Phimosis

Le phimosis est un resserrement de l'extrémité du prépuce qui empêche de décalotter son pénis en toute circonstance.

Phimosis congénital

Aspect le plus courant du pénis d'un garçon de moins de 10 ans.

98 à 99 % des bébés ont un pénis qui ne peut pas être décalotté. L'extrémité de leur pénis est couverte d'un prépuce avec une ouverture suffisante pour laisser passer l'urine, mais trop petite pour faire sortir tout ou partie du gland. C'est aussi le cas de la grande majorité des jeunes garçons. Le dessin à droite montre l'aspect de leur pénis. Son extrémité se termine par un petit bout de tuyau étroit qui correspond à l'extrémité du prépuce.

Tant que le prépuce recouvre bien le gland, il s'allonge lors de érections, et notamment celle que tout garçon et tout homme a durant son sommeil. Au fil des années, le pénis et son prépuce grandissent ensemble. Par contre, si l'enfant peut décalotter très jeune, son gland ressort lors des érection et son prépuce ne s'allonge plus. Il se peut que Mahomet ait fait partie de ceux qui ont pu décalotter très jeune et de ce fait à l'âge adulte, il devait avoir son gland apparent. Le problème est qu'à cause de ce cas particulier rare, beaucoup de personnes ont cherché à l'imiter en pratiquant une circoncision.

À quel âge peut-on décalotter ?

Différentes études ont été menées sur ce sujet. Dans le première moitié du siècle dernier, dans les pays anglophones, on estimait que le décalottage devait pouvoir être être réalisé dès le plus jeune âge. Une première étude réalisée par Douglas Gairdner en 1949a conclu qu'avant l'âge de 3 ans, il était normal que beaucoup de garçons ne décalottent pas. Mais son auteur a conclu qu'à partir de 3 ans, un garçon devait arriver à décalotter.

Toutefois, d'autres études ont plus tard abouti à la conclusion opposée. En 1968, le danois Jacob Øster a réalisé une étude sur l'aptitude des écoliers (au sens large, c'est à dire jusqu'aux lycéens) Danois à décalotter. Cette étude montre que la possibilité de décalotter augmente avec l'âge. Seulement un quart des garçons de 6 à 7 ans peuvent déjà le faire alors que 90 % des garçons 17 ans y arrivent. C'est vers 10-11 ans que la proportion des garçons qui arrivent à décalotter est de un sur deux.

Par la suite, en 1996, le japonais Hiroyuki Kayaba et son équipe ont mené une autre étude qui aboutit au même résultat que Jacob Øster. D'autres études menées dans différents pays ont par la suite confirmé que le cas le plus fréquent pour un enfant est de ne pas pouvoir décalotter. Mais il y arrivera plus tard en grandissant.

Comment expliquer une telle différence entre l'étude de Gairdner et les suivantes ? Vraisemblablement comme les anglais de la première moitié du siècle dernier trouvaient normal que des garçons très jeunes puissent décalotter, ils pratiquaient les décalottage forcé pour y arriver et la plupart du temps, après avoir fait subir au garçon des étirements du prépuce qui pouvaient être douloureux, ils arrivaient à le décalotter à 3 ans.

Au contraire, l'étude de Øster et probablement celle de Kayaba et les suivantes ont seulement cherché à voir à partir de quel âge le décalottage devient possible naturellement sans faire mal au garçon. Et c'est seulement vers 10-11 ans que la moitié d'entre eux y arrivent sans difficulté.

Faut-il décalotter un jeune garçon ?

Le rôle principal du décalottage est de permettre au prépuce de coulisser lors de l'acte sexuel.

Certains pédiatres et médecins, y compris des médecins scolaires trouvent anormal qu'un jeune enfant ne décalotte pas, alors que décalotter très jeune est rare. Il peuvent pousser le parents à décalotter leur enfant voire pratiquer eux-mêmes des décalottages forcés.

Le problème est qu'un décalottage forcé peut blesser le prépuce. Le corps sait réparer les blessures en créant une cicatrice. Mais à l'endroit de la cicatrice, la peau du prépuce sera plus épaisse et moins souple et donc moins apte à s'étirer. Finalement, en cherchant à décalotter trop tôt, on crée un phimosis cicatriciel qui sera plus difficile à résorber que le phimosis congénital qui est un phimosis naturel.

