Art égyptien

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Pots égyptiens

L'art égyptien désigne les œuvres d'art de l'Égypte antique.

L'art égyptien tel que nous pouvons le connaître provient de deux sources essentielles :

  • les tombes des pharaons, des reines, des grands personnages qui les entouraient
  • les temples avec un décor peint, sculpté ou gravé dans la pierre

Les habitations et objets qui étaient utilisés par les égyptiens les plus humbles ne sont pas parvenus jusqu'à nous.

Fonction de l'art égyptien[modifier | modifier le wikicode]

La statue du roi Djéser (roi de la IIIe dynastie et fondateur de l'Ancien Empire) vue à travers le trou de son serdab dans le complexe funéraire de Djéser. Il s'agit d'une copie, l'original étant exposé au musée égyptien du Caire.

Il est a noté que l'art égyptien se distingue singulièrement par sa visée quasi exclusivement fonctionnelle1, c'est-à-dire que chaque œuvre devrait avoir son utilité qui n'était que rarement décorative et le plus souvent magique. Ainsi, les statues étaient réputés pour abriter le ka du défunt une fois son corps disparu. De même, les égyptiens concevait la vie après la mort comme le simple prolongement de la vie et le défunt a toujours des besoins vitaux tel que manger ou boire, ce qui justifie la profusion d'offrande dans les tombes. L'art égyptien était donc bien souvent dicté par la religion.

La fonction esthétique de l'art égyptien était très limitée, d'autant que c'est bien souvent un art qui n'est pas fait pour être vu des vivants2. Ainsi les statues des défunts sont enfermé dans des serdab qui était scellé une fois la statue du défunt disposé à l'intérieur et qui n'était dès lors seulement visible que par un trou destiné à laisser passer le ka du défunt pour qu'il rejoigne sa statue. Dès lors, les fresques murales ornant les tombes n'avait pas vocation à être vue par les vivants une fois l'enterrement effectué.

Les règles de la représentation dans l'art égyptien[modifier | modifier le wikicode]

Fresque du tombeau de Ramosé où le décalage est particulièrement visible sur le groupe des pleureuses.

L'art égyptien répondait à un certains nombres de règles notamment l'absence de perspective et une représentation combinant plusieurs points de vues ainsi pour un corps humain, la tête est représenté de profil de même que le bas du corps (les jambes et les pieds) ainsi que les épaules, tandis que l'œil et le haut du corps sont représenté de face. De tels choix conduisent à représenter les personnages avec deux pieds gauches ou droits selon la direction dans laquelle il regarde, idem pour les mains34 .

Dans le même ordre d'idée le contenu d'un contenant comme un panier ou une table d'offrande par exemple est systématiquement représenté empilé au dessus alors même qu'il ne devrait pas être visible. De même pour représenter un alignement on procédait à un léger décalage de la silhouette et des pieds, seul le premier être de la rangé était représenté avec soin les autres n'étaient représenté que par des vagues silhouettes.

Modèle réduit de cuisine retrouvé dans une tombe. vers 2050-1800 avJC

Architecture et art funéraire[modifier | modifier le wikicode]

Dans les tombes, les peintures sur les murs et les objets déposés en grand nombre sont des témoignages de la vie matérielle et spirituelle des riches égyptiens de l'Antiquité. Les peintures sont des reportages visuels sur la société égyptienne, sur l'environnement naturel, sur les activités économiques, sur les croyances. Ces objets et ces peintures ont pour but de fournir au mort soit la réalité soit la représentation de tout ce dont il aura besoin pour mener une vie identique à celle qu'il avait lorsqu'il était vivant. Le mort est d'ailleurs représenté au milieu des siens, accomplissant des actions de la vie courante. Souvent aussi on le voit offrant des présents aux dieux afin d'obtenir leur soutien au moment du passage devant le tribunal d'Osiris.

Amon insufflant la vie à Ramsès II. Temple d'Amon à Karnak
Ramsès II chargeant les Nubiens. Temple de Beit el-Wali

Architecture et art religieux[modifier | modifier le wikicode]

Le temple est avant tout la demeure du dieu qui réside dans la statue reposant au fond du sanctuaire. Le décor rappelle les faits et gestes de ce dieu tels qu'ils sont imaginés dans la mythologie égyptienne. Mais les temples sont aussi des monuments élevés pour glorifier le pharaon et témoigner de sa puissance. Le pharaon s'y fait représenter comme l'intermédiaire entre les autres hommes et les dieux, dont il fait partie selon les croyances égyptiennes.

Techniques utilisées[modifier | modifier le wikicode]

Les surfaces qui étaient destinées à la peinture ou à la sculpture n'étaient pas parfaitement planes. Il fallait donc tenter de remédier aux imperfections soit en appliquant un crépi d'argile et de paille soit en retirant les défauts et en rebouchant avec du ciment. Ensuite on répandait une couche de plâtre blanche. Des esquisses à l'encre rouge ou noire ou des dessins terminés servaient de trame aux sculpteurs. Ceux-ci utilisaient des ciseaux (ou des pointes) principalement en fer, que l'on remplaçait régulièrement.

Le bas-relief égyptien peut se traiter de plusieurs manières : une simple gravure à la pointe, un abattage de fond autour de la figure (on retirait la matière superflue pour faire apparaître les contours des figures) et enfin une mise en relief (on ajoutait de la matière). Les modèles sur lesquels les élèves apprenaient étaient de petites dalles carrées et quadrillées pour pouvoir changer les proportions sans déformer la représentation.

Galerie[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • L'Archéologie égyptienne, Gaston Maspero, 1887.
  • L'art égyptien, Marie-Ange Bonhême, Presses Universitaires de France, 1996
  • L'Égypte ancienne, Christiane Ziegler et Jean-Luc Bovot, Petits manuels de l'École du Louvre, 2011
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  1. L'art égyptien, Marie-Ange Bonhême, Presses Universitaires de France, 1996
  2. L'Égypte ancienne, Christiane Ziegler et Jean-Luc Bovot, Petits manuels de l'École du Louvre, 2011
  3. Jacques Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne, IV, 1964, p. 20
  4. (en) Edna R. Russmann « The Anatomy of an Artistic Convention: Representation of the Near Foot in two Dimensions through the New Kingdom », Bulletin of the Egyptolical Seminar 2, 1980, p. 57-81