Actualités, astuces, interview... Venez lire la gazette de ce printemps de Vikidia ! 
Lutte antichar
Le terme lutte antichar désigne les moyens militaires mis en œuvre pour combattre les véhicules blindés, en particulier les chars de combat.
L'adjectif antichar peut désigner une munition, une arme, un véhicule spécialisé, mais également un dispositif ou une installation ainsi qu'un groupe de soldats destinés au combat contre les blindés. Tous ces moyens sont créés pour détruire (définitivement), si possible, un tank, mais sinon pour l'endommager ou l'empêcher d'agir pour un moment.
Brève histoire de la lutte antichar[modifier | modifier le wikicode]
Les chars d'assaut, britanniques puis français, apparaissent durant la seconde moitié de la Première Guerre mondiale. Peu blindés, ils peuvent être détruits par un obus explosif normal. L'Allemagne impériale fabrique néanmoins des balles de fusil durcies pour percer les blindages, puis le premier fusil antichar.
La Seconde Guerre mondiale est le conflit où fut le plus utilisé des chars de combat ; il semblait alors qu'une bataille était gagnée (ou perdue) grâce à eux. Tous les belligérants utilisèrent des moyens antichar (imaginés parfois même avant la guerre) : des munitions perforantes 
, des canons antichar, des véhicules antichar avec ces canons, des soldats entrainés pour ça (jusqu'à des soldats japonais « kamikazes »), des installations pour les arrêter, etc. Durant ce conflit mondial fut utilisé à la fois des munitions très simples (des charges explosives ou des cocktail Molotov) et des armes modernes (roquettes) ; sont même étudiés des missiles téléguidés.
L'épaisseur des blindages de chars va être multiplié par trois au cours du conflit : le calibre des obus antichar en fera de même.
Il apparaît que la meilleure arme contre les chars est un autre char : la plupart auront ainsi des canons capables de détruire un tank ; certains seront même spécialisés en « chasseurs de char » (tank destroyer, jagdpanzer, etc.). L'infanterie est abondamment fournie en armes antichar individuelles (mines magnétiques, lance-grenades, lance-roquettes de type Bazooka...). Enfin, des zones entières sont modifiées pour empêcher les chars de passer : champs de mines gigantesques dans le désert ou à Koursk, « dents de dragon » sur la Ligne Maginot ou le Mur de l'Atlantique, fossés antichar devant Leningrad ou Moscou, par exemple...
Après-guerre, durant la Guerre froide et jusqu'à nos jours, les moyens de lutte contre les chars ont continué à être développés. Si les blindages se sont extraordinairement épaissis pour les chars lourds, les munitions perforantes sont également devenues exceptionnelles, capables de percer quelques mètres d'acier ! De nouveaux systèmes d'armes sont apparus, comme les missiles ou les hélicoptères d'attaque au sol.
- Exemples d'armes ou systèmes antichar utilisés lors de la Seconde Guerre mondiale.
Un groupe de soldats indiens de l'Empire britannique présentant des cocktails Molotov et un fusil antichar.
Des dents de dragon sur la Ligne Sigffried.
Deux soldats américains avec deux modèles de lance-roquettes Bazooka.
Un char américain M4 Sherman destiné à faire exploser les mines antichar enterrées.
Un obus AP de 75 mm allemand planté dans le blindage d'un char soviétique. Il n'a pas percé... On voit la trace du ricochet d'un autre obus en haut.
Tests d'obus perforants AP tirés sur un blindage, vu de l'autre côté. Pour être efficaces, il aurait fallu qu'ils pénètrent complétement, pour toucher les tankistes ou les mécanismes.
Trois modèles de panzerjaeger (canons automoteurs chasseurs de chars) allemands. Le canon est puissant mais le blindage très léger.
Un officier montre à des miliciens du Volkssturm allemand comment poser une mine magnétique à charge creuse HEAT sur un char pour le détruire.
D'autres membres du Volkssturm tenant des lance-grenade antichar Panzerfaust jetable, largement distribués, et un lance-roquettes Panzerschreck, copie du Bazooka américain.
Plusieurs fusils antichar soviétiques PTRD.
Illustration américaine de l'utilisation d'une Lunge mine, une charge creuse japonaise au bout d'une tige, qui en explosant entraîne la mort du porteur...
Un Jagdpanther (« Panther de chasse ») allemand, un des meilleurs chars chasseur de chars de la guerre, avec son canon de 88 mm. Celui-ci fut détruit par un obus (vous voyez le trou ?) dans son moteur.