En plus, si on fait mal à un jeune garçon en pratiquant un décalottage forcé, il pourra conclure que la manipulation du pénis provoque des douleurs. Et si on lui demande de décalotter lui-même, il ne comprendra pas pourquoi on lui demande de faire quelque-chose qui fait mal. Plus tard, à l'adolescence, alors que d'autres garçons de son âge découvrent leur pénis en le manipulant, il risque d'hésiter à faire pareil ayant appris très jeune que ce genre de manipulation peut être douloureux.

En résumé, le décalottage d'un jeune enfant est inutile et peut être néfaste. Il vaut mieux attendre que le garçon manipule lui-même son pénis. Il pourra le faire sans se faire mal.

Comment arriver à décalotter

L'auteur du site phimosis-abc.eu précise qu'il y a plusieurs étape.

Tout d'abord, il peut y avoir des adhérences entre le prépuce et le gland. Une méthode à la fois ludique et indolore pour les enlever consiste à pincer l'extrémité du prépuce et à uriner. La pression de l'urine va faire gonfler le prépuce qui va se détacher du gland pour prendre la forme d'un petit ballon. Lorsque c'est fait, on peut relâcher l'extrémité du prépuce pour faire partir l'urine. Cette méthode est probablement la seule qui permet de décoller les adhérences sans introduire un corps étranger entre le prépuce et le gland.

Ensuite, divers exercices permettent d'étirer l'extrémité du prépuce pour en élargir l'ouverture. En les pratiquant un quart d'heure à une demi-heure par jour, petit à petit, on pourra faire sortir une partie de plus en plus grande du gland jusqu'à ce que le prépuce puisse passer en entier derrière la couronne du gland qui est la partie la plus large, sans que ça serre une fois que c'est fait. À ce moment là, le garçon peut décalotter lorsque son pénis est au repos  et c'est suffisant pour bien faire sa toilette.

Si en plus il désire décalotter aussi en érection, lorsque son pénis a un plus gros diamètre, il lui suffira de continuer les exercices pour élargir encore plus l'ouverture de son prépuce. Cela peut être fait en 2 étapes :

• d'abord arriver à décalotter en semi-érection,
• puis décalotter en érection bien dure.

Paraphimosis

Le paraphimosis est un incident qui se produit si on cherche à décalotter entièrement alors que le prépuce est encore trop étroit. En forçant, on peut parfois y arriver, mais une fois le prépuce entièrement décalotté, il risque de rester bloqué derrière le gland en produisant un étranglement.

Il faut éviter que cette étranglement empêche la circulation du sang dans le gland pendant des heures. Le mieux est d'être capable dans ce cas de repositionner son prépuce comme expliqué sur internet . Il est conseillé de refroidir son pénis à l'eau froide afin que son volume diminue. Il sera alors plus facile de refaire passer son prépuce par dessus le gland pour recalotter. Si le prépuce a du mal à coulisser on peut utiliser de l'huile de cuisine pour que ça coulisse mieux.

En dernier ressort, il faudra avoir recours à un médecin pour remettre le prépuce en place. Le problème est qu'un urologue risque alors d'insister pour pratiquer une circoncision. Elle n'est pas nécessaire. Le paraphimosis a eu pour effet d'étirer l'ouverture du prépuce et si plus tard un autre paraphimosis se produit, il sera moins grave que le premier. Et chaque nouveau paraphimosis réduit la probabilité d'en avoir encore d'autres.

Un paraphimosis peut se produire aussi lors d'une érection alors que le garçon décalotte sans difficulté lorsque son pénis est au repos. Mais dans ce cas, il lui suffira de débander pour que son pénis retrouve un diamètre compatible avec un recalottage.

Voir aussi

Autres sites web

• Article complet sur les études concernant le décalottage et les mauvaises pratiques
• Un site intéressant sur la sexualité des garçons et des jeunes hommes

Références

Portail du corps humain —  Accédez aux articles de Vikidia concernant le corps humain.

Portail de la médecine —  Tous les articles sur la médecine, les médecins, les maladies...