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Symbolisme des rites du mariage traditionnel Djerbien

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Le mariage traditionnel djerbien[modifier | modifier le wikicode]

Le mariage selon la perception populaire djerbienne :[modifier | modifier le wikicode]

Suivant la perception populaire djerbienne, le mariage traditionnel à Djerba allie fête religieuse et traditionnelle sans aucune contradiction. Le mariage est  l’accomplissement de la moitié de la religion et aussi c’est l’union entre l’homme  et la femme obligatoirement de la même communauté :

Cela veut dire que les deux appartiennent à la même religion, même couleur  et les parents doivent être des djerbiens.

Le mariage traditionnel djerbien :[modifier | modifier le wikicode]

Le mariage traditionnel djerbien dure plusieurs jours et compte plusieurs  cérémonies.

Le mariage chez les Malekistes1 représente une occasion de défoulement  pour les hommes ainsi que les femmes, contrairement, chez les djerbiens de rite  Ibadiste2, les mariages sont plutôt austères, souvent sans danse voire sans  musique.

Les cérémonies du mariage traditionnel sont nombreuses. Le mariage chez  la mariée dure cinq jours et sept jours chez le mari.

  • Malekiste est l’un des quatre écoles de droit musulman sunniste.
  • Ibadite est un courant méconnu de l’islam à Djerba.

symbolisme des rites et des traditions du mariage  traditionnel djerbien[modifier | modifier le wikicode]

Le don de « Mindile » :[modifier | modifier le wikicode]

Il s’agit d’un don fait par la famille de mari à la famille de la mariée. Ce  don est composé d’un certain nombre de serviettes selon le nombre des  participantes chez la famille de la mariée, chaque serviette contient cinq œuf durs  colorés (Le numéro cinq symbolise les cinq prières) et un nœud  contenant le « Bkhur »3. La bonne odeur du Bkhur attire la bénédiction et  rééloigne le mauvais œil et le mal.

Le « Sabeg Rezgou » :[modifier | modifier le wikicode]

Le jour de la cérémonie de la « Henna saghira » est caractérisée par l’offrant  de la serviette et d’autre objets y parmi le henné. On présente un plateau de feuilles  sèches du henné au mari contenant une bague en or qui sera offerte à la mariée par un enfant accompagné des sœurs de mari.

« Sabeg rezgou » est un enfant qui désigne l’innocence, est chargé de passer  la bague au doigt de l’épouse trois fois sans parler ni boire et ni manger. Le  numéro trois signifie le triple engagement de la mariée.

Un autre « Sabeg rezgou » envoyé par la famille de la mariée à la maison  de mari pour accrocher des œufs dans la chambre de deux épouses.

Ce rite signifiant la prospérité et la fécondité que l’épouse apportera au  foyer de son future mari.

Bkhur[modifier | modifier le wikicode]

Bkhur est un parfum d’intérieur traditionnel arabe contenant tous types d’encens.

La « Barboura »[modifier | modifier le wikicode]

La « Barboura » du mari :[modifier | modifier le wikicode]

C’est un cortège dont le mari est entouré de femmes qui se tiennent débout  les uns à côté des autres, leurs tètes sont couvert par le « Beskri ».

Le mari quitte la maison vers un oliver « Zulmati ». Le long du son chemin  l’un de ses assistants dépose une natte sur laquelle passe le mari et ses  accompagnants.

L’époux tourne trois fois autour de l’olivier, puis, il frappe légèrement les  jeunes célibataire avec un rameau d’olivier afin que ses jeunes se marieront vite  et qu’ils restent unis. Passer sur la natte signifie que sa vie conjugale sera prospère. 

La « Barboura » de la mariée :  [modifier | modifier le wikicode]

La tradition de la « barboura » existe chez la mariée et pendant plusieurs  occasions. Elle se dirige vers un olivier qui se trouve à côté de la maison de sa  famille pour faire trois tournées. Lors de ce rite la mariée est attachée d’un fil de  laine rouge. La couleur rouge désigne le lien de sang et le fil symbolise  l’attachement à l’égard de son mari.