Le canon de 88 mm allemand était d'abord un canon antiaérien, mais il s'est montré redoutable contre les chars et fut monté également sur le char Tigre.
Des résistants polonais, lors de l'Insurrection de Varsovie en 1944, présentent des lance-grenades PIAT donnés par les Anglais.
.jpg)
Aperçu des moyens antichar[modifier | modifier le wikicode]
Munitions[modifier | modifier le wikicode]
Il existe, depuis les années 1930 et jusqu'à nos jours, essentiellement deux types de munitions, montées ou tirées par différentes armes :
- Le projectile plein (c'est à dire ne contenant pas ou peu de poudre explosive), tout en métal et durci. Il peut percer un blindage selon le principe physique de l'énergie cinétique : son efficacité dépend de sa vitesse multiplié par son poids ; avec une tête pointue pour percer, bien sur, et sa matière doit être très dure (le tungstène et actuellement l'uranium appauvri sont très efficaces). C'est l'obus AP (de l'anglais Armor piercing) et ses déclinaisons (APCBC, APDS, etc.). L'obus-flèche apparu après-guerre est très fin et très rapide.
- Les obus, grenades, roquettes, utilisant le principe chimique (car explosif) de la charge creuse. Si on creuse un cône à l'avant d'une masse explosive, celle-ci en détonant va se concentrer à l'avant en une sorte de pointe ou « dard » en fusion, un plasma de 1000° allant à 20 kilomètres par seconde
! Ces munitions, appelées HEAT (de l'anglais high-explosive anti-tank, signifiant « explosif puissant anti-char », sont apparues au début de la Seconde Guerre mondiale et encore très utilisées.
Principe de la pénétration d'un obus plein (en bleu) sur un blindage devenant brulant.
Un obus-flèche français actuel. Une fois tiré, les « ronds » (dits « sabots ») se détachent et ne reste que la flèche avec son empennage.
Animation du principe de la charge creuse explosant et perçant. De nombreuses armes ont cette forme en double-cône, ou triangle.
Armes[modifier | modifier le wikicode]
- Le fusil antichar tire une balle durcie qui peut percer un blindage de moins de 40 millimètres environ, pour blesser un membre d'équipage ou endommager un véhicule. Il fut utilisé surtout au début de la Seconde Guerre mondiale.
- Le canon antichar, essentiellement utilisé durant la Seconde Guerre mondiale, est une sorte de canon de campagne destiné à la lutte contre les chars. Développé dans les années 1930, il est monté également sur des chars ou des camions, voire même des avions, durant la guerre, mais n'est plus guère utilisé durant la Guerre froide, où on lui préfère les lance-roquettes ou missiles.
- Les explosifs à main, de type grenade ou « mine », destinés à être posés ou lancés vers le blindé. Ils utilisent le principe de la charge creuse, et comme il faut s'approcher près du véhicule, c'est sans doute la méthode la plus dangereuse.
- Les lance-roquettes et lanceurs de charge explosive. Ils tirent une munition à charge creuse.
- Les roquettes et missiles tirés depuis un véhicule ou un aéronef.
Véhicules[modifier | modifier le wikicode]
Une arme antichar, si on veut qu'elle puisse tirer loin efficacement et qu'elle soit puissante (donc avec une grosse munition), sera obligatoirement lourde, impossible à transporter avec ses munitions par un ou quelques soldats. Il faut alors les monter sur des véhicules ; et comme ils sont « attaquant », l'ennemi va chercher à les neutraliser : ils doivent donc éviter la destruction en étant rapides, éloignés, ou très bien blindés eux-mêmes...
- Une voiture ou un camion peut porter un canon ou un lance-roquettes antichar. Rapides, ils peuvent être efficaces mais sont vulnérables à la moindre balle qui les touchent.
- Des blindés à chenilles furent considérés comme antichar, avec une efficacité certaine. Ces chasseurs de chars ont parfois un blindage fin qui oblige à tirer de loin - et ainsi moins efficacement-, ou avec un bon blindage, mais alors ils sont lourds, ne sont pas avec une tourelle rotative mais d'un seul bloc.
- Très rares sont les avions spécialisés dans la lutte antichar. Ce sont plutôt des avions d'attaque au sol, avec des bombes, des canons, des roquettes pour bombarder les cibles au sol. Mais ils détruisent rarement un blindé.
- Les hélicoptères furent à un moment de la Guerre froide considérés comme la solution contre les chars. Mais évidemment, des « mesures » (des armements) furent créées pour les empêcher d'être trop efficaces...
|
|
