Crise des missiles de Cuba

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Carte indiquant la portée des missiles soviétiques IRBM et MRBM installés à Cuba

La crise des missiles à Cuba est une crise de la guerre froide qui a eu lieu en octobre 1962. La crise est due à l'installation, par les Soviétiques, sur l'île de Cuba, de fusées capables de transporter des bombes atomiques. Cuba, ayant adhéré au camp socialiste en juillet 1960, se trouve à environ 150 kilomètres du territoire des États-Unis, adversaires des Soviétiques. La réponse très ferme du président américain John Fitzgerald Kennedy à la menace soviétique, oblige ceux-ci à retirer les bases de fusées de Cuba. En contre-partie les Soviétiques obtiennent que les États-Unis renoncent à envahir Cuba comme ils l'avaient tenté en avril 1961.

Les circonstances de la crise de Cuba

N. Khrouchtchev (à droite) et J.F Kennedy à Vienne en juin 1961

Depuis 1958, les relations se tendent à nouveau entre le bloc occidental (les États-Unis le président John Kennedy et leurs alliés) et le bloc oriental (l'URSS Nikita Khrouchtchev et ses alliés). Les Soviétiques lancent avec succès le premier satellite spoutnik (octobre 1957) puis le premier satellite habité par un homme en avril 1961. Ils sont alors en train de rattraper le retard dans l'armement stratégique qu'ils avaient sur les États-Unis.

Les 3 et 4 juin 1961, à Vienne (Autriche) Nikita Khrouchtchev, chef du parti communiste soviétique rencontre le président Kennedy qui vient de prendre ses fonction en janvier. Le Soviétique estime alors que l'Américain manque d'expérience et de fermeté. Les américains viennent de subir un échec retentissant dans la tentative qu'ils sont organisé pour envahir l'île de Cuba pour y détruire le régime nationaliste de Fidel Castro. Le 12 septembre les Soviétiques annoncent qu'une attaque contre Cuba provoquera un conflit mondial. Dès le 3 octobre le Congrès des États-Unis vote une résolution qui prévoit d'employer la force pour empêcher, sur le continent américain (alors chasse gardée des américains), l'action subversive dirigée ou soutenue par les révolutionnaires cubains.

Khrouchtchev tente de faire pression sur le gouvernement américain. Il y pourrait y avoir différentes raisons. Il aurait voulu tester la volonté américaine. Il se pourrait qu'il veuille aboutir à une négociation globale sur les points où les États-Unis et l'URSS sont en conflit, en particulier régler la question de Berlin. Il pourrait y avoir un retrait des missiles américains installés en Turquie et en Iran et qui menacent de près le territoire soviétique, en échange d'un retrait des missiles de Cuba.

L'installation des bases de fusées à Cuba

Photographie aérienne d'une base de lancement de missiles à Cuba en octobre 1962
Les bases de missiles et aériennes installées à Cuba par les Soviétiques en 1962

En mai 1962, Khrouchtchev (URSS) a lancé l'opération Anadyr, qui consistait à livrer des soldats et des missiles nucléaires à Cuba.

Le 14 octobre 1962, des U2, avions-espions volant à très haute altitude au dessus du territoire cubain, y repèrent les travaux d'installation de rampes de lancement d'engins balistiques à moyenne portée (IRBM). Ceux-ci peuvent transporter des charges nucléaires et atteindre la Floride dans le sud-est des États-Unis.

Deux jours plus tard le président Kennedy est informé que des cargos soviétiques ont été repérés dans l'océan Atlantique. Ils portent sur leur pont des fusées offensives et des avions bombardiers Ilyouchine. Pour les Américains il s'agit d'une violation des accords passés et d'une menace directe pour leur sécurité. Pour atteindre Cuba ces navires devront forcer le blocus maritime de l'île mis en place par les États-Unis en octobre 1960. En cas d'incident c'est la guerre possible entre les deux supers puissances.

Kennedy est alors confronté à des difficultés en Afrique (dans l'ancien Congo belge) et s'est engagé encore un peu plus dans la guerre du Vietnam. De plus il doit faire face au élections de mi-mandat de novembre 1962. Il décide de se montrer ferme face aux Soviétiques.

Au bord de la guerre mondiale

Le 22 octobre 1962 Kennedy prononce une allocution télévisée en direction de l'ensemble de la population américaine. Il expose aux Américains et au reste du monde qu'il a décidé d'interdire aux Soviétiques de débarquer du matériel militaire à Cuba. Il a également ordonné la mise en quarantaine de ces navires grâce à une interception par la marine américaine. Parallèlement les États-Unis renforcent la base de Guantanamo qu'ils ont conservée dans le sud-ouest de Cuba. Kennedy annonce qu'une attaque par les missiles sur n'importe quel pays du continent américain sera considérée comme une déclaration de guerre contre les États-Unis. Il s'agit de mesures très graves susceptibles de provoquer une escalade militaire et de déclencher une guerre nucléaire avec l'URSS.

Kennedy convoque une réunion de l'Organisation des États américains et demande une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'y obtenir une mise en accusation de la politique menée par les Soviétiques.

Enfin Kennedy entre en contact avec Khrouchtchev pour le convaincre de faire machine arrière.

La population américaine fait alors bloc derrière son président. Les alliés des États-Unis font savoir qu'ils soutiennent Kennedy (y compris le président français, le général de Gaulle pourtant alors très critique contre la politique extérieure américaine).

La fin de la crise

Réunion du Conseil national de sécurité autour du président Kennedy le 29 octobre 1962

Par de nombreux contacts diplomatiques américains et soviétiques parviennent à s'entendre. Le 28 octobre Khrouchtchev décide de faire faire demi-tour à ses navires et de démanteler les bases et les avions installés à Cuba.

En contrepartie, Khrouchtchev obtient la levée du blocus de l'île de Cuba (ce qui va permettre à l'URSS de ravitailler les Cubains en produits industriels et agricoles). Les États-Unis renoncent à envahir Cuba afin d'en chasser le régime castriste (toujours en place en 2012). Les Américains démantèlent aussi les bases qu'ils possédaient en Turquie.

Les effets de la crise des missiles de Cuba

Kennedy remporte un grand succès personnel et renforce sa place de leader du bloc occidental. Par contre Khrouchtchev perd la confiance des pays du Tiers-Monde et fragilise un peu plus sa position à l'intérieur de l'URSS où sa politique économique rencontre de nombreuses difficultés.

La gravité de la crise va pousser les dirigeants américains et soviétiques à rechercher des moyens de contacts fréquents ou rapides pour éviter le risque du déclenchement d'une guerre (ce sera le téléphone rouge).


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