Keiko Fujimori

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Keiko Fujimori
Keiko Fujimori, en 2010.
Keiko Fujimori, en 2010.
Fonctions
Présidente de Force populaire
En fonction depuis le 9 mars 2010
Prédécesseur Aucun (parti créé)
Biographie
Nom de naissance Keiko Sofía Fujimori Higuchi
Date de naissance 25 mai 1975
Lieu de naissance Lima (Pérou)
Nationalité Péruvienne
Parti politique Force populaire
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Keiko Fujimori est une femme politique péruvienne d'origine japonaise, née le 25 mai 1975 à Lima. Fille d'Alberto Fujimori, dictateur de 1990 à 2000, elle fonde le parti Force populaire, de tendance libérale et populiste, et brigue à trois reprises la présidentielle (2011, 2016 et 20211).

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Elle passe la majorité de sa scolarité dans une école catholique2. À partir de 1993, elle se rend aux États-Unis pour étudier à la Stony Brook University à New York3, puis est envoyée à l'université de Boston l'année suivante. Une enquête du Congrès péruvien établit les frais de scolarité des enfants Fujimori à 1,1 million de dollars américains, et l'ancien bras-droit de Fujimori, Vladimiro Montesinos, déclara qu'ils provenaient de fonds publics détournés4. Elle acquit une notoriété en 1994 suite au divorce de sa mère et à sa nomination comme Première dame. Elle participe notamment au financement de plusieurs associations caritatives5. Elle reprend ses études aux États-Unis après la destitution de son père en 2000, avant de revenir au Pérou en 2005, pour soutenir le parti fujimoriste après l'arrestation de celui-ci au Chili67. En 2006, elle est élue députée au Parlement, devenant la représentante ayant obtenue le plus grand nombre de voix8. Prônant le « retour » de son père, elle décrit son parti comme de « centre-droit » économiquement, et de « gauche » socialement7. En avril 2009, elle prend la tête d'une manifestation pour dénoncer la condamnation de Fujimori à 25 ans de prison pour « corruption » et « crimes contre l'humanité ».

Elle fonde, en mai 2010, une coalition de quatre partis fujimoristes nommée Force 2011, pour se présenter à l'élection présidentielle. Son programme est focalisé sur la défense des valeurs traditionnelles et défend globalement le bilan du régime de Fujimori9. Ses opposants mentionnent son lien de filiation avec son père et craignent une politique similaire, alors que ses partisans mettent en valeur la réussite économique du régime et la lutte contre les mouvements de guérilla1011. La présidentielle s'achève par la victoire de la coalition de gauche Le Pérou d'Ollanta Humala, Force 2011 remportant parallèlement 38 sièges sur 130 au Parlement, devenant le deuxième plus grand groupe parlementaire 12. En juin 2013, une demande de grâce présidentielle appuyée par Keiko Fujimori pour libérer son père est rejetée par le président Humala13.

Longtemps donnée favorite dans les sondages, elle échoue de peu à remporter la présidentielle de 2016, n'étant distanciée que de 40 000 voix du vainqueur Pedro Pablo Kuczynski. Son parti remporte néanmoins la majorité des sièges au Parlement (73 sur 130)14. Sa campagne fut marquée par des soupçons de corruption à l'encontre de plusieurs cadres de son parti, incluant elle-même et le secrétaire général Joaquin Ramirez, Keiko Fujimori ayant reçu des financements de la part de société offshore15. Elle est arrêtée en octobre 2018, en raison d'accusations de financements illégaux de sa campagne électorale de 2011, où elle aurait reçu un million d'euros de fonds de l'entreprise brésilienne Odebrecht16. Elle est également accusée d'avoir dirigée une « organisation criminelle », qui se spécialisait dans la récolte des fonds. En novembre 2019, un recours déposé conduit à sa remise en liberté, tout en restant passible de poursuites judiciaires. Dans la foulée, un rassemblement de soutien est organisé devant sa prison, tandis qu'une manifestation hostile à sa libération est menée dans la capitale Lima17. Quelques jours après la défaite des fujimoristes aux législatives de janvier 2020, qui voient le centre dominer le Parlement, elle est réincarcérée suite à de nouvelles accusations, dont entrave à la justice18. Elle est libérée en mai après le paiement d'une caution de 20 000 euros19.

Elle participe, l'année suivante, à l'élection présidentielle, où elle affronte le candidat de gauche Pedro Castillo, arrivé par surprise au second tour. Refusant dans un premier temps de reconnaître sa défaite, ce qui provoque des accrochages entre pro et anti-fujimoristes20, elle remporte 49,87 % des voix contre 50,12 % pour son rival21.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Pérou: Keiko Fujimori conteste sa défaite annoncée à l’élection présidentielle - Le Figaro
  2. (es) Memorias de una Recoletana - CARETAS ILUSTRACION PERUANA
  3. Keiko Fujimori pagaba estudios al “cash” - La República
  4. Meet Keiko Fujimori, Peru’s Veteran of Corruption - Mironline
  5. Keiko Fujimori | La fille de son père, c'est bien le problème - L'Echo
  6. Qui est Keiko Fujimori? - Radio Canada
  7. 7,0 et 7,1 Très populaire, Keiko a repris l'héritage politique de son père - Le Monde
  8. Qui est Keiko Fujimori, la grande favorite de l’élection présidentielle au Pérou ? - Grazia
  9. Pérou. Les configurations partisanes au prisme des élections (2010-2011) - Sciences Po
  10. Au Pérou, le passé d'Alberto Fujimori plane sur le destin de sa fille Keiko - Le Monde
  11. Pérou: duel présidentiel serré entre Ollanta Humala et Keiko Fujimori - RTBF
  12. IPU PARLINE database: PEROU (Congreso de la República), ELECTIONS EN 2011 - archive.ipu
  13. Pérou: l'ex-président Alberto Fujimori restera en prison - Le Point
  14. Pérou : Keiko Fujimori reconnaît sa défaite à l’élection présidentielle - France24
  15. Élections au Pérou : le choix du moindre mal - Cairn
  16. Pérou : le scandale Odebrecht rattrape la famille Fujimori - La Croix
  17. Pérou : Keiko Fujimori va être remise en liberté - La Croix
  18. Pérou: la cheffe de l'opposition Keiko Fujimori retourne en prison - Le Point
  19. Pérou: Keiko Fujimori obtient sa libération sous caution - Le Figaro
  20. Présidentielle au Pérou: vague de haine raciste de la part des fujimoristes - RFI
  21. Avec Pedro Castillo, la gauche radicale à la présidence d’un Pérou divisé - Courrier international
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