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Conte folklorique tunisien

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Abdessatar Amamou en train de raconter un conte

Les grands-mères et mamans tunisiennes racontaient souvent des contes aux petits enfants. Les grands-mères perçoivent ces récits oraux comme un moyen efficace pour impliquer les enfants, garantir leur obéissance et éviter les actes de désordre et de vacarme dans le cadre de la famille étendue où grands-parents leurs fils et leurs petits fils habitent dans la même maison.

Personnages[modifier | modifier le wikicode]

Bouchkara, l’homme qui ramassent les petits lorsqu’ils font des bêtises dans un sac sur son dos, l’ogresse « Ghoula » la terrifiante créature qui punit les gamins turbulents et la vieille « Azouzet Stout » sont des personnages mythiques enracinés dans l’inconscient collectif des enfants mais aussi dans celui des adultes d’aujourd’hui. La vieille Stout est une vieille dame très méchante qui provoque les disputes entre les gens. Il s’agit d’un conte qu’on raconte aux enfants en phase de préadolescence pour leur persuader des méfaits du mensonge et de l’hypocrisie dans un souci d’éveiller les fils et filles et de leur conseiller de suivre une bonne conduite.

Différents types de la tradition orale en Tunisie[modifier | modifier le wikicode]

La société tunisienne est caractérisée par une culture populaire de narrations orales. Jusqu’au vingtième siècle, La tradition orale est transmise d’une génération à une autre grâce aux narrateurs appelés « fdaoui », « meddah » ou « raoui » selon les types qu’ils racontaient…. Ces derniers étaient bien appréciés par les gens de différentes classes sociales à l’époque.

Formes de la tradition orale[modifier | modifier le wikicode]

La narration institutionnalisée comporte quatre catégories principales à savoir: la nadira (anectode), la hikaya, la guissa et la khurafa.

Les spectacles de marionnettes représentent un élément important de la tradition orale étant donné la popularité dont ils jouissent depuis leur apparition à l’afrique du nord au 14ème siècle.

L’anecdote[modifier | modifier le wikicode]

L'anecdote est reconnue sous le terme «nadira». En Tunisie, le terme « nadira » rassemble un recueil de courtes histoires drôles dont l’héro commun est un personnage optimiste, intelligent mais vulgaire dénommé Jeha. Le narrateur met en relief la ruse conçue par Jeha pour réaliser un profit ou résoudre un problème.

Ces anecdotes renommées « les aventures de Jeha » amusent les gens mais elles émettent, aussi, des messages implicites touchant des sujets de la vie quotidienne.

Les sagas épiques[modifier | modifier le wikicode]

Les sagas épiques, dits « hikayat » désignent le pluriel de « hikaya ». Ces contes focalisent sur l’histoire de certaines régions tunisiennes tout en mettant en valeur des personnages féminins. Parmi les principales héroïnes de « hikayat », figurent zazia hilaliènne, al kahina et Fatma Alfehria  et Zazia hilaliènne .

Djazia Hilalia[modifier | modifier le wikicode]

Djazia est la sœur de Hassan ibn Sarhane, renommé cheikh ou encore le sultan des Bani Hilal. Cette princesse a vécu des faits tragiques : elle a été enlevée par un sorcier jouif. Un des plus vaillants guerriers « Diab ibn Ghanem » a sauvé la belle zazia et l’a ramenée au campement. Diab espérait obtenir zazia comme épouse mais Hassen, le sultan, refusait car ce guerrier était de condition modeste. Ensuite, zazia fut mariée au chérif Ibn Hachem. Puis, zazia, a été reprise par les Hilaliens. Revenue chez elle, son frère a accepté de la remarier avec Bouzid, son beau-frère. Ce nouveau mari a été tué par Diab. Alors zazia s’enfuit au Maroc et s’épouse d’un roi jouif. Mais Diab le tue aussi. La belle dame revient chez elle avec ses fils pour affronter ce dernier.

