Hiéroglyphes égyptiens

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Hiéroglyphes au temple de Kom Ombo, en Égypte

Les hiéroglyphes (du grec hiéros : sacré ; et glyphein : graver) sont une des écritures utilisées par les Égyptiens, aux temps des pharaons. Elle est composée de dessins figuratifs ou abstraits, contenus dans des cartouches.

Cette écriture peinte ou sculptée, lente à tracer, était surtout employée pour écrire dans les temples et les tombeaux. Les hiérodules (du grec doulos, esclave) sculptaient ces symboles en ces lieux. Pour écrire plus rapidement sur les papyrus, les scribes égyptiens utilisaient deux autres écritures : dès le début, l'écriture hiératique, puis à partir du VIIIe siècle av. J-C, le démotique.

L'écriture hiéroglyphique disparaît à la fin du IVe siècle, quand l'empereur romain Théodose fait fermer les temples égyptiens et les écoles de scribes et interdit la religion traditionnelle. Le hiéroglyphe est remplacé par l'arabe égyptien.

Déchiffrement des hiéroglyphes[modifier | modifier le wikicode]

Hiéroglyphes du temple de Karnak en Égypte

On doit au savant français Jean-François Champollion le déchiffrement des hiéroglyphes en 1821-1822. Pour y parvenir, il s'est aidé, entre autres, de la pierre de Rosette. Cette pierre contenait le même texte de loi écrit en trois écritures et deux langues différentes : égyptien hiéroglyphique, égyptien démotique et grec ancien.

Pour en savoir plus, lis l’article : Jean-François Champollion#Déchiffrement des hiéroglyphes.

Comment écrit-on en hiéroglyphes ?[modifier | modifier le wikicode]

Supports de l'écriture[modifier | modifier le wikicode]

Les hiéroglyphes étaient surtout écrits sur de la pierre ou sur du papyrus.

Une écriture sacrée et stable[modifier | modifier le wikicode]

Les premiers textes égyptiens qui nous sont parvenus datent de 3100 av. J-C. Les différents signes et leurs emplois étaient au point dès le début. Il n'y a pas eu d'évolution de cette écriture (contrairement à l'écriture un peu plus ancienne des Mésopotamiens). Pour cette raison, les Égyptiens la considéraient comme un don du dieu Thot et ne l'ont pas changée : elle était l'« écriture sacrée » (hiéros, en grec, veut dire « sacré »).

Caractères de l'écriture en hiéroglyphes[modifier | modifier le wikicode]

Les scribes égyptiens utilisaient des procédés d'écriture très particuliers.

Gabarit et mise en page[modifier | modifier le wikicode]

Les hiéroglyphes sont dessinés selon les conventions de l'art égyptien, c'est-à-dire de profil (sauf pour le scarabée et le visage humain). Les signes ont tous la même dimension, quelle que soit l'être ou la chose représentée. Le signe est placé dans un « gabarit » carré qu'il occupe en totalité ou en partie. On peut donc trouver dans le même carré plusieurs signes qui sont disposés en fonction de la beauté visuelle du résultat. Les signes sont regroupés en lignes ou, le plus souvent, en colonnes encadrées par des traits.

Différentes sortes de signes[modifier | modifier le wikicode]

Le sens de certains signes (humain, animal) indique le sens de la lecture (on va à la rencontre du signe). Au début de l'écriture égyptienne, il y avait environ 700 hiéroglyphes ; sous le règne de la reine Cléopâtre, au Ie siècle av. J-C, on en compte jusqu'à 5 000.

Temple de Louxor : obélisque avec cartouches de Ramsès II
Idéogrammes

Le signe peut se lire de différentes manières. Il peut représenter une idée (c'est alors un idéogramme). Par exemple un dessin de taureau signifie le mot « taureau », celui d'un homme assis avec un verre à la main signifie « l'action de boire ».

Phonogrammes

Mais le signe peut aussi représenter un son (c'est alors un phonogramme), comme dans nos rébus. Le son est alors représenté par l'image d'une chose que l'on prononce à peu près de la même façon. Ainsi le dessin d'une bouche (qui se dit er en égyptien) sert à noter le son de la consonne -r-. Le dessin de la vipère cornue représente le son -f-, la chouette le son -m-.

Absence des voyelles[modifier | modifier le wikicode]

Les Égyptiens ne notaient pas les voyelles. Les mots égyptiens sont donc une suite de consonnes. Ainsi le mot égyptien « maison » s'écrit -pr- mais se prononce PeR. Il y avait 24 signes représentant les consonnes employées par les Égyptiens : elles permettaient de tout écrire, en particulier les noms propres et les mots étrangers.

Signes déterminatifs[modifier | modifier le wikicode]

Certains signes permettent aussi de distinguer les mots qui se prononcent de la même manière, mais qui ont un sens différent (les homonymes), tels que « mer, mère, maire » en français. Ils se placent en fin de mot, mais ne se prononcent pas. Ainsi le disque solaire rajouté à la fin d'un mot lui donne une signification relative au temps qui passe ou aux actions du soleil. Le dessin d'un homme assis détermine les noms propres et les actions masculines. Les outils grammaticaux (pronoms, marque du pluriel ou du genre) étaient aussi donnés par un hiéroglyphe.

Pour écrire un mot, on peut utiliser un ou plusieurs idéogrammes, un ou plusieurs phonogrammes, et un dessin déterminatif. Le système d'écriture était donc très compliqué et demandait de longues études pour en maîtriser les subtilités. Seule une infime partie de la population savait lire et écrire : c'étaient les scribes.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Catalogue de l'exposition de 1982, Naissance de l'écriture, Ministère de la Culture, Réunion des Musées nationaux, Paris
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