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Abd el-Krim

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Abd el-Krim. Une du magasine américain Times en août 1925

Abd el-krim (de son nom complet Mohammed ben Abdelkrin El Khattabi) est né vers 1882 à Ajdir (Maroc) et est décédé au Caire en Égypte, le 6 février 1963. C'est un résistant marocain (rifain) contre la colonisation espagnole et française du Maroc et contre l'inactivité des autorités royales marocaines de l'époque face à cette colonisation. Il a été le chef des combattants rifains pendant la guerre du Rif en 1925-1926.

La formation intellectuelle d'Abd el-Krim[modifier | modifier le wikicode]

Abd el-Krim, est le fils d'un juge (cadi) marocain. Il reçoit une instruction dans les écoles traditionnelles rattachées aux établissements religieux puis est scolarisé dans les écoles espagnoles. Il étudie à la prestigieuse université Al Quaraouiynine de Fès et pendant trois ans à l'université de Salamanque en Espagne où il fait son Droit.

De 1908 à 1915, il est journaliste un quotidien Le Télégramme du Rif édité à Melilla (colonie espagnole au Maroc). Dans ses écrits de l'époque, il défend l'idée d'une coopération avec les colonisateurs européens afin de lutter contre l'ignorance et le sous-développement.

En 1915, il est nommé cadi en chef par l'administration espagnole.

La lutte contre les colonisateurs du Maroc[modifier | modifier le wikicode]

L'opposition aux Espagnols[modifier | modifier le wikicode]

Il commence alors à contester les présences espagnole et française au Maroc. Il ne veut pas que l'Espagne prenne le contrôle des régions rifaines qu'elle ne dominait pas encore. De plus Abd el Krim montre ses sympathies pour les Allemands, qui à l'époque sont en guerre avec la France, mais qui au début du siècle avaient vainement rivalisé avec la France pour le contrôle du Maroc. Il est emprisonné de septembre 1915 à août 1916. Libéré il démissionne de ses fonctions de cadi et se fixe à Agadir en 1919. Il tente alors d'unir les tribus marocaines installées dans le Rif.

En 1921 en lutte contre un brigand local, les troupes espagnoles s'approchent des secteurs inoccupés du Rif. Abdelkrim met en garde le général, Manuel Fernández Silvestre : les Espagnols ne doivent pas franchir le fleuve Amekrane (oued). Les Espagnols installent pourtant un poste militaire dans la région de Temsamane. Près de mille Rifains l'encerclent : 179 militaires espagnols sont tués les autres battent en retraite.

La guérilla se poursuit. Puis en juillet 1921 se déroule la bataille décisive d'Anoual. Trois mille Rifains parviennent en deux jours de combat à vaincre les Espagnols qui perdent 6000 soldats tués, 700 prisonniers et ont 24 000 blessés. Les Espagnols abandonnent sur le terrain 150 canons et près de 25 000 fusils.

La guerre du Rif[modifier | modifier le wikicode]

Cette défaite espagnole a un effet retentissant en Europe. Depuis la défaite italienne de Adoua en Éthiopie en 1896, jamais des indigènes africains n'avaient vaincu des troupes européennes. La France qui domine le reste du Maroc et qui possède l'Algérie voisine craint que cette victoire indigène ne déteigne sur les populations maghrébines qu'elle contrôle.

Victorieux, Abd el-Krim proclame en 1922 la République confédérée des Tribus du Rif. Il crée un parlement constitué des chefs de tribus qui élit un gouvernement. Plutôt progressiste et républicain, Abdelkrim tente de mettre en place des réformes modernes et entreprend la lutte contre la production de cannabis.

Abdelkrim demande au sultan Moulay Youssef de se rallier. Mais le roi est étroitement contrôlé par le maréchal Hubert Lyautey, résident général français installé à Rabat. Le roi refuse de lutter contre les puissances coloniales. Considérant que le sultan est alors illégitime, Abd el-Krim se proclame « commandeur des croyants » (sultan).

En 1924, l'Espagne doit retirer le long ds côtes ses troupes menacées d'encerclement dans l'intérieur. Le 11 avril 1925, Abd el-Krim lance une offensive contre les régions marocaines sous contrôle français. Et menace Taza, Fès et Ouezzane. La France riposte.

Lyautey qui n'a plus le commandement des troupes françaises, démissionne en septembre 1925. À partir de 1925, les forces françaises au Maroc (200 000 hommes) sont commandées par le maréchal Pétain. L'armée espagnole intervient aussi (500 000 hommes commandés par le général Primo de Rivera. Les combats violents durent une année. Les Rifains sont vaincus et Abd el-Krim doit se rendre le 27 mai 1926. Des villages sont anéantis volontairement par les bombardements aériens. On estime à près de 150 000 les civils tués pendant cette année de combat.

L'exil[modifier | modifier le wikicode]

En 1926, Abd el-Krim et une partie de sa famille sont exilés à La Réunion, d'abord près de Saint-Denis, puis sur commune rurale de Trois-Bassins, dans l'ouest de l'île. Il achète des terres.

En mai 1947, il a l'autorisation de venir s'installer dans le sud de la France. Arrivé à Suez où son bateau fait escale, il réussit à s'échapper. Il obtient l'asile politique. Il passe la fin de sa vie en Égypte, où il présidera le Comité de libération pour le Maghreb qui lutte pour l'indépendance de l'Afrique du Nord.

Après des funérailles nationales en Égypte il est enterré au Caire car les autorités marocaines refusent qu'il soit enterré au Maroc.

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