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Plan Marshall

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Affiche américaine de 1950 vantant le plan Marshall

Le Plan Marshall était une aide économique et financière proposée par les Etats-Unis à tous les pays européens à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en 1947.

Cette aide devait permettre aux pays européens ravagés par la guerre de pouvoir se reconstruire. En contre-partie, les différents pays qui acceptaient cette aide devaient acheter en priorité des produits américains. Il s'agissait de relever le plus rapidement possible le niveau de vie des Européens afin de les dissuader de voter pour les partis de gauche qui étaient très puissants à l'époque (surtout en France et en Italie).

Cette aide n'a pas été acceptée par l'URSS et ses pays satellites (pays libérés par l'URSS qui se sont retrouvés sous influence communiste).

Le pays qui a reçu le plus d'argent est la Grande-Bretagne, la France arrive en seconde position.

L'aide américaine en faveur des Européens après la Seconde Guerre mondiale

Jusqu'en 1947, conformément aux engagements pris en 1943, par 44 pays regroupés dans l'UNRRA (United nations Relief and Rehabilitation Administration), les États-Unis, ont distribué gratuitement des vivres aux populations européennes plongées dans la misère.

Parallèlement les gouvernements européens ont reçu pour 12 milliards de prêts américains (3,75 milliards de dollars US pour le Royaume-Uni, 2 milliards pour la France, 1,75 milliards pour l'Italie...). Les États bénéficiaires acceptaient d'ouvrir les frontières de leurs empires coloniaux aux produits américains ; le Royaume-Uni devait rétablir la convertabilité (échange de monnaie) de la livre sterling (alors une des très grandes monnaies mondiales) ; la France devait importer un nombre minimum de films américains... Les États-Unis et le Royaume-Uni arrêtent le démantèlement des industries allemandes prévu dans les accords de Potsdam de l'été 1945 signés avec l'URSS. De plus les Américains apportent une aide matérielle massive à la population allemande qui vit alors une période effroyable.

Le plan Marshall

Un tracteur américain carterpillar, débarqué en France en 1949, en application du plan Marshall

Devant les résultats décevants au regard des besoins, le général Georges Marshall, secrétaire d'État des États-Unis (ministre des Affaires étrangères) propose le 5 juin 1947, un plan d'aide massif aux pays européens. Il pense que cette aide sera acceptée car les ministres communistes, qui auraient pu s'y opposer, viennent d'être exclus des gouvernement français et italiens dont ils faisaient partie depuis 1944.

Le plan Marshall n'accorde pas des crédits remboursables mais surtout des dons. Cependant les pays bénéficiaires doivent accepter certaines conditions.

  • les pays européens doivent se répartir l'aide américaine, ce qui suppose qu'ils s'entendent donc coordonnent leur politique et abandonnent une partie de leur indépendance nationale.
  • chaque pays bénéficiaire doit établir une politique économique relayant l'aide américaine. Ces pays doivent donc restaurer les bases du capitalisme libéral et de ce fait renoncer à étendre les nationalisations réalisées dans les années précédentes.
  • Le plan Marshall veut une amélioration importante et rapide des conditions de vie des Européens. Mais il sert aussi les intérêts américains, puisqu'ils imposent le retour aux règles économiques du capitalisme, qui est le modèle économique des États-Unis. Les dons vont également développer les exportations de nombreux produits américains, donc vont profiter à la production américaine,
  • Il s'agit également d'éviter que, désespérés par les difficultés qui se prolongent, les Européens soient encore plus favorables aux partis communistes ou socialistes qui proposent d'autres solutions pour surmonter les difficultés économiques et sociales

L'accueil du plan Marshall par les gouvernements européens

Les pays bénéficaires du plan marshall. L'Espagne dirigée par le général Franco, allié de Hitler pendant la guerre, est exclue du plan Marshall.

Dès le 17 juin, les ministres des Affaires étrangères de France et du Royaume-Uni disent leur satisfaction. Ils proposent une réunion à trois avec les Soviétiques.

Ils se réunissent à Paris du 27 juin au 2 juillet. Les Soviétiques critiquent fortement le plan Marshall qui pour eux est un coup porté à la souveraineté des États.

Il est décidé de tenir une nouvelle conférence tous les pays d'Europe à Paris le 12 juillet. Mais dès le 10 juillet, le gouvernement tchécoslovaque, dans un premier temps favorable au plan, renonce à venir à Paris pour ne pas indisposer l'URSS son voisin immédiat et son libérateur.

La Conférence qui se tient du 12 au 25 juillet, ne réunit que 16 pays européens et marque la coupure de l'Europe en deux camps, celui de l'ouest favorable au plan Marshall et celui de l'est (dirigé par l'URSS), qui y est opposé et qui de ce fait ne recevra aucun aide.

L'application du plan Marshall

Les pays européens estiment qu'il leur faudrait 22 milliards de dollars sur quatre années pour surmonter la crise de l'économie européenne. Ils demandent aux États-Unis de leur en fournir 19 (en fait après un nouveau calcul seulement 13). Le 2 avril 1948, le Congrès américain vote les crédits de ce qui devient le European Recovery Program (ERP). Le 16 avril 1948, les pays européens bénéficiaires de l'ERP fondent une organisation commune OECE (Organisation Européenne de Coopération Économique) qu'ils installent à Paris.

Les fonds américains ne sont pas versés directement aux entreprises. Le mécanisme de versement des crédits est le suivant. Le trésor américain verse des fonds en dollars à la banque centrale du pays bénéficiaire. Celle-ci prête au Trésor public local qui fait des prêts aux entreprises locales. Avec les sommes empruntées les entreprises achètent à la banque centrale des dollars. Ces dollars lui servent à acheter des produits américains. Le pays bénéficiaire (qui récupère sous forme d'intérêt les sommes versées aux entreprises) rembourse ensuite en devises (dollars) le trésor américain.

Au total, de 1948 à 1951, les États-Unis ont versé plus de 10 milliards de dollars, dont les trois quarts en dons sans contrepartie. Le reste est composé de dons conditionnels ou de crédits remboursables. Le Royaume-Uni a reçu plus de 26% du financement, la France 20%, l'Allemagne de l'Ouest plus de 11%, l'Italie 10%.

Vikiliens pour compléter sur les relations est-ouest à la même époque

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