Chronologie du siège de Paris en 1870-1871

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Allégorie du siège de Paris. Tableau de Ernest Meissonier.

Du 19 septembre 1870 au 28 janvier 1871 Paris est assiégé par les armées allemandes. Bien protégée par son système défensif et disposant de nombreux « militaires », dont la valeur guerrière est très inégale, la capitale ne se rend pas à l'assiégeant. Conscient qu'une prise d'assaut serait très meurtrière alors que la guerre se poursuit par ailleurs dans les départements, le haut-commandement allemand se contente d'encercler la ville sans prendre l'initiative de l'assaut.

De nombreuses sorties des défenseurs parisiens ont lieu pour reprendre des positions et desserrer voir percer les lignes allemandes. Cependant toutes ces tentatives échouent soit par la médiocre valeur des soldats soit parce que le gouvernement de la Défense nationale, qui siège dans Paris, ne souhaite pas retarder la fin d'un conflit jugé perdu. Pour accélérer la reddition des Parisiens les Allemands bombardent la capitale du 5 janvier au 28 janvier 1871.

Septembre[modifier | modifier le wikicode]

Les fortifications de Paris en 1872. L'enceinte édifiée sur les recommandations de Thiers et les forts avancés sont surlignés en rouge. Le Mur des fermiers généraux ceinturait l'espace parisien habité du XVIIIe siècle (en jaune)
  • 17 au 19 septembre 1870: l'encerclement progressif de Paris. Les Ire et IIIe armées prussiennes sous le commandement du maréchal von Moltke et du prince héritier de Prusse encerclent Paris par le sud et l'est. Fin des communications terrestres entre Paris et les autres départements français.
  • 19 septembre : Versailles est occupée. Le haut-commandement allemand s'installe dans le château. Les Français sous le commandement du général Ducrot tentent de conserver les ouvrages défensifs de Clamart et de Meudon (qui dominent la capitale au sud-ouest) ; c'est un échec, les troupes abandonnent les ouvrages et se replient en désordre vers Paris.

L'armée allemande s'installe à 10–12 km du centre de la ville et forme un cordon circulaire d'environ 100 km de long.

  • 22 septembre, les Français reprennent le plateau de Villejuif.
  • 30 septembre : les Français tentent une reconnaissance vers Chevilly et Thiais. Mais se replient avant l'arrivée des renforts allemands.

Octobre[modifier | modifier le wikicode]

Départ de Gambetta pour organiser le gouvernement de la défense nationale en Province. 7 octobre 1870
  • 7 octobre : Léon Gambetta , ministre de l'Intérieur et de la Guerre quitte Paris à bord d'un ballon monté. Il rejoint la délégation gouvernementale repliée à Tours pour organiserla formation d'armées républicaines et la résistance militaire aux Allemands
  • 9 octobre : combats de Malmaison et Chevilly.
  • 13 octobre : deuxième bataille de Châtillon (offensive entre Clamart et Bagneux pour reprendre le plateau de Clamart) : violents combats à Fontenay-aux-Roses et Clamart. Malgré la progression des Français, sur ordre du commandement battent en retraite. L'artillerie française depuis le Mont-Valérien bombarde le village de Saint-Cloud occupé par les Allemands
  • 21 octobre : première bataille de Buzenval. Lors de cette tentative de percée, les troupes françaises atteignent les environs de Rueil-Malmaison (Saint-Cucufa et La Malmaison); les Allemands uninstant bousculés envisagent l'abandonner Versailles. Mais à la suite d'une contre-offensive prussienne les Français battent en retraite.
  • 28 au 30 octobre : première bataille du Bourget au nord de Paris. Les troupes françaises entrent dans le village du Bourget mais ne peuvent progresser faute de renforts et de munitions. Une contre-offensive prussienne est victorieuse et les Français encerclés dans le village doivent capituler.
  • 30 octobre : Adolphe Thiers bénéficiant d'un sauf-conduit prussien revient à Paris et discute des modalités d'un armistice avec le gouvernement de la défense nationale.
  • 31 octobre : Des Parisiens, issus des classes populaires et des mouvements républicains, mécontents de l'échec des différentes tentatives de sorties etaccusant le gouvernement de trahison, manifestent violemment dans Paris. L'armée intervient pour rétablir l'ordre.

