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Mnaouar Smadah

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Portrait de Mnaouar Smadah

Mnaouar Smadah, également orthographié Mnawar Smadah (منور صمادح), est un poète né à Nefta en Tunisie en 1931 et décédé le 28 décembre 1998. Il est issu d’une famille littéraire et scientifique. Mnaouar Smadah n’a suivi ni études scolaires ni universitaires. Autodidacte de formation, il a écrit 12 œuvres poétiques rassemblés en un seul ouvrage qui comporte en vers et en prose ses écrits sur la liberté, la révolution, l’amour, l’art, la beauté…

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Son père Ibrahim Smadah est né à Nefta en 1885. La ville de Nefta était connue pour son atmosphère scientifique et culturelle et pour les séminaires scientifiques organisés après la prière dans les mosquées. Ibrahim Smadah a étudié à l'Université La Zitouna de Tunis et a ensuite rejoint l'Université Al-Azhar au Caire et s'est spécialisé dans le Fiqh et le Tawhid.
D'un deuxième mariage, il a donné naissance à une fille et trois fils dont Mnaouar Smadah qui est né le 17 septembre 1931. Quand Ibrahim Smadah est décédé en 1941, Mnaouar avait 10 ans et ne fréquentait pas l'école parce que la famille était incapable de dépenser les études pour tous les enfants.1.
N’ayant pas fréquenté l’école, Mnaouar Smadah a exercé plusieurs métiers dès son jeune âge, de la boulangerie à un local de beignets dans les régions de Nasrallah à Kairouan et Makthar à Siliana. Cette période a été un tournant décisif dans la vie de Mnaouar, il a en effet rencontré le leader Habib Bourguiba et il lui a récité des vers qui l’ont ébloui. C’était en 1949 et il avait 18 ans.2.

Activités[modifier | modifier le wikicode]

Ayant plaidé farouchement pour la liberté et la justice humaine, il a contribué dans la création de la ligue “El kalam Al Jadid” (la nouvelle plume) au début des années 50. Il a également contribué dans la presse depuis les années 50 et a travaillé à la radio durant une vingtaine d’années.3.

À la fin des années 1960, Manouar Smadah s'est rebellé contre Habib Bourguiba, en critiquant et défiant son régime, à la suite de quoi, il fut emprisonné et torturé. Toute cette souffrance a causé une maladie qui a conduit Mnaouar Msadah à l’hôpital psychiatrique connu en Tunisie sous le nom de hôpital Razi.45.

Mnaour Smadah sera réhabilité juste après le 7 Novembre 1987. Le Prix National des lettres et des arts 1987 lui sera décerné en 1989 par lé président de la république. L’Académie nationale Beit El Hikma6 organisera la même année un colloque à propos de son œuvre « Mnaouar Samdah Chairou’l Hourria » (poète de la liberté). Sa ville natale emboitera le pas en lui consacrant elle aussi une rencontre richement documentée à laquelle ont pris part plusieurs poètes et universitaires.7. La plus grande souffrance de Smadah était sa déception sous l’Etat de l’indépendance, à la suite de la politique d’harcèlement et de répression de libertés relevant que le poème “Paroles” ou « Les mots » résume en lui même toute une vie.3.

Œuvres[modifier | modifier le wikicode]

Ibtessem ya chaâb (Souris, ô peuple!) est son premier poème, écrit quand il n’avait que 17 ans.
Après quelques semaines comme étudiant à la mosquée Zitouna à Tunis, Mnaouar quitte les nattes et les cercles des grands cheikhs pour devenir reporter dans le journal Tounes du grand journaliste et homme de lettres Zine Abidine Snoussi, qui avait mis en valeur les talents du grand poète Abou El Kacem Chebbi. Mnaouar ne cessera dès lors pas d’écrire et de publier des poèmes.
Il publiera entre autres et tour à tour, à partir de 1954, Al Ferdaous Al Moghtaçab (Le Paradis violé - ou confisqué), Fajrou’l hayet (Aube de la vie), confisqué le 8 mars 1955 par l’autorité coloniale, Harboun aâlàl jou’oû (Guerre contre la faim) paru en 1955, Ach’chouhada (Les martyrs) puis Cira’â (Lutte) en 1956, Maoulidou’tahrir (Naissance de la libération) en 1958, Al malekou’l aâed (L’ange est de retour) en 1960 dédié à Dag Hammarskjöld, à l’époque secrétaire général des Nations unies, à l’occasion de sa visite en Tunisie.