Al Kahina[modifier | modifier le wikicode]

Al Kahina reconnue aussi par le nom Dehia. Le titre « Kahina » fut attribué à cette femme par ses adversaires musulmans car elle avait une capacité prétendue à prévoir l’avenir. Elle est née au début du 7ème siècle. Elle était la souveraine d’un Etat berbère libre des montagnes d’Aurès situé à l’oasis de Gadames. Elle a lutté contre les arabes musulmans à l’amphithéâtre romain El Djem. Elle a été tuée par l’armée de Mussa Bin Noussair .

Fatima Fehria[modifier | modifier le wikicode]

Fatima Fehria est née vers 800 à Kairouan, dans l’émirat d’Ifrikiya à l’époque des Aghlabides. Fatima est l’issue des Fihrides, même clan que Oqba ibn Nafi Al Fihri, un général ayant participé à la conquête musulmane du Magreb (647-709). Les Fihrides sont issus de la tribu Coreîch.  Suite au décès de son père et de son mari Fatima hérite une immense fortune. En 859, Fatima et sa sœur, très éduquées et pieuses, obtiennent l’autorisation de construire des mosquées comme la mosquée des Andalous et celle des Kairouanais.

La légende renommé «Al quissa»[modifier | modifier le wikicode]

Ce genre inclut les récits coraniques classiques résultant de la littérature religieuse arabo-islamique. « Al quissa » se propose de réciter la biographie de certains compagnons du prophète. Khurafa : le conte traditionnel Le conte folklorique appelé en dialecte « khurafa » est une forme de narration orale de faits résultant de la mémoire collective de la société. Le terme Khurafa désigne donc une petite histoire basée sur l’imagination et la présence de personnages symboliques.

Rôles sociaux du conte traditionnel :[modifier | modifier le wikicode]

La kurafa, occupe une place importante dans la vie familiale. Ce conte est souvent raconté par chaque grand-mère à ses petits-fils à toutes les occasions qui regroupent les cousins et cousines chez leurs grands-parents.

Les grands parents sages récitent ces contes aux petits enfants en vue de :

  • faire reconnaître aux petits-fils les coutumes, les bonnes manières et valeurs qui régissent la société
  • amuser les enfants et assurer de bonnes relations entre cousins et cousines Ainsi, les grands parents garantissent l’union de la famille et les liens de solidarité entre frères et sœurs
  • aider l’enfant à explorer l’environnement et l’éveiller à comprendre la signification de certaines habitudes ou symboles qui caractérisent sa culture.
  • développer de nouvelles compétences chez cet enfant qui est en train de grandir et d’apprendre. Parmi ces compétences, la grand-mère ou le grand-père en racontant les faits du conte permet à l’enfant d’analyser, de déduire et voir même d’anticiper un sort ou une fin. Par conséquent l’enfant développe un ensemble d’aptitude telle que la réflexion, la décision, la distinction entre le bien et le mal.
  • libérer l’individu de ses obstacles et enrichir son imagination à chaque fois où un héros du conte réalise une victoire, l’enfant comprend après un certain nombre de contes qu’il y a un débat entre la raison et le tort. Et la victoire de l’héros lui offre des sentiments positifs tels que la joie, l’espoir et l’ambition.

Contes traditionnels les plus célèbres[modifier | modifier le wikicode]

Ommi Sisi[modifier | modifier le wikicode]

Cette histoire s'inspire des versions de différentes conteuses tunisiennes. Ce conte a été reproduit aussi, par les publications de l'Institut des Belles Lettres Arabes dans les années 1940.

« Il était une fois une dame qui s'appelait Ommi sissi.

Un jour Ommi sissi était en train de balayer lorsqu’elle trouva une pièce d'argent. Alors elle pensa d’acheter quelque chose pour sa fille, qui s'appelait Fatima. Elle décidera de lui préparer des poissons. Après qu'elle acheta les poissons et les prépara, elle les mit dans une assiette.

Après quelques instants, le chat de la voisine vint emprunter un tamis d'Ommi Sissi, et Ommi sissi lui dit - « Mais tu ne vois pas que je suis occupée, va le chercher il est dans la cuisine.»

