« Discrimination positive » : différence entre les versions

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La '''discrimination positive''' est le fait d’aider ceux qui subissent des discriminations pour rétablir une situation d’égalité. Une personne est victime de [[discrimination]] lorsqu’elle est moins bien traitée ou que des choses lui sont refusées parce qu’elle est d’origine étrangère, parce qu’elle est une femme, parce qu’elle est homosexuelle ou parce qu’elle est handicapée…
[[Fichier:Gare de Montbazon place handicapé.JPG|thumb|Une mesure très concrète de la discrimination positive est la création de place pour personnes à mobilité réduite.]]
La discrimination positive peut favoriser au niveau professionnel, social ou encore scolaire.


==La discrimination positive en France==
La '''discrimination positive''' est le fait de privilégier une catégorie sociale qui subit des [[Discrimination|discriminations]] pour rétablir une situation d'égalité<ref>[https://www.novethic.fr/lexique/detail/discrimination-positive.html La discrimination positive : une lutte contre les inégalités ?] - Novethic</ref><ref>[https://inegalites.fr/Qu-est-ce-que-la-discrimination-positive-195 Qu’est-ce que la « discrimination positive » ?] (inegalites.fr)</ref>. Une personne est victime de discrimination lorsqu'elle est moins bien traitée ou que des choses lui sont refusées parce qu'elle est d’origine étrangère, parce qu'elle est une femme, parce qu'elle est homosexuelle ou parce qu'elle est handicapée... La discrimination positive peut favoriser au niveau professionnel, social ou encore scolaire.


La discrimination positive n’existe pas dans le droit français mais elle est pratiquée : on a choisi de pratiquer une discrimination positive en créant en 1981 les Zones d’Éducation Prioritaire (ZEP) puisqu’on voulait ainsi « faire plus pour ceux qui ont moins ».
Concept apparu dans les années 1960 aux [[États-Unis]] avec la politique du président [[John Fitzgerald Kennedy|Kennedy]] qui vise à faciliter l'emploi à un plus grand nombre de personnes<ref name=":0">[https://www.la-croix.com/Monde/Quotas-Bresil-quels-pays-pratiquent-discrimination-positive-2023-03-23-1201260362 Quotas au Brésil : quels pays pratiquent la discrimination positive ?] (la-croix.com)</ref>, elle est aujourd'hui appliquée dans certains domaines dans plusieurs pays [[Occident|occidentaux]].


==Arguments en faveur de la discrimination positive==
== La discrimination positive par pays ==
Elle peut faciliter les chances de réussite scolaire des minorités victimes de discrimination : aux États-Unis, par exemple, des places sont réservées aux Afro-Américains dans des universités. La discrimination positive a fonctionné puisque le pourcentage des diplômés noirs a augmenté de 10 % en 35 ans.


En France, la discrimination positive pourrait être bénéfique pour les jeunes des quartiers défavorisés. Beaucoup d’entre eux sont au [[chômage]] à cause de la discrimination raciale pratiquée par certaines entreprises. Une discrimination positive qui les favoriserait à l’embauche réparerait cette injustice.
Des politiques de discrimination positive sont adoptées à différentes échelles en fonction des pays.


==Arguments défavorables à la discrimination positive==
Au [[Brésil]], depuis 1995, les personnes noires, métises et issues des milieux défavorisées sont avantagées lors de l'examen du [[Baccalauréat (scolaire)|baccalauréat]] (le ''vestibular''). Depuis 2022, un quota de 30 % de personnes noires et métises est instaurée dans la fonction publique<ref name=":0" />.


La discrimination positive peut servir des catégories de personnes très déterminées mais elle ne résout pas les problèmes de fond c'est-dire les questions fondamentales d’inégalités.
Aux [[États-Unis]], premier pays à adopter des lois de discrimination positive, des politiques favorisant les femmes et des minorités ethniques comme les Noirs sont appliquées dans le domaine de l'emploi<ref name=":1">[http://www.constructif.fr/bibliotheque/2008-11/les-resultats-mitiges-de-la-discrimination-positive-aux-etats-unis.html?item_id=2897 Les résultats mitigés de la discrimination positive aux États-Unis - Éducation, politique, santé, génétique... : les multiples facettes de la sélection] - Constructif</ref>. Une politique similaire était instaurée dans les universités jusqu'à l'abolition de cette pratique par la [[Cour suprême des États-Unis|Cour suprême]], en juin 2023<ref>[https://www.lefigaro.fr/international/etats-unis-la-cour-supreme-met-fin-a-la-discrimination-positive-20230629 États-Unis: la Cour suprême met fin à la discrimination positive] (lefigaro.fr)</ref>.