Novembre[modifier | modifier le wikicode]

Les combats de Champigny. Détail du tableau d'Alphonse de Neuville
  • 3 novembre : Pour prouver qu'il bénéficie du soutien de la population parisienne le gouvernement organise un plébiscite sur son action. Plus de 320 000 civils et 236 000 soldats soutiennent le gouvernement, il y a 52 000 non chez les civils et 9 000 non chez les militaires.
  • 5 novembre : Afin d'établir un semblant de démocratie locale, le gouvernement organise l'élection des maires des 20 arrondissement de la capitale. Les républicains modérés triomphent.
  • 30 novembre au 3 décembre : les Français tentent de percer les lignes allemandes à l'est, vers Champigny dans la boucle de la Marne. L'idée est de pouvoir rejoindre l'armée de la Loire, qui continue les combats contre les Allemands et doit marcher sur Fontainebleau. Malgré le succès initial, les Français demandent une suspension des hostilités ce qui permet aux Allemands de ramener des renforts et de mener une contre-offensive qui contraint les Français à la retraite.

Décembre[modifier | modifier le wikicode]

Batterie d'artillerie allemande bombardant Paris
  • 21 décembre : deuxième bataille du Bourget : les troupes du général Ducrot qui tentent une sortie sont tenues en échec. La température est de moins 14 degrés.
  • 27 décembre : début du bombardement allemand sur les forts, de l'est puis du sud. La ville est ensuite bombard jusqu'en janvier, à partir du plateau de Châtillon.

Janvier 1871[modifier | modifier le wikicode]

  • 4 janvier, les forts de l'Est, dont ceux de Montreuil et de Bondy sont bombardés
  • 5 janvier : les batteries prussiennes d'artillerie positionnées à Meudon, Saint-Cloud et Boulogne, commencent à bombarder Paris « intra-muros »: les obus tombent rues d'Assas, rue des Feuillantines, dans le cimetière du Montparnasse et dans le quartier du Luxembourg.
Caricature d'origine française illustrant la "barbarie" des soldats allemands dont les obus tuent des enfants qui jouent innocemment dans les jardins du Luxembourg
  • Durant la nuit du 5 au 6 janvier, le bombardement devient violent et touche le quartier du Panthéon, du Val-de-Grâce et le Quartier latin.
  • nuit du 6 au 7 janvier, le quartier de Grenelle et le quartier de l'Observatoire sont bombardés
  • 7 janvier, le viaduc d'Auteuil, l'hôtel des Invalides transformé en hôpital sont visés.
  • 9 janvier, cinq cents obus tombent dans et autour du jardin du Luxembourg.
  • 12 janvier, l'hôpital de la Salpétrière pourtant signalé comme hôpital est bombardé.
  • Entre le 5 et le 18 janvier, les forts de Montrouge, de Vanves et d'Issy sont en grande partie détruits. Les quartiers de la porte Maillot, la porte d'Orléans et la porte de Saint-Cloud, sont bombardés.
  • 7 janvier : l'Affiche rouge est placardée sur les murs de Paris à l'initiative du Comité central des vingt arrondissements qui réunit les représentants de la Garde nationale de Paris. Les rédacteurs accusent le gouvernement d'inertie face aux bombardements
  • 19 janvier :seconde bataille de Buzenval et Montretout (Rueil). Les troupes françaises (90 000 hommes disposées en trois colonnes) avec l'appui de l'artillerie du Mont-Valérien progressent à nouveau jusqu'à Saint-Cucufa et Garches ; c'est un échec
  • 22 janvier : grande manifestation des républicains et des socialistes contre le gouvernement. Après cette manifestation le gouvernement et les Allemands sont conscients qu'il faut accélérer les discussions des conditions d'armistice, avant que la révolution n'éclate dans Paris.
  • 28 janvier : convention d’armisticeet cessez-le feu le soir même à 20 h 40.

Les opérations militaires du siège sont terminées, mais les Allemands maintiennent l'encerclement tout en allégeant leur dispositif.

Pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

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