Ère Meiji

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L' ère Meiji (ou du gouvernement éclairé) est une période de l'histoire du Japon. Elle correspond au règne de l'empereur Mutsuhito (Meiji Tenno) de 1868 à 1912. Pendant l'ère Meiji, le Japon va se moderniser et conquérir un empire colonial.

L'empereur reprend le pouvoir politique en renversant le gouvernement du Shogunat Tokugawa| d'Edo en 1868.

Le Japon s'ouvre aux influences étrangères surtout occidentales. Il modernise son administration, son économie, ses forces armées et navales. Le Japon adopte des institutions politiques imitées des pays européens et des États-Unis tout en conservant un rôle important à l'empereur (le Tenno). Il va développer son industrie en important les méthodes et les techniques occidentales.

Le Japon crée aussi une armée et une marine de guerre modernes, qui s'opposent à la Russie tsariste et la Chine des Qing, et qui lui permettent de conquérir des territoires proches en Asie pour permettre une colonisation de peuplement mais aussi l'accès aux matières premières indispensables qui sont rares au Japon. Le Japon s'empare de la Corée, de Formose (Taïwan), des îles Kouriles, de divers points en Chine côtière et s'impose en Mandchourie chinoise.

Les idées de l'empereur Mutsuhito[modifier | modifier le wikicode]

L'empereur Mustsu-Hito

En 1867, après la démission du dernier shogun Tokugawa, l'empereur Mutsuhito prend la totalité du pouvoir. Il va moderniser le Japon afin de le rendre moins vulnérable aux pressions occidentales, de plus il va lancer le Japon dans la conquête d'un empire colonial en Asie.

Des Japonais sont envoyés en mission en Europe et aux États-Unis pour y étudier les institutions politiques mais aussi les techniques et l'organisation industrielles. Le but est de « copier » les Occidentaux tout en adaptant les nouveautés aux coutumes japonaises. L'empereur désire également créer une armée moderne capable de rivaliser avec celles des pays européens et des États-Unis.

La modernisation politique[modifier | modifier le wikicode]

En 1869, le shintoïsme devient la religion officielle de l'empire et développe le sentiment de fidélité à l'empereur considéré comme un dieu vivant. Cependant les autres religions disposent de la liberté du culte. Dès 1871, le système féodal existant au Japon depuis des siècles est aboli. Les 350 daimyos abandonnent leurs domaines à l'empereur et ceux-ci sont transformés en préfectures. Les anciens samouraïs s'intègrent en partie en encadrant la nouvelle armée japonaise recrutée grâce au service militaire obligatoire décrété en 1873. Les samouraïs rebelles à la modernisation sont éliminés après leur révolte de 1877. En 1889, l'empereur accorde une constitution qui établit une monarchie héréditaire et d'origine divine avec un système parlementaire comportant deux assemblées : une élue au suffrage censitaire, les membres de l'autre étant des nobles nommés par l'empereur (système copié sur les Britanniques).

La modernisation économique[modifier | modifier le wikicode]

En 1904, la rue Ginza à Tokyo

La création d'une armée moderne (utilisant beaucoup de matériel) suppose que le Japon s'industrialise pour fournir l'équipement nécessaire. Des réseaux de chemin de fer et de lignes télégraphiques vont être constitués rapidement. Le Japon étant pauvre en matières premières industrielles une flotte de commerce est nécessaire (en 10 ans le tonnage de la flotte va être multipliée par 100). L'équipement du pays va développer l'industrie et faire naître une classe ouvrière jusque-là quasi inexistante. La population va augmenter de manière considérable : elle passe de 30 millions d'habitants en 1867 à 50 millions vers 1900. Il faut lui donner du travail et des produits alimentaires. La surface disponible pour l'agriculture étant limitée, une partie de la population doit émigrer vers l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et l'Australie.

L'expansion coloniale[modifier | modifier le wikicode]

La recherche d'un espace nécessaire, celle de matières premières bon marché et la constitution d'un ensemble de pays clients des produits japonais, va pousser le Japon à des guerres de conquête. S'y ajoute l'idée de la revanche à prendre sur les voisins chinois, coréens et sur les Russes (les trois pays les plus proches). En 1894–1895, le Japon attaque l'empire chinois. Il est rapidement vainqueur. La Chine doit céder au Japon, l'île de Formose (actuellement Taïwan), les îles Pescadores, la presqu'île du Liao-toung en Chine. Cependant les pressions occidentales contraignent le Japon à restituer la Liao-toung à la Chine qui le cède à la Russie. Celle-ci y installe le port militaire de Port-Arthur.

Pour en savoir plus, lis l’article : Guerre sino-japonaise (1894-1895).
La rivalité entre le Japon, la Russie et la Chine vis à vis de la Corée

En 1900, le Japon participe à l'intervention occidentale contre la révolte des Boxers en Chine. En 1904–1905, le Japon attaque la Russie en torpillant la flotte russe stationnée à Port-Arthur (février 1904), le port est assiégé. La flotte russe envoyée d'Europe pour débloquer Port-Arthur est coulée par la marine de guerre japonaise à Tsuchima. Les pays occidentaux sont stupéfaits de la puissance japonaise. Par le traité de Portsmouth en septembre 1905, le Japon récupère le Liao-toung, s'empare du sud des iles Sakhalines appartenant aux Russes et de la Corée après avoir tué l'impératrice Myeongseong de Corée, car cette dernière était pour la Russie et la Chine et non pour le Japon. La Russie renonce à ses prétentions sur la Mandchourie chinoise.

Pour en savoir plus, lis l’article : Guerre russo-japonaise de 1904-1905.

Encouragé par ses succès le Japon impose, en 1905, son protectorat à la Corée, qu'il annexera en 1910.

Pour compléter sur l'histoire du Japon[modifier | modifier le wikicode]

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