Journée des Dupes

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Le cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne.

La Journée des Dupes est un événement politique qui a eu lieu en France en novembre 1630, sous le règne du roi Louis XIII. Le 12 novembre (la journée des Dupes), le roi a renouvelé sa confiance au cardinal de Richelieu, son principal ministre depuis 1624, alors que les ennemis de celui-ci croyaient avoir obtenu son renvoi.

Circonstances de l’arrivée de Richelieu au pouvoir[modifier | modifier le wikicode]

En 1614, le futur cardinal de Richelieu (alors évêque de Luçon) est remarqué par Marie de Médicis, la mère du roi, pendant les États généraux où il est un des délégués du clergé. À cette époque, le roi est encore mineur et Marie de Médicis gouverne la France à sa place. Elle prend Richelieu sous sa protection et le fait nommer ministre dans un gouvernement dirigé par Concino Concini, un Italien, époux de la sœur de lait de la reine, qui a une grande influence sur Marie de Médicis.

Après la chute de Concini en 1617, Louis XIII prend le pouvoir ; sa mère et les partisans de celle-ci, dont Richelieu, doivent partir en exil. Louis XIII et Marie de Médicis finissent par se réconcilier en 1620. La reine fait nommer Richelieu cardinal, puis elle réussit à le faire entrer au Conseil des ministres. En 1624, il devient le principal ministre du roi.

Désaccords politiques entre la reine-mère et Richelieu[modifier | modifier le wikicode]

Louis XIII, portrait peint par Philippe de Champaigne.
Marie de Médicis par Pierre Paul Rubens.

Lorsque Marie de Médicis fait nommer Richelieu ministre, elle croit qu'il va appuyer sa politique : catholique fervente, elle désire que le roi lutte contre les protestants à l'intérieur et à l’extérieur du royaume, et elle est pour le maintien de l'alliance de la France avec la très-catholique Espagne. Mais Richelieu conseille au roi d'adopter une toute autre politique : pour donner de la puissance à la France, il souhaite affaiblir la Maison de Habsbourg, dont une branche règne en Espagne. Un membre d'une autre branche des Habsbourgs est élu empereur du Saint-Empire romain germanique et il essaie de contrôler l'Allemagne. Louis XIII et Richelieu décident de soutenir les princes protestants allemands, révoltés contre l’empereur catholique Habsbourg. La reine-mère se fâche alors avec Richelieu.

La « Journée des Dupes »[modifier | modifier le wikicode]

En septembre 1630, le roi tombe gravement malade. Marie de Médicis et Anne d'Autriche (femme de Louis XIII, elle appartient à la famille des Habsbourg) essaient de lui faire promettre, s'il guérit, de renvoyer Richelieu. Louis XIII se remet de sa maladie et tente sans succès de réconcilier sa mère et son principal ministre.

  • le 10 novembre, Marie de Médicis annonce à Richelieu qu'elle lui retire toutes les charges qu'elle lui a confiées dans sa maison (dont celle de Grand aumônier).
  • le 11 novembre, la reine-mère interdit au cardinal l'entrée de ses appartements. Alors qu'elle est en conférence avec son fils, elle essaie une nouvelle fois d'obliger Louis XIII à se séparer de Richelieu. Le cardinal se croit alors perdu mais, dans la soirée, il réussit à s'entretenir avec le roi et celui-ci lui renouvelle alors sa confiance.
  • le 12 novembre, alors que beaucoup attendent l'annonce du renvoi de Richelieu, celui-ci est officiellement confirmé comme principal ministre du roi (ceux qui croyaient triompher – les ennemis du cardinal – ont été « dupés »).

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Marie de Médicis est exilée à Compiègne, d'où elle s'échappe pour se réfugier à l’étranger. Elle ne reviendra jamais en France. Louis XIII ne souhaitait pourtant pas se fâcher avec sa mère, mais l'entêtement de celle-ci à exiger le départ de Richelieu l'a obligé à l'éloigner de la Cour. Gaston d'Orléans, le frère du roi, part aussi en exil, mais il se réconcilie avec Louis XIII en 1634.

Le garde des Sceaux Michel de Marillac, un fidèle de la reine-mère qui devait remplacer Richelieu après son renvoi, doit partir en exil où il meurt en 1632. Son frère le maréchal Louis de Marillac (un autre partisan de la reine-mère) est arrêté puis condamné à mort et exécuté en 1632 sous le prétexte de péculat (c'est-à-dire, détournement de fonds, corruption). D'autres personnes ayant soutenu Marie de Médicis contre Richelieu sont emprisonnées.

Richelieu gardera la confiance du roi jusqu'à sa mort en 1642.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Christian Bouyer, Dictionnaire des reines de France (chapitre Marie de Médicis, p. 281–288), Perrin, 1992.
  • Article sur Wikipédia
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