Annexion de la Crimée par la Russie en 2014

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Ne pas confondre avec Guerre de Crimée !
Carte de la Crimée (vert sombre), de l'Ukraine (vert pâle) et de la Russie (rose).

La crise de Crimée est une crise politique et militaire qui oppose l'Ukraine à la Russie, ainsi que les Ukrainiens pro-européens ou pro-ukrainiens aux Ukrainiens pro-russes au printemps 2014.

Cette crise est l'une des précurseures de la guerre russo-ukrainienne débutant le 24 février 2022.

Toile de fond[modifier | modifier le wikicode]

Le khanat de Crimée vers 1600.

Au XVIIIe siècle, l'Empire russe dirigé par Catherine II la Grande conquiert le khanat de Crimée, un État dirigé par les Tatars de Crimée et vassal de l'Empire ottoman. La Crimée devient alors un territoire stratégique pour la Russie car elle lui donne accès à la Mer Noire grâce à la base de Sébastopol. La Crimée représente donc pour la Russie un rare accès aux mers chaudes. Au XIXe siècle, la guerre de Crimée oppose la Russie à l'Empire ottoman, au Royaume-Uni et à la France. La Crimée devient également un haut-lieu de la littérature russe. Plusieurs grands romans russes se déroulent en Crimée.

Annonce du transfert de la Crimée de la Russie à l'Ukraine (9 mars 1954).

Après la révolution russe, l'Empire russe s'effondre et laisse place à l'Union soviétique, composée de quinze républiques dont la Russie et l'Ukraine. La Crimée est alors intégrée à la république socialiste soviétique de Russie. En 1944, Joseph Staline déporte la minorité des Tatars de Crimée. En 1954, Nikita Khrouchtchev veut célébrer les 300 ans du rapprochement entre la Russie et l'Ukraine. Il décide de rattacher la Crimée à la république socialiste soviétique d'Ukraine en souvenir de ce rapprochement. Le rattachement de la Crimée à l'Ukraine présente l'avantage de permettre l'approvisionnement de la péninsule en eau et en électricité car la Crimée a des liens terrestres avec l'Ukraine, tandis qu'elle n'en a pas avec la Russie dont elle est séparée par le détroit de Kertch (le pont de Kertch n'existe pas à l'époque). Comme la Russie et l'Ukraine appartiennent toutes les deux à l'URSS, ce rattachement de la Crimée à l'Ukraine est sans conséquence politique.

Les présidents de la Russie, Boris Eltsine, de l'Ukraine, Leonid Kravtchouk, et de la Biélorussie, Stanislaw Chouchkievitch, signent le 8 décembre 1991 l'accord de Belovej qui met fin à l'existence de l'URSS. L'accord est signé sans examen de la question criméenne.

En 1991, suite à une amélioration des libertés mais une situation économique et politique troublée, les différentes républiques socialistes de l'URSS réclament leur indépendance. Le 8 décembre, les présidents de la Russie, de l'Ukraine et de la Biélorussie se réunissent et signent l'accord de Belovej qui doit mettre fin à l'existence de l'URSS. Le président de la Russie, Boris Eltsine, pressé de devancer le dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, se dépêche de signer l'accord en ignorant la question complexe de la Crimée qui continue d'abriter la base navale de Sébastopol, mais qui est sur le point de se retrouver dans une Ukraine indépendante en étant peuplée majoritairement de Russes et russophones. L'URSS est donc dissoute et Mikhaïl Gorbatchev démissionne le 25 décembre de son poste de président de l'URSS. La Crimée reste ainsi ukrainienne et devient une république avec un statut autonome.

Dans les années 1990, le gouvernement russe de Boris Eltsine signe plusieurs accords qui reconnaissent l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine. En 1994, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni signent le memorandum de Budapest en vigueur duquel l'Ukraine s'engage à restituer à la Russie les armes nucléaires qui étaient restées sur son territoire après la chute de l'URSS ; en échange, les trois signataires dont la Russie s'engagent à respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine dont la Crimée. En 1997, la Russie et l'Ukraine signent le traité d'amitié russo-ukrainien en vigueur duquel ils reconnaissent l'inviolabilité de leurs frontières et s'engagent à ne pas utiliser leur territoire pour porter atteinte à la sécurité de l'autre. Ces traités mentionnent explicitement la Crimée au sein du territoire de l'Ukraine.

Ayant reconnu l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine, la Russie signe plusieurs accords avec son voisin ukrainien pour garder son accès à la base navale stratégique de Sébastopol. En 1997, la Russie et l'Ukraine s'accordent sur le traité de partage sur le statut et les conditions de la flotte de la mer Noire. Le traité permet de répartir les armements et les bases entre deux flottes nationales indépendantes. Il entre en vigueur en 1999. En 2010, les accords de Kharkov prolongent le droit de la Russie d'utiliser les installations navales en Crimée jusqu'en 2042, avec un renouvellement facultatif de cinq ans, en échange d'un rabais important de gaz russe à l'Ukraine.

