Chaouech

Chaouach est un village berbère de Tunisie.

À 9 kilomètres au nord de Medjez el bab (gouvernorat de Béja) au-dessus de la tache sombre d’un grand bois d’oliviers, apparait, perché sur le bord d’un plateau taillé à pic le village berbère de Chaouach. Pour y accéder, on franchit d’abord la petite plaine qui sépare Medjez el bab des montagnes et après avoir traversé le village de Sidi Nasseur, on y gravit un sentier étroit qui, en 3 kilomètres conduit le voyageur au terme de sa course.

Les ruines de la ville antique que le village a remplacées sont dispersées au milieu des oliviers. Un chemin, qui serpente au travers, conduit à une belle source qui porte le nom justifié d’Ain Menzel. Ses eaux s’échappent encore des pierres bâtis par les Romains et coule dans un canal de pierres noires très larges sur lequel est édifié un arc de triomphe.

Mais le plus intéressant lors de la visite de ce village, est un petit musée situé au coin d’une maison et regroupant une magnifique collection d’outils agricoles, décoratifs et toutes les nécessités de la vie rurale de l’antiquité jusqu’à la période de la colonisation.

« Nos ancêtres, les Carthaginois, les Romains, les Andalous, utilisaient ces outils datant de plus d’un siècle. Il y a même des articles de l’antiquité (période romaine) » c’est avec ces mots que M.Abdssatar Chaouchi accueille les visiteurs de son petit musée.

Montrant de la main de très vieux ustensiles traditionnels exposés l’un à côté de l’autre sans faire l’effort d’orner les rayons comme si l’effet du temps doit se voir et émouvoir, M.Chaouachi explique que son stand nommé «foire de Chaouech» en hommage du nom d’une région de Medjez el Bab (gouvernorat de Béja) comporte ces ustensiles traditionnels datant de plus d’un siècle. Il ne s’agit pas d’une brocante mais beaucoup plus d’une grotte d’Ali Baba, un hommage au temps qui passe et un honneur donné aux évolutions que l’homme n’a cessé d’u apporter.

De vieux outils utilisés jadis par les menuisiers les forgerons et les agriculteurs comme la charrue traditionnelle.

Les four, les serrures de portes, les réchauds à gaz de pétrole liquide (6 feux). Sans oublier les lampes à pétrole.

Des ustensiles de cuisine et des outils de pêche qui rappellent des techniques et des instruments disparus:

« J’ai commencé à acheter et à collectionner ces ustensiles depuis 20 ans et je continue encore à le faire parce que ces objets sont mes  trésors et ma raison de vivre. J’ai parcouru les souks hebdomadaires de Testour sur les traces des andalous et des Mauresques, les souks de Tunis et ses banlieues à la recherche des pièces relevant de la période du règne  Abbasside, Hafside, Fatimide ou coloniale ».

C’est avec ces mots que M. Chaouechi raconte l’histoire d’amour qui le lie avec ces pièces d’antiquité et ajoute, « c’est avec beaucoup de passion que j’ai collectionné ces objets pièce par pièce en visitant les souks hebdomadaires et les marchés de ferrailles situés dans les différentes régions du pays

«Mon petit musée précise encore M. Chaouachi est composé aujourd’hui de près de 50 mille pièces répertoriées sur 150 groupes couvrant les différentes utilisations quotidiennes traditionnelles». Ma seule ambition est de permettre aux jeunes de connaitre ces outils qui recèlent l’histoire de nos ancêtres poursuit M.Chaouachi soulignant, les jeunes doivent connaître l’origine de ces merveilles et leur évolution. Je compte poursuive la collecte de toutes les pièces anciennes dans l’objectif est de créer un musée dans ma région natale le village de Chaouech. Les bénéfices seront versés aux habitants de la région a assuré M. Chaouechi qui conclut «je serais satisfait si l’histoire et les futurs générations retiennent ne serait- ce qu’un petit souvenir de ma personne».