Le chat partit à la cuisine, et tout de suite il sentit l'odeur des poissons, il les mangea et prit le tamis et partit. Après un moment, Fatima rentra à la maison, et qui eut très faim, elle ne trouva pas sa surprise faite par sa mère, Fatima pleura, sa maman arriva et comprit tout de suite la situation. Et quand le chat revint Ommi sissi lui coupe sa queue.  Le chat supplia la vieille de lui rendre la queue mais elle disait qu’il doit, d’abord, chercher du beurre de l'épicier. Le chat alla à l'épicier et demanda du beurre mais l'épicier lui dit - «Je te donne du beurre à condition que tu me donne du lait» alors le chat se dirigea vers la vache et lui demanda du lait  la vache lui répondit : « Je te donnerais du lait si tu m’apportais de l'herbe» alors le chat partit à la prairie et demanda de l'herbe mais la prairie répondit - «Je te donnerais de l'herbe si tu me ramenais de l'eau» et le chat partit à la rivière et lui demanda de l'eau alors la rivière répondit : «Je te donnerais de l'eau si tu me promettais d'arrêter de faire des bêtises ». Le chat accepta, il prit l'eau et le donna à la prairie qui lui donna de l'herbe. Le chat ramena de l’herbe à la vache qui lui donna du lait. Ce dernier donna du lait à l’épicier qui lui donna du beurre. Le chat apporta enfin du beurre à Ommi sissi qui lui recolla sa queue. »

Boussadia

Boussâdia[modifier | modifier le wikicode]

« Chers Petits et grands, suivez moi le conte de Bousaâdia aux mains agitées qui danse Stambali… Un jour, la fille de Bousaâdia a été volée par des commerçants qui volaient les enfants pour les vendre. Le pauvre homme chercha sa fillette, il interrogea plusieurs gens si ils la voyaient.  Bousâadia, malgré sa colère, réfléchissait en silence comment trouver ces méchants commerçants. Voilà, il finit par trouver une idée : il se déguisa et se balada dans les rues et chemins de toutes les régions du pays. Alors, il construisit un habit en peau de chèvre, il le décora par des coquillages. Il mit, enfin, un masque sur le visage et son déguisement. Puis, il sortit à la recherche de sa fillette. Il partira aux déserts, aux villes. Il rencontra des batteurs, des artisans et randonneurs. Là où il va, les gamins l’entourent et l’admirent surtout quand il joua au feu ; des cercles en feu sortirent de sa grande bouche.

L’homme Bousâdia, motivé par l’espoir de trouver sa fille, se déplaça d’un village à un autre, chercha dans les souks plein de vendeurs criants à leurs marchandises, de beaux chevaux arabes dans les cours. Toujours suivi par les petits gamins, l’homme ne perdait jamais l’espoir de retrouver sa chérie Saâdia. »

Jusqu’à nos jours, ce héros fait l’objet de plusieurs spectacles, présentés dans le cadre de carnavals, de fêtes traditionnelles, et présentés par un homme qui l’imite en se baladant dans les avenues principales accompagnés de tambours, de foules de spectateurs.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. « L’anthropologie du conte, étude anthropologique du conte traditionnel tunisien », 2002, Mohamed Jouili
  2. « L’anthropologie du conte, étude anthropologique du conte traditionnel tunisien », 2002, Mohamed Jouili
  3. Wikipédia, la culture de la Tunisie, traditions orales
  4. Culture de la Tunisie — Wikipédia (wikipedia.org)
  5. Source portraits Kahine, Zazia hilalienne, Fatima Fehria
  6. « portraits artistiques de femmes tunisiennes célèbres à travers la peinture de Ali Bargaoui  "
  7. Personnage folklorique de Bou Saadia (Jerba 2012, Tunisie).
  8. Source publication
  9. A propos d'une association de l'homme et du bélier orné sur une gravure de l'abri de R'mada (Jebel Ousselat, Tunisie centrale) par Jaafar Ben Nasr, Université de Kairouan, dans le cadre du project « Rock art of Tunisia »
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