On n’a pas pu prouver l’efficacité des Zones d’Éducation Prioritaire (ZEP). Au contraire, d’après une étude de l’INSEE parue en septembre 2005, étude consacrée aux ZEP de 1982 à 1992, l’existence de celles-ci n’aurait eu aucun effet sur la réussite des élèves.
La discrimination positive n'existe pas dans le [[Droit en France|droit français]], étant jugée contraire à la [[Constitution française de 1958|Constitution]], mais elle est pratiquée : par exemple, il est choisi de pratiquer une discrimination positive en créant en 1981 les [[Réseau d'éducation prioritaire|réseaux d'éducation prioritaire]] (REP), qui cherchent à intégrer dans le système éducatif les personnes défavorisées. Elle est également appliquée dans l'accès à l'emploi, où un quota de 6 % de personnes en situation de handicap dans les entreprises est adopté depuis 1987.


En France, la discrimination positive se heurte au principe constitutionnel de l'égalité entre les hommes qui est des fondements de la République française.
== Arguments ==


==Sources==
=== Pour la discrimination positive ===
* '''Van Eeckhout, Leaticia.''' La discrimination positive, défi au modèle républicain. ''Le Monde : Dossiers & Documents 2'', décembre 2005, N°348, p. 1.
Elle peut faciliter les chances de réussite scolaire des minorités victimes de discrimination. Aux États-Unis, l'application de ces mesures a montré des résultats positifs : des interruptions décidées par plusieurs universités à certaines périodes ont montré une baisse importante de la proportion d'étudiants afro-américains<ref name=":1" />.
* '''Renaut, Alain'''. Promouvoir une réelle égalité des chances. ''Sciences Humaines'', décembre 2007, N°188, p. 24-27.
 
* '''Jardinaud, Manuel'''. Discrimination positive : peut-on imposer l’égalité des chances ? ''Phosphore'', février 2006, N°296, p. 48-49.
En France, la discrimination positive pourrait être bénéfique pour les jeunes des quartiers défavorisés. Beaucoup d'entre-eux sont au [[chômage]] à cause de la discrimination raciale pratiquée par certaines entreprises. Une discrimination positive qui les favoriserait à l’embauche pourrait atténuer les impacts des politiques discriminatoires.
* '''Maurin, Louis'''. La discrimination positive, peut-elle réduire les inégalités ?'' Alternatives économiques'', 2ème Trimestre 2006, N°68, p. 56-57.
 
=== Contre la discrimination positive ===
La discrimination positive peut servir des catégories de personnes très déterminées, mais elle ne résout pas les problèmes de fond, c'est-à-dire les questions fondamentales d'inégalités.
 
En France, l'efficacité des réseaux d'éducation prioritaire (REP) n'a pas été prouvée. Au contraire, d’après une étude de l'[[INSEE]] parue en septembre 2005, qui est consacrée aux REP entre 1982 et 1992, leur existence n'aurait eu aucun effet sur la réussite des élèves<ref>[https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000817/zones-d-education-prioritaire-quel-bilan.html Zones d'Education Prioritaire : quel bilan?] - Lumni | Enseignement</ref>. Dans ce pays, la discrimination positive se heurte au principe constitutionnel de l'égalité entre les individus qui est l'un des fondements de la République française<ref>[https://www.justifit.fr/b/guides/droit-penal/tout-comprendre-discrimination-positive/ Discrimination positive tout comprendre en 5 min] (justifit.fr)</ref>.
 
== Références ==
<references />
* '''Van Eeckhout, Leaticia.''' La discrimination positive, défi au modèle républicain. ''Le Monde : Dossiers & Documents 2'', décembre 2005, n°&nbsp;348, p.&nbsp;1.
* '''Renaut, Alain'''. Promouvoir une réelle égalité des chances. ''Sciences Humaines'', décembre 2007, n°&nbsp;188, p.&nbsp;24-27.
* '''Jardinaud, Manuel'''. Discrimination positive : peut-on imposer l’égalité des chances ? ''Phosphore'', février 2006, n°&nbsp;296, p.&nbsp;48-49.
* '''Maurin, Louis'''. La discrimination positive peut-elle réduire les inégalités ?'' Alternatives économiques'', 2{{e}} trimestre 2006, n°&nbsp;68, p.&nbsp;56-57.
 
