Front national (Résistance)
Durant l'Occupation, le Front national (ou Front national de l'indépendance de la France) était une organisation communiste qui publia des journaux clandestins. Cette organisation est à rattacher au mouvement de résistance Francs-tireurs et Partisans et au Parti communiste français.
Création[modifier | modifier le wikicode]
Contexte[modifier | modifier le wikicode]
En septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne déclarèrent la guerre à l'Allemagne nazie. La position du Parti communiste en France fut alors ambiguë. Certains communistes français ont approuvé l'effort de guerre contre le nazisme, un totalitarisme qu'ils souhaitaient combattre. Cependant, certains élus communistes s'opposèrent à l'entrée en guerre de la France, car Staline avait signé en août un pacte de non-agression avec Hitler : le pacte germano-soviétique. Devant cette ambiguïté, le Parti communiste fut interdit d'exercer en France.
Devant l'avancée des troupes allemandes en mai 1940, le gouvernement de la Troisième République démissionne. Le maréchal Pétain signa le second armistice de Rethondes et accéda au pouvoir. Commencèrent alors le régime de Vichy et la Collaboration. De nouveau, les communistes français furent partagés. Certains hommes politiques d'appartenance communiste rentrèrent dans le gouvernement de Vichy. Mais les communistes attendaient que les relations entre Berlin et Moscou se clarifient.
Naissance du Front national[modifier | modifier le wikicode]
Devant l'émergence de mouvements de résistance comme Combat, certains communistes s'intégrèrent dès 1940 à des réseaux, indépendamment des décisions du Parti communiste. Le 22 juin 1941, l'Allemagne nazie envahit une partie de l'URSS. La position du Parti communiste français se modifia : le nazisme devint l'ennemi du stalinisme. Les communistes Jacques Duclos et Pierre Villon souhaitaient alors rassembler toutes les formes d'opposition à l'occupant sous la bannière du communisme.
Le Front national fut créé le 15 mai 1941.
Actions de résistance[modifier | modifier le wikicode]
Durant l'Occupation, le Front national avait pour objectif de répandre la propagande à travers la publication de journaux clandestins. Parmi ces journaux, on peut citer :
- Les lettres françaises, 25 numéros publiés par Jacques Decour à partir d'octobre 1941 ;
- L'Université libre, 104 numéros publiés par Georges Politzer dès novembre 1940, puis pris en charge par le Front national.
Les Francs-Tireurs et Partisans formaient un mouvement de résistance armée rattaché au Front national.
Le Front national créa aussi de faux papiers et participa à des opérations de sabotage. Il réussit à s'ouvrir à d'anciens militants socialistes de la SFIO, et même à des membres du clergé ! Le communisme des années 30 regardait l'Église d'un œil hostile. Le Front national comporta parmi ses membres le philosophe Louis Aragon et l'auteur François Mauriac.
Louis Aragon.
François Mauriac.
Dès octobre 1942, des tracts sont signés à la fois du Front national et d'autres grands mouvements de résistance de la zone Sud, comme Combat ou Franc-Tireur. Le Front national et les FTP intégrèrent le Comité National de Résistance en mai 1943.
A ne pas confondre...[modifier | modifier le wikicode]
Avec le parti d'extrême-droite Front national, fondé par Jean-Marie Lepen. (Il n'y a aucun lien.)
Anecdote : en décembre 1998, Bruno Mégret créa un autre parti d'extrême droite, le Mouvement National de la République. Il attaqua Jean-Marie Le Pen pour pouvoir nommer son nouveau parti FN. À cette occasion, d'anciens résistants, des communistes, et le journal Charlie Hebdo manifestèrent leur mécontentement. À l'origine, le Front national désignait un mouvement de résistance et par conséquent antifasciste. Les déclarations récurrentes des Le Pen concernant l'Occupation sont perçues comme une atteinte à la mémoire de la Résistance. Le 18 décembre 1998, une requête a été déposée pour que Front national désigne exclusivement le mouvement de résistance et non plus un parti d'extrême-droite.
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