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Gerboise bleue

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Ne pas confondre avec Gerboise !

26° 43′ 12″ N 0° 10′ 16″ E / 26.719892, 0.171146

La localisation de l’essai lors du matin du 13 janvier 1960.

Gerboise Bleue est le nom de code du premier essai de la bombe nucléaire française. Cette opération fut commandée par le Général Charles de Gaulle et se déroula le 13 février 1960 en Algérie dans une région située près de Reggane.

La bombe utilisée avait une puissance de 70 <span style="cursor:help;border-bottom:1px dotted black;" title="unité de mesure de la masse, 1 kt valant environ 1 000 tonnes">kilotonnes (environ 70 000 tonnes).

Suite à cette opération qui a été techniquement un franc succès, la France entre dans le cercle fermé des puissances possédant l’arme atomique.

Origine du nom[modifier | modifier le wikicode]

« Elle forme les couleurs du drapeau français »

Le nom de l’opération réfère à la gerboise, qui est un petit rongeur vivant sur les sols sablonneux du désert du Sahara.

La couleur choisie est le bleu. Avec le blanc et le rouge des deux tests nucléaires suivants de la série (Gerboise blanche) et (Gerboise rouge), elle constitue les couleurs du drapeau français. La Gerboise verte met fin à cet algorithme des couleurs.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Gerboises (animaux du désert)

Le général De Gaulle est au pouvoir depuis 1958. C’est lui qui créa le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), à qui il demanda de créer une bombe atomique. À cette époque, la France est aux mains avec le Front de la libération national et la Guerre d'Algérie est sur le point de commencer.

Construction de la bombe[modifier | modifier le wikicode]

Le schéma d’une bombe atomique

Le projet de posséder la bombe nucléaire apparaît dès septembre 1955. Il fut réalisé par le CEA sous la demande du général de Gaulle. Celui-ci demande à des milliers de chercheurs et d’ingénieurs de travailler sur la question qui est un enjeu majeur. Il s’agit en effet de renforcer la souveraineté et la crédibilité de la nation française par la dissuasion nucléaire. En 1957, après 2 ans de recherche sur les matériaux possiblement utilisables, l’accélérateur du CEA de Saclay permet de déterminer le matériau réflecteur de neutrons le plus approprié. Le choix fut porté sur le plutonium car il est assez radioactif pour être contenu dans une bombe.

Fin 1958, les plans de la bombe M1 (gerboise bleue) sont terminés. Elle est construite en 1959.

Déroulement de l'essai[modifier | modifier le wikicode]

Le 13 février 1960 à 7 h 4(heure locale), la bombe atomique est allumée sur le site d'essai nucléaire de Reggane au centre du désert du Sahara, alors territoire français rattaché à l'Algérie. Des journalistes assistent à l’explosion en se plaçant à 20 km du site.

Cette bombe, placée sur une tour métallique haute de 100 mètres, produit une explosion trois ou quatre fois plus puissante que celle de Hiroshima. 

Réactions[modifier | modifier le wikicode]

Étudiants maliens à l'université Karl-Marx de Leipzig, protestant contre Gerboise bleue, le 13 février 1960.

Les pays voisins au Maghreb protestent aussitôt énergiquement contre cet essai nucléaire. Deux jours plus tard, le Maroc rappelle son ambassadeur à Paris.

Cinq mois après la dernière bombe Gerboise, l'Union soviétique a répondu en mettant fin à l’accord sur les essais dans l'atmosphère, en vigueur depuis la fin de 1958 avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Les États-Unis ont alors réactivé leur programme d'essais avec une série de 40 explosions d'avril 1962 à novembre 1962.

Dans ce contexte, la Chine a également lancé son propre programme nucléaire, effectuant son premier test d'une bombe A, nommé « 596 » (22 kt), le 16 octobre 1964, et celui d'une bombe H, le H-Test no 6 (3,3 Mt), le 17 juin 1967.

Une catastrophe cachée[modifier | modifier le wikicode]

Désert du Sahara touché par des retombées radioactives.

Le gouvernement français fait beaucoup parler de cet événement aux médias. Il existe cependant une face cachée de cette victoire : les retombées radioactives. En effet, ces retombées se sont étendues jusqu’au Maghreb, au Sahel, en Afrique de l'Ouest et aussi en Afrique centrale.

Des poussières radioactives répandues dans les eaux souterraines et la flore représentent un danger pour la santé humaine et animale. La ville de Reggane est en effet envahie de résidus radioactifs. Or des médecins estiment que le nombre d'anomalies et problèmes de santé est anormalement élevée à Reggane. Différentes pathologies, dont les cancers s’y sont ainsi développés.

En septembre 2004, une information judiciaire (enquête) est ouverte à Paris contre X, à propos des conséquences des essais nucléaires français sur les civils et militaires. En 2006, plusieurs sites radioactifs, sont interdits au public par soucis de santé publique. La France a annoncé en 2008 l’indemnisation des victimes de ses 210 essais nucléaires, appuyée sur un fonds de 10 millions d'euros.

Autres essais[modifier | modifier le wikicode]

La France a fait encore d’autres essais de bombes A, appelés Gerboise blanche (testée le 1er avril 1960), Gerboise rouge (testée le 27 décembre 1960) et Gerboise verte (testée le 25 avril 1961). Par la suite, les essais se firent sous terre, afin de réduire au maximum les retombées radioactives qui sont dangereuses pour l'environnement.

Articles à lire[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 11 mai 2020.
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