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Vikidia:Humour/Chupacabra de Bróma

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Poisson d'avril ! Ha ha ! Bien vu, cet article est un canular, publié pour le 1er avril : ce n'est donc pas un vrai article, et les informations qu'il contient sont en grande partie inventées. Mais on s'est bien amusé, non ?

Le Chupacabra de Bróma est un canular, diffusé au Mexique le 1er avril 1973, et qui a généré une vague de panique, au cours de laquelle de nombreux animaux ont été tués, et une personne blessée.

L'histoire[modifier | modifier le wikicode]

Le 1er avril 1976, lors du journal télévisé de Cañal Dos, le présentateur des informations annonce qu'un chupacabra, créature imaginaire sensée se nourrir du sang des chèvres, a été aperçu rôdant la nuit, dans les rues de la petite ville de Bróma del Este, au nord du Mexique, à 70 km de Tijuana, près de la frontière américaine. La chaîne diffuse même une « image » de la bête, en fait une photo floue prise de nuit, où l'on voit un animal à quatre pattes, et aux yeux rouges, en train de fouiller dans les poubelles. Il s'agit en fait d'un poisson d'avril : un canular inventé par la chaîne, et destiné à amuser ses téléspectateurs, et l'image est un photomontage d'une photographie de chien, retouchée pour lui donner un aspect effrayant.

Malheureusement, plusieurs habitants de Bróma vont regarder le journal, et croire qu'il s'agit d'une vraie information. Les témoignages se multiplient, de nombreuses personnes prétendant avoir vu la bête. Une vague de panique s'empare de la population, qui se met en tête de trouver le chupacabra, et de le tuer, afin de se protéger. Durant les nuits du 1er au 3 avril 1976, de nombreux actes violents sont commis dans la ville, sous l'effet de la panique, avant que la chaîne télévisée publie un démenti officiel.

Le chupacabra[modifier | modifier le wikicode]

Dessin d'un chupacabra, tel qu'imaginé par un artiste.
Pour en savoir plus, lis l’article : Chupacabra.

Le chupacabra est une créature imaginaire, un monstre issu de la mythologie mexicaine ; il est présent au Mexique, mais aussi au sud des États-Unis, dans des états qui étaient autrefois mexicains. Il est sans doute inspiré du coyote ou de la chauve-souris vampire, et est décrit comme un animal nocturne, à deux ou quatre pattes, parfois pourvus d'ailes, au corps nu, dépourvu de poils, aux yeux rouges, et aux crocs acérés, qui s'en prend aux animaux, et notamment aux chèvres, dont il suce le sang. « Chupacabra » veut d'ailleurs dire qui suce [le sang] des chèvres, en espagnol.

L'incident de Bróma[modifier | modifier le wikicode]

Un chien errant, dans les rues de Bróma, au Mexique. La nuit, certains ont été confondus avec un chupacabra.

Suite à la diffusion du reportage, la population de Bróma, rurale, et très superstitieuse, va croire qu'un vrai chupacabra est réellement présent en ville. Des gens vont se rappeler l'avoir vu, ou croire l'avoir aperçu (d'après les psychologues qui ont ensuite analysé l'évènement, des gens ont très bien pu voir quelque chose, un chien errant, par exemple, sans trop savoir ce qu'ils avaient vu, et, après les « explications » de la télévision, ils ont cru qu'ils avaient réellement aperçu le monstre). Les témoignages se multiplient, ce qui augmente encore la crédibilité de l'histoire. Une psychose collective s'empare de la ville. En quelques heures, la plupart des 1 400 habitants de Bróma sont réellement convaincus qu'il y a un chupacabra qui rôde quelque part...

Les chaînes de télévision locales en font même un reportage, et viennent interviewer les habitants. La chaîne Cañal Dos, en revanche, ne s'en inquiète pas. Le journaliste Raùl Rigo, présentateur du JT, expliquera plus tard dans une interview : « On a tout simplement pensé que les habitants de Bróma jouaient le jeu, qu'ils voulaient participer au canular, et profiter de la notoriété que leur avait amené le reportage pour faire parler de leur ville. On n'a pas pensé qu'ils pouvaient réellement y avoir cru. »

La nuit venue, de nombreux habitants inquiets décident de réagir. Ils se réunissent, et s'organisent en milices, pour patrouiller en ville, trouver le chupacabra et le tuer. Terrifiés, ils tirent sur toutes les bêtes qu'ils rencontrent, sans prendre le temps de vérifier qu'il ne s'agit pas d'un chupacabra. De nombreux chiens errants, qui fouillaient les poubelles, ont ainsi été pris pour des chupacabras, et abattus. Leurs yeux, brillant dans la lumière des lampes torches, ont effrayé les habitants qui tiraient souvent sans réfléchir.

