La Madeleine pénitente (Blanchard)

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Madeleine pénitente, Jacques Blanchard, 1637, huile sur toile, 128 x 97 cm, Musée Fabre (Montpellier)

La Madeleine pénitente est une peinture à l'huile réalisé par Jacques Blanchard en 1637 aujourd'hui conservé au Musée Fabre de Montpellier. Il s'agit donc d'une œuvre tardive du peintre, qui décédera l'année suivante à 38 ans. Cette toile représente Marie Madeleine, une figure importante et ambigu du christianisme et symbole de la pénitence. Assez rapidement, Marie Madeleine fut assimilé à une pécheresse repentie et elle devient un thème récurrent au moment de la Contre-Réforme.

Cette œuvre est fortement inspiré de celle du Titien peinte en 1533 et aujourd'hui à la Galerie Palatine. En effet, lors de son voyage en Italie et notamment son séjour à Venise entre 1626 et 1628, Jacques Blanchard a étudie les écrits et les œuvres des grands peintres italiens et à son retour en France, il acquis le surnom de "Titien français" pour son travail du nu féminin et ses coloris. Cette toile est typiquement baroque de par l'expression des visages, le choix des couleurs chaudes des étoffes (le jaune et le marron glacé) et le travail autour de la lumière avec le clair-obscur.

La Madeleine pénitente, Jacques Blanchard, 1635-1638, huile sur toile, 130.5 x 100 cm, collection particulièreNote 1.

Dans cette œuvre, on retrouve les principaux éléments caractéristique de Marie-Madeleine : un crâne (qui fait écho à ceux présent dans les vanités), un livre, une longue chevelure et un flacon de parfum. Ces deux derniers éléments renvoie tant à Marie, sœur de Lazare de Béthanie qu'à une pécheresse anonyme présente lors du repas chez Simon). Elle est ici représenté à l'intérieur d'une grotte (peut être dans le massif de la Sainte-Beaume), son corps occupant les trois quarts du tableau. Elle est appuyé, dans une posture lascive, sur un rebords de pierre, l'avant bras appuyé sur le crâne. Son regard est tourné vers le coin supérieur gauche de la toile d'où provient un rayon de lumière tandis qu'elle lève la main gauche à la façon à la façon d'un Christ pantocrator (deux doigts tendus symbolisant la double nature du Christ et les trois autres doigts symbolisant la trinité). Elle est vêtu d'élégantes étoffes jaunes et marron glacés épousant les formes de son corps, laissant toutefois apparaître sa poitrine dénudé. Marie Madeleine est ici représenté les larmes aux yeux avec une expression d'extase divine sur le visage tandis que le rayon de lumière illumine son visage laissant apercevoir une auréole renvoyant à sa condition de Sainte.

Le thème de Marie-Madeleine est un thème récurrent de la peinture baroque, en particulier au moment de la Contre-Réforme. En effet, Marie-Madeleine est un modèle de pénitence à une époque où l'essor du protestantisme (les protestants ne se confesse pas, il n'y a pas de notion de pénitence) oblige l'Église à réaffirmer ses dogmes après le concile de Trente. Ainsi, les représentation de Marie-Madeleine se multiplie afin de rappeler aux fidèles la nécessité de la contrition. Ses longs cheveux ondulés sont un élément caractéristique, allant parfois jusqu'à constitué des vêtements, comme dans la version du Titien. Les cheveux font à la fois référence à sa vie légère antérieure, mais également au repas chez Simon où c'est avec ses cheveux qu'elle essuya les pieds du Christ. En outre, le positionnement du flacon, seul en hauteur n'est sans doute pas anodin. Le positionnement, seul dans le coin supérieur droit, du flacon de parfum n'est sans doute pas anodin, surtout qu'il s'agit d'un des attributs classique de Marie-Madeleine.

Blanchard combine ainsi les deux modes classique de représentation de Marie-Madeleine, celle de l'ermite dans le désert et celle de la jeune femme bourgeoise et vêtue élégamment. En outre, le choix de représenter l'instant précis de la conversion de Marie-Madeleine, symbolisé par son expression béate et son regard tourné vers le rayon lumineux mystique, témoigne de l'influence baroque du peintre. Le peintre à réalisé différentes variations autour de ce tableau, dont une assez semblable, peinte entre 1635 et 1638 et se trouvant aujourd'hui dans une collection privé. Cet autre version se caractérise entre autre par une plus grande pudeur.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Les principales différences, outre la couleur des vêtements, se trouve dans l'ajout d'un crucifix, le changement du fond qui semble être l'entrée d'une grotte et non pas l'intérieur et la posture légèrement différente.


Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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