« El Bamber » :[modifier | modifier le wikicode]

Avant le départ de cortège « El Jahfa »5, la mariée vêtue de « Hrem »6 blanc  et voilée par ses cheveux qui couvrent même son visage s’assoie sur un bas d’âne  « Bardaa » . Ce rite de séparation s’effectue avant que la mariée quitte  sa maison natale. La mariée pleure ainsi tous les invités sous le rythme des chants  exprimant la douleur de la séparation. Ce rite a une grande signification qu’il  exprime l’angoisse de départ.

Beskri[modifier | modifier le wikicode]

C'est un habit traditionnel djerbien féminin en coton et en soie naturelle avec des fils d’or et d’argent. 5 El Jahfa est un cortège pour transporter la mariée à sa maison conjugale.

Hrem[modifier | modifier le wikicode]

C'est un habit traditionnel féminin en laine blanche.

Pour créer un climat de détente, une femme se déguise en homme et se batte  contre une autre femme tenant une épée ou un bâton. Cela désigne la  force et le pouvoir masculin.  

Après cette femme déguisée commence le rite de la collection de l’argent,  tenant un plateau au-dessus de la tête de la mariée. Les femmes  d’abord déposent l’argent dans le plateau puis les hommes, symbolisant leur soutien et leurs contributions à la nouvelle vie du couple.

Les rites au « El Jahfa » :[modifier | modifier le wikicode]

« El Jahfa » est un cortège pour transporter la mariée à sa maison conjugale  sur un palanquin ou un cadre en bois, emporté sur un dromadaire. Le palanquin  est couvert de draps rouges et blancs attachés par une ceinture en soie s'appelle  « Chamla ». Une foule de proches forme ce cortège. Les hommes et  les garçons en tête, les femmes et les filles à l'arrière.

Sur le chemin de « El Jahfa », particulièrement près de la maison du mari, la famille de la mariée fait attention pour que le mari ne passe pas avec ses  assistants entre le chameau et l'homme. Son passage symbolise que le mari sera  le dominant dans leur vie conjugale. Un rite malheureusement désigne la rivalité,  la méchanceté et l'autorité masculine c'est un rite « Malikiste ».

Parmi les rites de «El Jahfa » aussi et à l'arrivée de cortège, le mari jette un  œuf au-dessus de palanquin. Ce geste a beaucoup de symbolisme chez les anciens  Djerbiens, l'oeuf désigne la chance, la fécondité, la fertilité et la renaissance.

Chez les « Malikistes », il faut empêcher le mari d'écraser cet œuf. Ce geste  signifie que le mari sera autoritaire. Un rite symbolise la méchanceté une autre  fois.

Le « Derdek » :[modifier | modifier le wikicode]

Après la cérémonie de « El Jelwa » (cérémonie pendant laquelle la mariée  se présente aux femmes avant de rentrer à sa chambre nuptiale) , le  mari entre dans la chambre et ferme la porte. La mariée entourée par des femmes  essaie de l’ouvrir trois fois. Ce rite s’appelle le « Derdek » symbolise que la  mariée doit s’imposer dans son nouveau milieu.

Le partage de l’œuf : « Guesman Adham »[modifier | modifier le wikicode]

La première rencontre entre les deux mariés se fait à la nuit de noce. L'esthéticienne traditionnelle la « Zayyana » coupe un œuf dur en deux. Elle  donne à chacun des mariés une part puis elle demande au couple de s'échanger  leurs parts avant de les manger . Ce rite est riche en significations, en fait, l’œuf symbolise la vie, la fertilité et la continuité.

Ce partage à part égale signifie aussi son attachement à l'autre, partager les  charges de la vie à part égales. Ce rite désigne aussi la volonté d'assumer la  responsabilité en couple solidaire et unis.

Le passage au-dessus des poissons :[modifier | modifier le wikicode]

Après trois jours de la fin des festivités. La famille de mari organise une  fête du passage au-dessus des poissons. La cérémonie est dans l'intimité totale en  présence des parents et les plus proches. La « Zayyana » aide la mariée d’enjamber sept fois les poissons. Cette tradition symbolise la  fécondité, la générosité, et le porte-bonheur. De plus elle signifie la protection de  couple contre le mauvais œil et surtout les conjurer les mauvaises surprises de  destin Dans l'imagerie populaire. Aussi les poissons sont présents sous forme de  couple ce que symbolise l'union, l'harmonie, et l'entente dans la vie conjugale.