Le matin du 2 avril, 37 chiens, ainsi que deux ratons laveurs, ont été tués dans les rues de Bróma. Pourtant, si la plupart des habitants admettent leur erreur, il continuent de croire qu'un vrai chupacabra rôde réellement en ville... S'ils n'ont tué que des chiens par erreur, c'est bien la preuve que le vrai chupacabra n'est pas mort, et qu'il rôde encore quelque part. Plusieurs plaisantins ajoutent même de l'huile sur le feu, en prétendant avoir tué la bête, par exemple. Un fermier racontera par exemple avoir aperçu une mère chupacabra avec ses petits, qui buvaient le sang d'une vache qu'ils venaient de tuer. Il a tiré et tué l'un des petits, mais la mère s'est enfuie avec les trois autres... Même si le fermier avouera plus tard qu'il s'agissait d'une mauvaise blague, afin d'impressionner ses copains, ce genre d'histoires contribue à augmenter encore la frayeur des habitants, persuadés que des monstres vont les attaquer à la nuit tombée.

Des scènes d'hystérie ont lieu, et plusieurs personnes, victimes de malaises, doivent être hospitalisées. Les services de santé sont débordés, quelques personnes sont même transportées à Tijuana, pour y subir des examens. La police se mobilise : la nuit du 2 au 3 avril, les habitants armés patrouillent de nouveau dans les rues de la ville, mais sont régulièrement interceptés par les policiers, qui tentent d'empêcher de nouvelles dérives, et leur demandent de rentrer chez eux, parfois même en leur confisquant leurs armes. Au total, 13 personnes sont arrêtées cette nuit-là, afin d'éviter qu'elles ne commettent d'autres dégâts. Malgré la vigilance de la police, des débordements ont tout de même lieu, et vers 2h du matin, Pedro Suarez, un sans-abri, est abattu par des habitants de la ville qui l'ont vu fouiller dans les poubelles et l'ont confondu avec le monstre. Touché dans le dos, il est transporté à l'hôpital, où il guérira finalement de ses blessures, mais cet incident met un terme à la vague de violence qui s'est abattue sur la ville.

Le lendemain, la chaîne Cañal Dos publie un reportage sur les faits qui se sont passés à Bróma, ainsi qu'un démenti où elle explique qu'il s'agissait en fait d'une plaisanterie, et qu'il n'y a jamais eu de monstre. Si la plupart des habitants comprennent leur erreur (ils sont partagés entre la colère envers la chaîne, et l'horreur des événements qui se sont déroulés, au total, 41 chiens, 4 ratons laveurs, et une moufette ont été tués, en plus de Pedro Suarez qui s'est fait tirer dessus). Quelques-uns refusent de croire à cette deuxième version : ils pensent qu'il y a réellement un monstre en ville, et que le gouvernement a demandé à la chaîne télévisée de publier un démenti pour les rassurer. Durant plusieurs semaines, la police est obligée de multiplier les rondes, pour empêcher que d'autres incidents ne surviennent, avant que les choses ne rentrent réellement dans l'ordre.

Les conséquences[modifier | modifier le wikicode]

L'incident de Bróma a eu des répercussions à l'échelle nationale, sur tout le Mexique. La chaîne Cañal Dos a subi une baisse de fréquentation de 11%, ce qui l'a obligé à revoir entièrement ses programmes. La plupart des chaînes de télévisions mexicaines, ainsi que les journaux imprimés, ont abandonné l'habitude de publier un canular pour le 1er avril.

La famille de Pedro Suarez, et d'autres habitants de Bróma, ont déposé une plainte contre la chaîne de télévision, et obtenu de lourds dommages et intérêts lors d'un procès qui s'est achevé en mars 1982. Pedro Suarez est aujourd'hui journaliste.

Les députés mexicains ont également proposé des textes de lois, interdisant aux médias de publier des informations fausses et prévoyant de lourdes peines en cas d'infraction, ce qui a posé le problème de la liberté de la presse au Mexique. Certains députés ont même proposé une loi afin de classer le chupacabra comme « espèce protégée » : pour certains, il s'agissait d'un moyen détourné de pouvoir interdire une éventuelle nouvelle « chasse au chupacabra », même si celui-ci n'existe pas, tandis que quelques députés ne semblaient en revanche pas convaincus qu'il n'existait pas, et souhaitaient réellement le faire protéger « au cas où », arguant du fait que « si cet animal existe et qu'il n'a pas encore été observé, c'est qu'il doit être très rare ». Ces propositions, jugées trop farfelues, n'ont cependant pas été retenues par l'assemblée nationale.

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