Memorial to female WW2 secret agents, The Telegraph, 3 décembre 2013.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • (fr) Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, Robert Laffont, 1976.
  • (fr) Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit... Les atterrissages secrets de la RAF en France 1940-44, Vario, 2004.
  • (fr) Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/Gérard Watelet, 1981.
  • (fr) Jacques Bureau, Un soldat menteur, Robert Laffont, 1992. Témoignage direct d'un membre du réseau.
  • (fr) Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.
  • (en) Rita Kramer, Flames in the Field, Story of Four SOE Agents in Occupied France, Michael Joseph Ltd, 1995.
  • (fr) Richard Seiler, La Tragédie du Réseau Prosper, Pygmalion, 2003.
  • (en) Sarah Rose, D-Day Girls. The Spies Who Armed the Resistance, Sabotaged the Nazis, and Helped Win World War II, Broadway Books, New York, 2020.

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

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