Communauté  • Livre d'or
Chats noirs.jpg Actualités, astuces, interview... Venez lire la gazette de ce printemps de Vikidia ! DessinInterview.png

Fort de Douaumont

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Fort de Douaumont
Vue actuelle du fort de Douaumont.
Vue actuelle du fort de Douaumont.
Début de la construction 1884
Fin de la construction 1886
Pays France France
Emplacement 49° 13′ 00″ nord, 5° 26′ 20″ est
Type Fort
Période 1886-1914
Fonction initiale Fortification militaire
Fonction actuelle Lieu touristique
Carte du front de Verdun, montrant le fort de Douaumont à une dizaine de kilomètres de Verdun.
Carte du front de Verdun, montrant le fort de Douaumont à une dizaine de kilomètres de Verdun.
voir modèle • modifier

Le fort de Douaumont est une défense militaire située dans la commune française de Douaumont-Vaux, en région Grand Est. Construit en 1886 sous l'œuvre du système Séré de Rivières, il est le symbole de la bataille de Verdun durant la Première Guerre mondiale, où il sera l'un des lieux les plus bombardés. Faisant partie du réseau défensif édifié autour de la ville de Verdun, il est capturé par l'armée allemande le 25 février 1916. Il constituera la place centrale des offensives menées sur ce front, et sera recapturé le 24 octobre de la même année par l'armée française12. Monument historique depuis 1970, il est aujourd'hui l'un des principaux lieux touristiques de la bataille (110 000 visiteurs en 2017) et un lieu de commémoration34.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Le fort de Douaumont est situé sur un terrain boisseux, à sept kilomètres de la ville de Verdun5. Son point culminant est situé à 395 mètres d'altitude6.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Contexte et phase de construction[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Système Séré de Rivières.

L'édification de ce fort s'incrit dans le cadre d'un plan de défense réalisé à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, qui a fait constaté la faiblesse du système de défense. Afin de prévenir d'une nouvelle invasion, le général Raymond Adolphe Séré de Rivières planifie un réseau de fortifications à travers l'est de la France (à proximité de l'Alsace-Lorraine annexée par les Allemands), où les tranchées se concentrent autour d'emplacements stratégiques comme des agglomérations ou centres industriels7. Autour de Verdun, sur un rayon d'une dizaine de kilomètres, est alors construit plus d'une vingtaine de forts, une dizaine d'ouvrages d’infanterie et une vingtaine d'abris d'armes conçus pour que les soldats ne s'exposent pas aux tirs et à l'artillerie adverses.

En 1884 est construit un fort à Douaumont, et constitue le plus équipé et moderne de toute la ceinture de fortifications de Verdun. De forme hexagonale, sa structure composée de large fossés permet d'accueillir jusqu'à près de 900 soldats. Il devient cependant rapidement inadapté à la défense en raison de son matériau, ayant été édifié en pierre alors que le développement de l'artillerie permet de le transpercer. Des couches de béton et de sable sont alors ajoutées par-dessus, afin d'atténuer les impacts et de renforcer la solidité, et la profondeur des fossés est agrandie (passant de 6 à 8 mètres) ainsi que la largeur (augmentant de 14 à 30 mètres). Son équipement est également modernisé, des tourelles sont édifiés et le nombre de canons est porté à 16. Les tourelles sont remplies de plus de 40 000 cartouches chacunes, et les canons atteignent une portée de 7 kilomètres8. Dans le centre du fort se situe alors la caserne, qui comporte des abris à ses extrémités9.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

La faible résistance des forteresses belges (Liège, Namur, Anvers) face aux assauts allemands, au début de la Première Guerre mondiale, convainc l'armée française de l'inefficacité des forts. Les canons et munitions du fort de Douaumont sont alors retirés dès 1914. Un ordre de destruction des forts est donné en août 1915, mais les troupes sur-place tardent et hésitent à l'appliquer de par des tirs d'obus à proximité, mais la majeure partie des effectifs est cependant déjà évacuée et seules restent des forces chargées de surveiller les lieux108.

Le commandement allemand considère le fort comme l'édifice majeur du réseau défensif de Verdun, et mobilise une division d'élite afin de s'en emparer. Le 21 février 1916, la bataille de Verdun est lancée par l'usage massif de l'artillerie et de l'infanterie, mais la résistance française surprend les Allemands. Le commandant de la division, le lieutenant Cordt von Brandis, décide individuellement de lancer l'attaque sur le fort le 25 février face à l'inaction du commandement allemand. Partant en reconnaissance avec une vingtaine de soldats, il se positionne sans difficulté sur le site et le capture sans rencontrer de résistance11. Utilisé par les Allemands comme centre d'approvisionnement et de stockage d'équipement, les Français envisagent rapidement des plans d'attaques pour le reprendre. Le 8 mai, l'explosion de la salle où étaient stocker les munitions provoque près de 700 morts, et les bombardements intenses de l'artillerie française contraint à les enterrer à l'intérieur du fort12. Le 22 mai, une tentative échoue en raison de l'abondance de l'artillerie allemande et des renseignements préalablement acquis sur le plan. Dans le même temps, les Allemands élargissent les galeries souterraines. Le 20 octobre suivant, l'armée française mène d'intenses bombardements sur les positions près du fort, entraînant un incendie et une évacuation en urgence. Quatre jours plus tard, enthousiasmées des dégâts causés, les troupes françaises lancent une nouvelle offensive en direction du fort, qui est rapidement atteint. La garnison allemande se rend suivant la reprise du fort le jour-même, qui a été sévèrement endommagé89. Des réparations sont alors effectuées : les pièces d'artillerie sont remises en l'état, les façades sont refaites et la casemate reconstruite10.

Après la Grande Guerre[modifier | modifier le wikicode]

Après la guerre, le fort devient un lieu de pèlerinage organisé pour des commémorations13, et des travaux d'aménagement sont réalisés pour réparer certaines parties obsolètes. Proposé en raison des ossements restés à l'intérieur, un projet de transformation du monument en ossuaire est rejeté, mais un comité privé organise son financement dans les années 1920 et amène à son inauguration officielle le 7 août 1932, par le président Albert Lebrun14.

Une partie des forts du réseau défensif de Verdun, dont celui de Douaumont, est utilisée pour ralentir les troupes allemandes lors de la prise de Verdun en juin 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale15.

Suivant le déminage opéré dans la région dans les décennies qui suivent, le fort est classé monument historique le 25 novembre 1970 et devient une attraction touristique, complétée par la visite de l'ossuaire, la nécropole et le mémorial de Verdun. En 2017, plus de 100 000 personnes visitèrent le fort3.

Références[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

Portail de la Première Guerre mondiale —  Tous les articles concernant la Guerre de 1914-1918.