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Culte de l'Être suprême

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La fête de l'Être suprême à Paris sur le Champ de marsle 8 juin 1794

Le culte de l'Être suprême est un culte révolutionnaire imposé par Robespierre en mai 1794. Robespierre était un adepte des idées déistes de Rousseau. L'instauration du culte de l'Être suprême avait pour but d'éliminer le Culte de la Raison, de tendance athée, mis en place par les révolutionnaires hébertistes à l'automne 1793, pendant la vague de déchristianisation. Le culte de l'Être suprême avait des cérémonies tous les dix jours (décadi). On y célébrait l'Être suprême, la Nature, le Genre humain, le Peuple français... Une grande fête inaugurale eut lieu à Paris le 8 juin 1794, sous la présidence de Robespierre. Le culte disparut immédiatement après l'élimination des Robespierristes en thermidor an II (27 juillet 1794).

Les circonstances de la création du culte de l'Être suprême[modifier | modifier le wikicode]

Pendant l'automne 1793 et l'hiver 1794, la France est agitée par une vague importante de déchristianisation. Certains révolutionnaires s'en prennent à toutes les manifestations de la religion chrétienne aussi bien dans la vie publique que dans la vie privée. Leurs actions étaient motivés par le soutien que le clergé catholique apportait au soulèvement des Vendéens et aux armées étrangères envahissant le territoire français.

La grande majorité des Français, surtout dans le monde rural alors le plus nombreux en France, réprouvaient les actions des déchristianisateurs. Ils risquaient de retirer leur soutien à la Révolution. Les souverains européens en lutte contre la France révolutionnaire, à leurs motivations politiques (rétablir la monarchie absolue), économiques et sociales (rétablir la société inégalitaire de l'Ancien Régime) rajoutaient désormais des motifs religieux (défendre la religion chrétienne).

Les révolutionnaires plus modérés comme Robespierre et Georges Danton, craignaient la multiplication des adversaires de la Révolution. Aussi ils s'entendent pour lutter contre la déchristianisation. Ils accusent les déchristianisateurs et les hommes politiques hébertistes qui les soutiennent, de faire le « jeu de l'ennemi » donc d'en être des agents donc de trahir la révolution. À la mi-mars 1794, les chefs hébertistes sont arrêtés, jugés et exécutés. Leurs partisans doivent se faire plus discrets. Pourtant il n'est pas question d'en revenir au rétablissement d'une place privilégiée pour la religion catholique, ni d'arrêter la lutte contre les prêtres réfractaires hostiles à la Révolution.

Les révolutionnaires modérés pensent qu'il faut cependant un culte qui réunisse les Français autour de la République et des idéaux révolutionnaires. C'est ainsi que nait l'idée du culte de l'Être suprême.

Le culte de l'Être suprême[modifier | modifier le wikicode]

Maximilien de Robespierre, inspirateur du culte de l'Être suprême

Ce culte repose sur une conception déiste, selon laquelle il existe un Créateur de l'Univers, dont l'existence est « consolante » pour l'homme. L'âme de l'homme est immortelle et pour la sauver on doit appliquer les règles de la morale (ne pas tuer, ne pas voler, respecter ses père et mère...). C'est un lien fort pour permettre la justice sociale.

Le culte est laïc, il n'y a pas de clergé spécialisé. Les cérémonies sont publiques et sont organisées par des autorités locales élues. Elles doivent réunir toute la population dans des défilés, des réunions où seront célébrées les grands idéaux de la République : l'Égalité, la Liberté, la Fraternité, la Jeunesse, le respect dû aux vieillards (peu nombreux à l'époque) qui ont vécu sous les temps difficiles d'avant la Révolution … Pendant les cérémonies on doit apprendre à haïr la tyrannie, à punir les tyrans et les traîtres, à secourir les malheureux, à respecter les faibles, à défendre les opprimés, à faire aux autres tout le bien que l'on peut et à n'être injuste pour personne (selon les mots du décret du 18 floréal an II/7 mai 1794, qui institue le culte de l'Être suprême).

La Convention met au point un calendrier pour les fêtes nationales. Sont instituées 4 fêtes politiques commémorant les grandes dates de la Révolution : le 14 juillet (Prise de la Bastille en 1789), le 10 août (chute de la royauté en 1792), le 21 janvier (exécution du roi Louis XVI- en 1793) et le 31 mai (élimination des députés Girondins en 1793). S'y ajoutaient 36 fêtes morales.

Sur la façade de tous les édifices publics autrefois affectés au culte chrétien on inscrirait « Temple de la Raison. Le peuple français reconnaît l'existence de l'Être suprême et l'immortalité de l'âme ». Dans toutes les communes, pendant un mois, chaque décadi, l'agent national représentant le gouvernement devait lire le décret du 18 floréal et le discours de Robespierre qui en avait été l'origine.

Le 8 juin 1794 dans les jardins des Tuileries à Paris, sous la présidence de Robespierre, alors président de la Convention, , en présence de tous les députés encore en fonction de la Convention, selon un cérémonial imaginé par le peintre et homme politique Louis David, une grande fête est organisée. Après les discours Robespierre mit le feu à un gigantesque mannequin symbolisant l'athéisme.

Totalement artificiel, n'intéressant qu'une minorité des Français (les bourgeois à l'esprit voltairien ou rousseauiste), mécontentant les déchristianisateurs qui étaient nombreux dans le personnel politique, ce culte ne survit pas à la chute de Robespierre fin juillet 1794.

Pour compléter sur les questions religieuses pendant la Révolution française de 1789[modifier | modifier le wikicode]

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