Objet et symboles[modifier | modifier le wikicode]

Le mariage traditionnel à Djerba est riche en rites et en traditions  symbolique. Durant la cérémonie on remarque deux lieux de fêtes, des rites, des  rituels planifiés à des moments et des jours précis.

Tout au long du mariage, les deux familles sont mises en relation par un  échange d'objets signifiant un dialogue symbolique et codifié.

Ces dons échangés en paire sont un langage de signes. Nous allons présenter  quelques objets et leurs symbolismes.

Les œufs :[modifier | modifier le wikicode]

Chaque étape de la cérémonie, il y a des échanges d’œufs toute au long du  mariage. L’œuf a beaucoup de significations puisqu'il est un symbole de vie, de  fécondité, de fertilité, de renaissance et de chance. L'œuf est tout simplement un  synonyme de l'indestructibilité de la vie et la pente régulière de la poule. C'est un  signe visible de caractère fécond et maternelle de la femme.

Le henné : « El Henna » :  [modifier | modifier le wikicode]

Les deux familles font l'échange d’henné, ce rite plante la joie. Le henné est  un bien magique qui protège les futurs mariés ainsi leurs familles. Elle apporte l’aide, le rêve, la joie et surtout la protection contre le mauvais œil et la jalousie.

L’eau :[modifier | modifier le wikicode]

Tout au long du chemin de « El Jahfa », la mariée boit de l'eau qui se trouve  dans la « Goulat »7. A l’arrivé du cortège, l'eau de « Goulat » est échangée avec  de l’eau de la famille du mari. Ce rite symbolise la paix, la sécurité et la prospérité.

Le « Hram » :[modifier | modifier le wikicode]

Le « Hram » est un drapé en laine. Les mariés portent le « Hram » pendant  la cérémonie de henné. Dès l'arrivée de « El Jahfa » la mariée met le « Hram » de  sa belle-mère au lieu de celui de sa maman. Ce rite symbolise que la mariée  appartiendra à sa nouvelle famille. De même, le mari change le « Hram » de sa

mère avec celui de sa femme. Ce que désigne, le mari appartiendra à sa femme. La couleur blanche symbolise l'innocence, la pureté, l’innocence et la sagesse. Telles ses connotations auxquelles aspire la vie conjugale.

L'olivier :  [modifier | modifier le wikicode]

L’olivier chez les anciens Djerbiens désigne la vie, la stabilité familiale  représentées par ses racines enfoncées dans le sol. L’olivier symbolise la force  tant que l’olivier défie la terre aride pour donner la richesse et la prospérité.  

Les nattes :[modifier | modifier le wikicode]

Dès l'arrivée de « El Jahfa », l'assistant du mari fait l'échange de natte8avec  celle de la mariée. Ce rite symbolise le partage de la responsabilité. La natte  symbolise le lien entre la maison et l'arbre.

La natte est une pièce d'un tissu fait de bruns végétaux pousse entrelace servant de tapis.

Conclusion :[modifier | modifier le wikicode]

Le mariage traditionnel djerbien est l'ensemble des événements riches en  symboles. Ces rites représentent un dialogue symbolique et codifiés.

Le mariage djerbien est pilier de la culture djerbienne diversifiée reflétant  les valeurs ancestrales et les coutumes transmises à travers des siècles. Le mariage n’est plus l'alliance entre deux individus mais c'est le l’union de  deux familles et des communités visant la continuité.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. François Laplantine, La hajba de la fiancée à Djerba, Revue de l'Occident  musulman et de la Méditerranée, n°31, Année 1981, pp 105-118.
  2. Tlatli, Salah-Eddine, Djerba l’ile des lotophages.
  3. Stablo, René, Les Djerbiens.
  4. Musée du Patrimoine traditionnel de Djerba - Traditions de mariage 2000 – 2006
  5. دوره الحياة عند بربر جربه عادات وتقاليد جربه المدرسة اإلعدادية ابن سينا
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