Circoncision à Kairouan

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La circoncision "tehour" est une opération chirurgicale pratiquée dans toutes les couches sociales du monde arabo-islamique, qui consiste à couper le prépuce chez le jeune garçon âgé généralement entre 6 mois et 5 ans1.

Pendant longtemps, la circoncision s’est faite par le circonciseur "tahar". De nos jours, pour des raisons de santé, l’opération s’effectue par le personnel paramédical. C’est un acte chirurgical qui ne doit être effectué que par un médecin ou un chirurgien parfois sous anesthésie générale mais le plus souvent sous anesthésie locale1.

Préparatifs[modifier | modifier le wikicode]

En Tunisie, et particulièrement à Kairouan, les préparatifs de la cérémonie de la circoncision commençaient quelques jours en avance. Pendant ces jours, le petit est bien entouré de sa famille et des voisins pour qu‘on lui préparait psychologiquement à l'acte, on l’emmène chez le coiffeur, on lui enduit les mains et les pieds de henné et de harkous, on lui offre des cadeaux, on organise des petites fêtes pratiquement chaque nuit accompagnées des célèbres chants de la circoncision.

En cette circonstance, la famille montre les rapports de solidarité qui la constituent. Les femmes s’entraident pour préparer les délices kairounais, chacun selon son budget : le fameux makroud à la pâte de dattes, la succulente baklawa aux pistaches, la samsa aux amandes,  le kaâk anbar ainsi que les ghraïbas au sorgho, au pois-chiche ou à la farine.

La semaine se termine par une grande fête animée par une soulamia ou par un hezb2, où le garçon est présenté comme le roi de la soirée. Comme pour les mariages, c’est une occasion pour toute la famille de se réunir en invitant également les voisins et les amis.

(Photo hezb)  (Photo soulamia) (Photo fête de circoncision)

Jour de la fête[modifier | modifier le wikicode]

Le moment venu, le petit portait un habit traditionnel : djellaba blanche, une chéchia ou un tarbouche rouge sur la tête et une kontra aux pieds.


On l’emmenait au chirurgien dans un cortège de voitures ou dans une carriole tirée par un cheval accompagné d’un groupe de musique local. On parcourait ainsi les rues de la ville pour indiquer à tous les voisins qu’un nouvel homme s’apprête à entrer dans la communauté sans omettre de faire une visite "ziyara" à la mosquée du barbier connue sous le nom de mausolée de Sidi Sahbi.

Au retour à la maison, l’acte accompli avec la bénédiction de dieu, le circoncis "Mtaher" mérite bien son statut d'homme. Tous les hommes se levaient à tour de rôle en laissant tomber des billets de banque dans les mains du gamin alors que les femmes se précipitaient dans la chambre poussant des cris et d’interminables youyous en souhaitant à l’opéré toute sorte de bonheur3 « inshala fi ersek ydoum farhek. » Traduction française : « si Dieu le veut, à ton mariage ta joie durera. »

Quant aux enfants, le moment le plus attendu arrivait : on leur casse une gargoulette "kolla" remplie de bonbons, de dragées et de fruits secs, ce qui provoquait la joie des petits qui s'activent pour les ramasser du sol4.


Notons bien que la circoncision peut être réalisée à n’importe quelle période de l’année. Certaines familles choisissent la saison estivale pour effectuer ce rite dans une atmosphère festive. Outre, le 27e jour de Ramadan (la nuit du destin) "Leilat El kadr"5 est une journée sacrée pour y effectuer cette circoncision.

À Kairouan, certaines municipalités, association caritatives ou même simples citoyens, parrainent des enfants défavorisés pour des circoncisions collectives pendant la fête du Mouled.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

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