Empúries
Empúries est un port et une cité de l'Antiquité gréco-romaine, sur la côte méditerranéenne, près de Gérone, en Catalogne (Espagne).
Empúries est le nom officiel, en catalan ; en castillan (autrement dit, en espagnol), on dit Ampurias. Ce nom vient du latin Emporiæ, issu lui-même du grec Ἐμπόριον / Emporion, qui signifie « port de commerce ».
Histoire et archéologie[modifier | modifier le wikicode]
La ville a été fondée vers -580 par des colons grecs phocéens (de la ville de Phocée, en Asie Mineure), comme l'a été Marseille à la même époque. Elle fut ensuite occupée par les Romains, et presque abandonnée au Moyen Âge.
Le site archéologique présente trois ensembles radicalement différents et séparés géographiquement, correspondant à trois périodes distinctes d'occupation :
- la Paléopolis, cité des premiers Phocéens fondateurs, juchée sur un promontoire (jadis une îlot rocheux) ;
- la Néapolis, nouvelle ville grecque où s'est établie, près du port, une deuxième vague d'arrivants de Phocée, chassés de leur cité après sa prise par les Perses de Cyrus le Grand, en -546 ;
- la ville romaine, située en hauteur, dominant l'ensemble du site.
La Paléopolis[modifier | modifier le wikicode]
Les fondateurs phocéens se sont établis sur un îlot proche de la côte, de dimensions modestes et facile à défendre, dominant une anse aménageable en port, comme ce fut le cas pour d'autres colonies grecques plus importantes : Syracuse, Tarente, par exemple.
Cette « Paléopolis » (nom donné par les archéologues), est aujourd'hui rattachée au continent par l'envasement du port antique : de nos jours, l'ancien îlot est en totalité occupé par le village de Sant Martí d'Empúries, aux habitations très resserrées. Il est quasi impossible d'y faire des fouilles : on y a seulement trouvé de maigres vestiges romains et médiévaux, et même quelques éléments de l'enceinte grecque du -IVe siècle.
La Néapolis[modifier | modifier le wikicode]
En -546, les habitants de Phocée, chassés de leur cité ionienne, affluent vers leurs colonies, dont Emporion : l'îlot fondateur étant surpeuplé, les nouveaux habitants s'installent de l'autre côté du port et construisent une nouvelle ville à la manière grecque, avec des ruelles qui se croisent à angle droit et des maisons faites de petites pièces, construites dans la place disponible. Cette nouvelle ville, baptisée « Néapolis » par les archéologues, a été protégée par une enceinte fortifiée, dont il reste d'imposants vestiges.
Le visiteur moderne peut encore parcourir le dédale des ruelles et des maisonnettes, dont l'entrée conserve souvent des mosaïques de galets, parfois avec des paroles de bienvenue encore lisibles.
La ville romaine[modifier | modifier le wikicode]
La ville romaine domine le port et la colonie grecque. Le tracé des rues, avec le cardo et decumanus, est parfaitement visible. La ville romaine est entourée d'une nouvelle enceinte, largement conservée.
L'amphithéâtre est très modeste, mais bien lisible au sol : on voit bien sa forme ovale, avec les murs rayonnants qui soutenaient la cavea.
À l'époque d'Auguste, la ville romaine comprend un forum, un temple capitolin et un portique, supporté par des colonnes ioniques, qui a été partiellement reconstitué.
De luxueuses maisons urbaines ont été dégagées : on y voit de vastes pièces dont le sol est orné de mosaïques.
Mosaïques d'une maison romaine
Atrium d'une maison romaine
Musées[modifier | modifier le wikicode]
Les pièces archéologiques trouvées à Empúries sont conservées au musée d'Empúries et au musée d'Archéologie de Catalogne, à Barcelone.
Mosaïque romaine : sacrifice d'Iphigénie
Sources[modifier | modifier le wikicode]
- (fr) Eduardo Ripoll Perelló, Ampurias, description des ruines et musée monographique, Institut de préhistoire et archéologie de Barcelone, 1982.
- (ca) Empúries, Wikipédia en catalan
- (fr) Empúries, Wikipédia en français
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