Il ira en 1965 à Bagdad participer au cinquième congrès des écrivains arabes où il donnera une conférence à propos de l’invasion intellectuelle subie par les Arabes, et déclamera son poème Ala dhahr al assad (Sur le dos du lion).7.

Extrait du poème : "Paroles"8.

Petit, je rampais sur les paroles
Enfant qui jouait du verbe et des paroles
Voix sans sens, j’étais, derrière les paroles
Et j’ai dépassé ces années trébuchantes, sur le chemin des paroles
De rêves et d’illusions, ma course derrière les paroles
Et derrière ce temps qui fuit j’ai couru pour les paroles
Je sais que j’ai été injuste envers les paroles
Et j’ai écouté les gens entendre la voix des paroles
J’ai parlé mais sans rendre service aux paroles
Ni sérieux ni ignorant celui qui plonge dans les paroles
J’ai souffert des blessures des paroles
J’ai pleuré la vie, chaudes larmes versées des yeux des paroles
Et je suis mort tant de fois pour les paroles
Ils les ont crucifiées puis les ont héritées les paroles
Car les cœurs des gens sont des tombes pour les paroles
Ils s’y réfugient pour s’en protéger et s’y perdent les paroles
Ce qu’ils ont de sens est mort et ils en sont morts pour les paroles
Marionnettes muettes ignorant la mesure des paroles
C’est un chant humain scandé par les paroles
Un chant au rythme de l’inspiration priant les paroles
Et des visions ivres se jetant sur les vallées des paroles...

Activités[modifier | modifier le wikicode]

Ayant plaidé farouchement pour la liberté et la justice humaine, il a contribué dans la création de la ligue “El kalam Al Jadid” (la nouvelle plume) au début des années 50. Il a également contribué dans la presse depuis les années 50 et a travaillé à la radio durant une vingtaine d’années.3.

À la fin des années 1960, Manouar Smadah s'est rebellé contre Habib Bourguiba, en critiquant et défiant son régime, à la suite de quoi, il fut emprisonné et torturé. Toute cette souffrance a causé une maladie qui a conduit Mnaouar Msadah à l’hôpital neurologique connu en Tunisie sous le nom de « hôpital Razi ».4.

Mnaour Smadah sera réhabilité juste après le 7 Novembre 1987. Le Prix National des lettres et des arts 1987 lui sera décerné en 1989 par lé président de la république. L’Académie nationale Beit El Hikma organisera la même année un colloque à propos de son œuvre « Mnaouar Samdah Chairou’l Hourria » (poète de la liberté). Sa ville natale emboitera le pas en lui consacrant elle aussi une rencontre richement documentée à laquelle ont pris part plusieurs poètes et universitaires.7. La plus grande souffrance de Smadah était sa déception sous l’Etat de l’indépendance, à la suite de la politique d’harcèlement et de répression de libertés relevant que le poème “Paroles” ou « Les mots » résume en lui même toute une vie.3.

Ont parlé de lui[modifier | modifier le wikicode]

  • "Mnaour Smadah : Œuvres poétiques complètes", ISBN : 9973-12-288-7, par Abderahmen Smadah, date de parution 1995,
  • "Mnaouar Smadah : « Affaires et peines »", un montage de poèmes de Mnaouar Samadah en arabe et en français au Parvis des arts proposé par la compagnie marseillaise alzhar, le 27 et 28 Mars 2015
  • Rencontre-débat sur la vie de Mnaouar Smadah et son parcours culturel à l'occasion de la quatrième édition de la foire du livrede Tunis, Février 2017, organisé par la délégation régionale des affaires culturelles à Tunis.


Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. L'encyclopédie tunisienne libre (en arabe), www.mawsouaa.tn
  2. "Webmanagerceter, Article :Hommages à Mnaouar Smadah, le poète des mots et des maux , 24 février 2017"
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 "Webmanagercenter, Article :Hommages à Mnaouar Smadah, le poète des mots et des maux , 24 février 2017"
  4. 4,0 et 4,1 "Aljazeera Net, Article (en arabe) :Mnaouar Smadah.. le vendeur des tartes clair, 6 Décembre 2012"
  5. https://www.liberation.fr/culture/2002/07/23/un-theatre-pour-l-homo-tunisianus_410924/
  6. https://fr.wikipedia.org/wiki/Académie_tunisienne_des_sciences,_des_lettres_et_des_arts
  7. 7,0 7,1 et 7,2 "Le Quotidien, Article :Dixième anniversaire du décès du grand Mnaouar Smadah (28 déc. 1998-28 déc. 2008) : Le poète de la liberté parti debout , 10 Septembre 2012"
  8. "Traduction réalisée par Inès Oueslati sur huffpostmaghreb"
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