Conseil national de transition

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Le Conseil national de transition (abrégé en CNT) est une autorité fondée le 27 février 2011 au début de la première guerre civile libyenne, afin de coordonner les actions de la résistance au régime du dirigeant Mouammar Kadhafi. Se proclamant représentant légitime de la Libye, l'objectif de ce groupe était le renversement du régime de Kadhafi et l'instauration d'une démocratie.

Dans le contexte du "printemps arabe", les manifestations de masse commencent en Libye le 15 février, dans la ville de Benghazi. Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 41 ans, réprime brutalement les manifestations, provoquant la mort de centaines de personnes en quelques jours. Cette répression sanglante pousse les manifestants à s'armer afin de chasser Kadhafi du pouvoir. Benghazi est prise par les insurgés le 20 février après 5 jours d'affrontements armés, les forces du régime de Kadhafi ayant précédement fraternisé avec les insurgés et ensuite quitté la ville. La prise de la ville marque le début de la première guerre civile libyenne. Dans les jours qui suivent, l'ensemble de la région de la Cyrénaïque (qui recouvre tout l'Est libyen) est prise par les insurgés. Se réunissant dans la ville de Benghazi fraîchement prise, un groupe de résistants fondent le Conseil national de transition le 27 février, afin de coordonner leurs actions dans les territoires sous leur contrôle. Début mars, les forces de Kadhafi lancent une contre-offensive en direction de Benghazi. Mal équipés et souffrant de lourdes pertes, les forces pro-CNT ne peuvent contenir l'avancée des forces pro-Kadhafi. Alors que les forces de Kadhafi s'apprêtent à reprendre Benghazi, une résolution de l'Organisation des Nations unies (ONU) est votée, instaurant une zone d'exclusion aérienne en Libye. Désormais soutenu par une coalition internationale dirigée par l'OTAN et également soutenu par quelques pays arabes (comme le Qatar), les forces du CNT parviennent à repousser les forces pro-Kadhafi de la ville de Benghazi, puis à stabiliser le front. À partir de juillet 2011, après plusieurs mois de gel du front, les forces pro-CNT reprennent l'avantage sur les forces pro-Kadhafi, s'approchant de la capitale Tripoli. Le Conseil prend officiellement le pouvoir en Libye après la prise de Tripoli le 23 août 2011, marquant la fin du régime de Kadhafi. Au même moment, Kadhafi et ses plus importants fidèles s'enfuient en direction de Syrte, tandis que les membres de sa famille se réfugient en Algérie. Les combats continuent jusqu'au 20 octobre, date de la prise de Syrte (dernière poche de résistance pro-Kadhafi), et de la mort de Kadhafi.

Après la guerre, le Conseil national de transition est chargé d'organiser des élections libres, afin qu'un organisme élu rédige une nouvelle Constitution. Suivant les premières élections démocratiques de l'histoire de la Libye le 7 juillet 2012, le CNT transmet ses fonctions au Congrès général national le 8 août 2012, organisme remplaçant le CNT. Le Conseil s'auto-dissout suivant la passation de pouvoir.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Le 1er septembre 1969, Mouammar Kadhafi, alors âgé de 27 ans, réalise un coup d'État et renverse la monarchie, dirigée par Idris Ier. Au départ panarabiste convaincu, il entame plusieurs projets d'union entre la Libye et plusieurs pays arabe, dont l'Égypte et la Syrie. La méfiance des dirigeants de ces différents pays sur les intentions de Kadhafi, et les divers problèmes internes de ces derniers (instabilité politique notamment), conduisent tous ces projets d'union à l'échec. Déçu de ses expériences, Kadhafi s'oriente à partir de 1975 vers un nouveau système de gouvernance. Il publie la même année le premier tome du Livre vert, un ouvrage d'une vingtaine de chapitres dans lequel il détaille sa vision de la société, du système économique et politique. Dans le premier tome, il expose le « problème » de la démocratie, critiquant la démocratie représentative puisque considérant qu'elle « usurpe la place du peuple ». Dans le deuxième tome paru en 1977, Kadhafi s'intéresse au système économique et sociétal, en prônant une économie socialiste et l'application de la charia (loi islamique) comme source de droit. Enfin, dans le dernier tome paru en 1979, il présente les fondements de son idéologie, qu'il appelle la « troisième théorie universelle ». Il présente cette dernière comme une alternative au capitalisme et au communisme, alors sujet d'importance en raison de la Guerre froide. Présentant son idéologie comme une démocratie directe, elle se caractérise principalement par l'absence de formations politiques, considérant que ces dernières ne représentent qu'une élite plutôt que la population. Sa théorie prévoit également la suppression du Parlement (remplacé alors par une assemblée dirigée par le peuple), et des forces armées (remplacées par des groupes d'auto-défense, auquels tout Libyen sera tenu d'effectuer une formation militaire). Les principes de cette théorie sont alors appliqués à partir de mars 1977, lorsque le Parlement proclame la "Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste", suivi de l'abrogation de la Constitution et de l'adoption de la "déclaration sur l'avènement du pouvoir du peuple", qui fera office de Constitution pour la Libye jusqu'à la chute du régime de Kadhafi, en 2011.

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