Néanmoins, la présence de la Crimée au sein de l'Ukraine plutôt que de la Russie est vécue comme une anomalie par une grande partie de la population criméenne et russe. En 2009, une manifestation anti-ukrainienne se tient en Crimée à l'initiative de Russes ethniques.

La situation de la Crimée est donc une situation complexe où la préservation de l'intégrité territoriale et le droit des peuples à l'autodétermination se contredisent, tout comme le droit international et la perception de la justice historique.

Révolution ukrainienne de 2013-2014[modifier | modifier le wikicode]

Depuis plusieurs années, l'Ukraine est écartelée entre deux ensembles : la Russie et l'Union européenne. Alors que des négociations sont en cours entre l'Ukraine et l'Europe, le président pro-russe Viktor Ianoukovitch décide soudainement sous les pressions russes de cesser les négociations avec l'Union européenne et de se rapprocher de la Russie. Cette décision soudaine entraîne un mécontentement de la population pro-européenne, majoritairement dans la partie ouest du pays. En novembre et en décembre 2013, des mouvements de manifestations et des révoltes de la part de cette partie de la population ukrainienne se produisent sur le Maïdan à Kiev. Lorsque le président ordonne de tirer sur les manifestants en janvier, les manifestations prennent de l'ampleur pour devenir un mouvement populaire. Les participants revendiquent la destitution immédiate de Viktor Ianoukovitch ce qu'ils obtiennent en février 2014. Ianoukovitch fuit clandestinement vers la Russie voisine tandis qu'un gouvernement provisoire pro-européen dont le rôle est d'organiser les futures élections présidentielles ukrainiennes est mis en place.

Dès la destitution de Ianoukovitch, le nouveau gouvernement provisoire pro-européen remet en question le statut de la langue russe, envisage la mise en place de visas pour les Russes, auquel s'ajoute le projet de suppression du 9 mai comme jour férié ce que les anciens vétérans de la Seconde Guerre mondiale vivent comme une humiliation. Des contre-manifestations pro-russes se produisent majoritairement dans l'est du pays, ce qui laisse redouter une partition du pays. En Crimée majoritairement russophone, ce qui est considéré comme un dérèglement du gouvernement pro-russe de Kiev entraîne immédiatement des revendications de sécession. Lorsque le gouvernement provisoire laisse planer l'ambiguïté sur le bail de la base navale de Sébastopol, la Russie intervient militairement en Crimée, selon son président Poutine pour protéger les populations pro-russes. Cette intervention de la Russie porte atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine que la Russie s'était engagée à défendre. La crise de Crimée débute.

Crimée[modifier | modifier le wikicode]

La Russie et le gouvernement Ukrainien veulent tous les deux occuper la Crimée. Alors que la communauté internationale et l'Ukraine souhaitent que la Crimée soit rattachée officiellement à l'Ukraine, la Russie de Vladimir Poutine et une majorité de criméens s'opposent et souhaitent que la Crimée soit rattachée à la Russie. Suite à un référendum contesté, la Russie occupe la Crimée et administre totalement le territoire avec ses bases et installations militaires. Historiquement, la Crimée a été offerte par Nikita Krouchtchev à la RSS d'Ukraine lors du 300ème anniversaire de la réunificaion de la Russie et de l'Ukraine. Cependant, après l'éclatement de l'URSS, L'Ex-RSFSR (donc Russie d'aujourd'hui) perd ce territoire, qui lui donnait accès sous l'époque de l'URSS un accès aux mers chaudes (en passant par la mer noire, notamment depuis le port historique de Sébastopol).

Est de l'Ukraine[modifier | modifier le wikicode]

L'est de l'Ukraine est également victime de heurts et contestations de la part de contestataire du gouvernement de Kiev: Ils sont appelés les séparatistes pro-russes. Dans l'oblast de Donetsk suite à un référendum la ville se proclame République populaire de Donetsk contrôle en majeure partie par les séparatiste pro-russes ; dans l'oblast de Lougansk, la même chose se produit, ce qui aboutit à la formation d'une République populaire de Lougansk. Ces républiques auto-proclamées ne sont reconnues par aucun pays indépendant, hormis la Russie qui reconnaît leur indépendance le 23 février 2022, la veille de l'invasion de l'Ukraine.

Solution[modifier | modifier le wikicode]

La solution diplomatique est tentée mais s’avère infructueuse.

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

La Russie subit de nombreuses sanctions pour l'annexion de la Crimée. Les tensions entre l'Ukraine et la Russie vont s'accroître avec le temps, jusqu'à atteindre leur paroxysme en 2021. Le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine lance l'opération militaire spéciale en Ukraine, qui correspond à l'invasion du pays par les troupes russes : c'est le début de la guerre russo-ukrainienne.

Liens externes et sources[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Crise de Crimée de Wikipédia.
Portail de l'Ukraine —  Tous les articles concernant l'Ukraine.
Portail de la Russie - Tous les articles concernant la Russie.