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Jellaba Ouazzania
La Jellaba Ouazzania est une Jellaba traditionnelle originaire de la ville de Ouezzane, une ville située au nord du Maroc. Elle est fabriquée à partir de la laine de mouton grâce à des artisans professionnels Ouazzanis. La jellaba peut-être portée par les hommes et les femmes, dans toutes les saisons.
Le mot « jellaba » est dérivé du mot arabe « jilbab » qui signifie vêtement long. Le mot « Ouazzania » est dérivé de la ville d’Ouazzane.
La jellaba Ouazzania se distingue par ses motifs, ses rayures et sa broderie (S'fifa, Darss...), détails qui apportent à la pièce une touche de finesse et d'authenticité.
Il y a plusieurs types de jellaba Ouazzania comme les jellabas dites Habba, Sousdi, Mharbla, Chakhma. Ces types adaptés à toutes les saisons.
La jellaba Ouazzania est nommée aussi « dwa lberd ». Les habitants s'enveloppent de jellabas quand le Royaume se drape de neige. Elle a une capacité à conserver la température et fonctionne comme un système d'isolation thermique.
La jellaba Ouazzania est parmi les 46 éléments du patrimoine matériel et immatériel du Royaume qui sont inscrits par l'ISESCO.
Processus de fabrication de la jellaba Ouazzania[modifier | modifier le wikicode]
Les étapes de la fabrication de la jellaba Ouazzania :
- acheter et laver la laine ;
- filer en utilisant la Noria ;
- tisser ;
- coudre les parties principales avec précision ;
- vendre aux clients.
Achat de la laine[modifier | modifier le wikicode]
Ce métier dépend principalement de la laine comme matière première. On commence d’abord par tondre la laine des moutons avec de grosses cisailles à main. La tonte des moutons se fait généralement au printemps, quand il fait doux, et il est interdit de faire ce travail quand il fait froid afin d′éviter d′endommager les moutons. La laine ou est ramassée et placée dans de grands sacs pour être transportées vers les marchés de la filature (jeudi) pour que la femme les achète selon la quantité qu’elle souhaite.
La laine de mouton peut être acheté dans nombreux endroits différents au Maroc, mais la jellaba Ouazzania est fabriquée par la laine acheté au marché spécialisé « Souk Leghzel ») qui est ouvert chaque jeudi, car vous trouverez de la laine locale de bonne qualité et à prix raisonnable à peu près de 10 dirhams par kilogramme, et aussi dans le souk vous pouvez vérifier la qualité de la laine avant de l’acheter en la touchant et en l'examinant sa texture.
Souk L'ghzel
Souk L'ghzel
Laine de Souk L'ghzel
Souk Leghzel
Souk Leghzel
Lavage de la laine[modifier | modifier le wikicode]
Après l'acquisition de la laine de moutons, auprès des paysans, les femmes commencent à laver les matières premières. Ce lavage passe par plusieurs étapes.
- Les femmes trient la laine, en commençant par enlever à la main les salissures les plus visibles comme le foin, les épines, les crottes...
- Lavage par l'eau (Charchoura) : les femmes placent la laine dans les bassins d'eau nommée « Charchoura » qui se trouve au quartier Al kechriyenne de la ville ancienne de Ouazzane. Elles la font tremper pendant plusieurs heures avec du triché (Tigheshte), une substance végétale qui est placée sur la laine en couches pour augmenter la blancheur et la douceur de la laine. Ensuite elles l’agitent et la frottent la laine pour enlever des impuretés.
- Rinçage de la laine
Une fois, la laine lavée, on la rince à l'eau claire pour enlever les résidus de savon.
- Essorage de la laine
La laine absorbe beaucoup d'eau, pour cela les femmes l'essorent plusieurs fois pour qu'elle soit la sèche possible.
Tri de la laine
Lavage
Tigheshte
Essorage
Al Kebrata
- Séchage
Toute cette laine est étalée par les rayons du soleil pour sécher complètement. Pour ne pas endommager la laine, les femmes utilisent un instrument locale typique appelée « Al Kebrata » pour la sécher, en étalant sur cet outil pour ne pas être en contact direct avec le sol.