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Dernière version du 25 mars 2024 à 18:54

Une mesure très concrète de la discrimination positive est la création de place pour personnes à mobilité réduite.

La discrimination positive est le fait de privilégier une catégorie sociale qui subit des discriminations pour rétablir une situation d'égalité12. Une personne est victime de discrimination lorsqu'elle est moins bien traitée ou que des choses lui sont refusées parce qu'elle est d’origine étrangère, parce qu'elle est une femme, parce qu'elle est homosexuelle ou parce qu'elle est handicapée... La discrimination positive peut favoriser au niveau professionnel, social ou encore scolaire.

Concept apparu dans les années 1960 aux États-Unis avec la politique du président Kennedy qui vise à faciliter l'emploi à un plus grand nombre de personnes3, elle est aujourd'hui appliquée dans certains domaines dans plusieurs pays occidentaux.

La discrimination positive par pays[modifier | modifier le wikicode]

Des politiques de discrimination positive sont adoptées à différentes échelles en fonction des pays.

Au Brésil, depuis 1995, les personnes noires, métises et issues des milieux défavorisées sont avantagées lors de l'examen du baccalauréat (le vestibular). Depuis 2022, un quota de 30 % de personnes noires et métises est instaurée dans la fonction publique3.

Aux États-Unis, premier pays à adopter des lois de discrimination positive, des politiques favorisant les femmes et des minorités ethniques comme les Noirs sont appliquées dans le domaine de l'emploi4. Une politique similaire était instaurée dans les universités jusqu'à l'abolition de cette pratique par la Cour suprême, en juin 20235.

La discrimination positive n'existe pas dans le droit français, étant jugée contraire à la Constitution, mais elle est pratiquée : par exemple, il est choisi de pratiquer une discrimination positive en créant en 1981 les réseaux d'éducation prioritaire (REP), qui cherchent à intégrer dans le système éducatif les personnes défavorisées. Elle est également appliquée dans l'accès à l'emploi, où un quota de 6 % de personnes en situation de handicap dans les entreprises est adopté depuis 1987.

Arguments[modifier | modifier le wikicode]

Pour la discrimination positive[modifier | modifier le wikicode]

Elle peut faciliter les chances de réussite scolaire des minorités victimes de discrimination. Aux États-Unis, l'application de ces mesures a montré des résultats positifs : des interruptions décidées par plusieurs universités à certaines périodes ont montré une baisse importante de la proportion d'étudiants afro-américains4.

En France, la discrimination positive pourrait être bénéfique pour les jeunes des quartiers défavorisés. Beaucoup d'entre-eux sont au chômage à cause de la discrimination raciale pratiquée par certaines entreprises. Une discrimination positive qui les favoriserait à l’embauche pourrait atténuer les impacts des politiques discriminatoires.

Contre la discrimination positive[modifier | modifier le wikicode]

La discrimination positive peut servir des catégories de personnes très déterminées, mais elle ne résout pas les problèmes de fond, c'est-à-dire les questions fondamentales d'inégalités.

En France, l'efficacité des réseaux d'éducation prioritaire (REP) n'a pas été prouvée. Au contraire, d’après une étude de l'INSEE parue en septembre 2005, qui est consacrée aux REP entre 1982 et 1992, leur existence n'aurait eu aucun effet sur la réussite des élèves6. Dans ce pays, la discrimination positive se heurte au principe constitutionnel de l'égalité entre les individus qui est l'un des fondements de la République française7.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  • Van Eeckhout, Leaticia. La discrimination positive, défi au modèle républicain. Le Monde : Dossiers & Documents 2, décembre 2005, n° 348, p. 1.
  • Renaut, Alain. Promouvoir une réelle égalité des chances. Sciences Humaines, décembre 2007, n° 188, p. 24-27.
  • Jardinaud, Manuel. Discrimination positive : peut-on imposer l’égalité des chances ? Phosphore, février 2006, n° 296, p. 48-49.
  • Maurin, Louis. La discrimination positive peut-elle réduire les inégalités ? Alternatives économiques, 2e trimestre 2006, n° 68, p. 56-57.
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