- traitement au souffre :
La laine peut être traitée avec des vapeurs de soufre brulé dans un brasier.
Soufre
Ramollissement (Qarchal)[modifier | modifier le wikicode]
Après que la laine est lavée, séchée et nettoyée, la laine brute est confiée aux bons soins des femmes qui la ramolli par le « Qarshal », et la rend plus douce et plus facile au travail.
Le « Qarshal » est un peigne en bois muni de dents en fer pointues et longues, utilisé par les femmes comme outil essentiel pour rendre la laine plus douce et faciliter le processus de filage de la laine en un fil de laine.
Qarshal
Filage[modifier | modifier le wikicode]
La laine est filée en fils de différentes épaisseurs à l'aide de deux instruments. Ces derniers sont le « Maghzel » et « Naoura ».
- Le « Maghzel » est une sorte de broche en bois, utilisé pour enrouler la laine en fil. Il est tenu entre les doigts et la laine est attachée à l'une de ses extrémités.
- La « Naoura » est une sorte de rouet, également en bois. Elle est utilisé pour transformer la laine en fil en la faisant tourner rapidement. La laine est attachée à la « Naoura » et ensuite enroulée sur le « Maghzel ». Ces deux instruments sont très importants dans la fabrication de la jellaba Ouazzania. Au final, on une sorte de de boule épaisse. Les files triés et disposés selon la couleur et l'épaisseur, sont alors prêts à être tissés.
Naoura
Naoura
Sougllas
Al-Jaab Al-Nazaq
Al-Makba Naoura
Tissage de la Roqâa ou Al Kharaa[modifier | modifier le wikicode]
Dès que les fils sont tissées, en ce moment un personne intervient nommé « l'mâalam Derraz » qui tisse les files de la laine à l'aide d'une machine traditionnelle appelée « Al Mkebba ». Ensuite, les fils sont tissées sur une métier à tisser située dans une maison ou un magasin nommée « Al Mramma ».
Le tissage consiste à entrecroiser les fils de laine disposés dans le sens de la longueur avec des fils disposés dans le sens de la largeur, avec un va et vient d’environ 14 heures continues, voire plus selon la nature de la « Al Kharaa ».
- Tissage
Al Mramma
Va et vient du fil
Le tissu produit, appellé « Roqâa » ou « Al Kharaa » (dont il y a plusieurs types différents), est vendu de diverses manières :
- au souk, cette activité appelé « Dlala », qui est une forme de vente aux enchères qui se déroulait dans la place de la Souika. Une personne, le « Delal » fait le tour des commerces avec des tissus en laine pour les vendre au plus offrant. Une pratique ancestrale qui permettait aux commerçants et aux visiteurs de découvrir plusieurs produits et d’évaluer leurs qualités ;
- sur les marchés étrangers comme Fès et Chefchaouen ;
- ou bien le vendeur met les tissus dans un rayon des rayons de sa boutique en attendant le client.
- « Roqâa » ou « Al Kharaa »
Rokaa Al-Hobba
Confection et vente de la djellaba Ouazzaniah[modifier | modifier le wikicode]
Le client achète un des tissus au choix Après avoir choisi le tissu adéquat, l’acheteur le présente au couturier (ou tailleur). Le tailleur prend la taille du client en mesurant la longueur, la largeur et la manche, le tissu étant découpée sur mesure, avant d’acheter les boutons et des broderies selon le goût du client pour ensuite commencer à confectionner la jellaba avec dextérité. Un apprenti aide le tailleur en cousant, mais depuis peu son travail est facilité par une machine à coudre. Il faut au tailleur deux à trois jours pour terminer une jellaba.
A-Sussddiya
El-Meslola
A-Nemriya
Tracen
La Djellaba reste la tenue traditionnelle préférée de la plupart des habitants de la ville de Ouazzane, notamment lors des fêtes religieuses comme l’anniversaire de la naissance du Prophète, les nuits du Ramadan, le vendredi, l’Aïd el-Fitr et l’Aïd al-Adha.
- Djellaba
Références[modifier | modifier le wikicode]
Jellaba Ouazzania sur Wikidata
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