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Zoo humain

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Aux 19e et au 20e siècles, jusqu'en 1940, une attraction d'un type particulier connaît un immense succès : les zoos humains. Dans les jardins publics, les jardins d'acclimatation, les foires, les cabarets, les cirques, les zoos ou les grandes expositions (coloniales ou universelles), à New-York, à Paris, à Londres ou à Berlin, on expose comme des animaux exotiques des individus venus du bout du monde : des Indiens d'Amazonie ou d'Amérique du Nord, des asiatiques du Cambodge ou de Chine, des Inuits du Groenland, des Africains du Sénégal ou du Congo... Lors des « expositions coloniales », on reconstituait des villages des colonies : des sénégalais, guyanais, cambodgiens...

Début[modifier | modifier le wikicode]

Ainsi 35 000 personnes nées hors de l'Europe ont été exposées au public lors de ces manifestations culturelles qui auront attiré au final près de 1,4 milliard de personnes ! Ces expositions rapportaient énormément d'argent à leurs organisateurs. Leur but était de montrer la puissance de l'empire colonial, la puissance du pays colonisateur.

Les publicités placardées dans les rues invitaient les spectateurs européens à venir observer des « sauvages » et les différentes « races humaines ».

Ces expositions d'êtres humains, d'Africains noirs, de campagnards d'Asie ou d'Indiens d'Amérique ont été organisées durant la colonisation européenne : au 19e siècle, les Européens sont partis à la conquête du monde pour coloniser des nouveaux territoires, y imposer leur domination et s'y enrichir en pillant les richesses locales. Ainsi, au 19e siècle, des pays comme l'Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Mali, le Vietnam ou le Cambodge appartenaient à la France.

Paris a vu défiler de nombreuses expositions d'êtres humains au 19e siècle.

On y a exposé des Indiens en 1817, des Lapons en 1822, des Inuits en 1824, des Éthiopiens avec des zèbres en 1877, des Africains noirs en 1889 et 1895, des Indiens Guyanais en 1892, des Kanaks, des Guinéennes et des Marocains en 1931. Les organisateurs des expositions ne recherchent pas la vérité, ils ne cherchent pas à reproduire fidèlement les villages des Africains ou des Indiens. Les organisateurs cherchent surtout à attirer des spectateurs pour gagner de l'argent. Ainsi, on invente des légendes, on présente certaines tribus comme des « sauvages », des cannibales vivant comme des animaux. Pour attirer les spectateurs, les jeunes femmes sont systématiquement dénudées.

Ces spectacles et ces expositions véhiculent des idées racistes : on mesure le crâne des Indiens et des Africains et on en déduit que la forme de leur crâne ne permet pas le développement de leur cerveau et donc de leurs capacités intellectuelles ... Ces expositions d'êtres humains sont clairement racistes : certains africains ou asiatiques sont présentés comme le chaînon manquant entre l'homme et le singe. Ces personnes sont présentées comme mi-homme, mi-singe. Ainsi, Krao, une jeune asiatique née au Cambodge en 1872, a fait le tour du monde jusqu'en 1926 en étant présentée comme une « femme chimpanzé ».

Ces êtres humains, d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique étaient donc exposés comme des animaux au zoo. En 1889 et 1895, les parisiens peuvent observer au Jardin d'Acclimatation de Paris des Africains noirs enfermés dans des enclos : un grillage sépare les parisiens des Africains noirs enfermés. En 1905, c'est la cohue à Liège en Belgique, on se bouscule tous les après-midis pour observer des adolescents sénégalais nager dans une piscine. En 1906, le jeune congolais Ota Benga est exposé au zoo de New-York avec un singe. Il se suicide en 1916. En 1910, on eut l'idée saugrenue de faire visiter le Jardin d'Acclimatation au chef touareg Moussa ag Amastan venu en France durant l'été 1910 dans le contexte de la " Mission Touareg ". Il alla saluer les marocains, les cinq villages africains et les derviches-fakirs égyptiens en représentation.

Ces expositions cessent peu à peu après la première guerre mondiale de 1914-1918. Les Sénégalais, les Marocains et de nombreux soldats des colonies ont combattu dans les tranchées de Verdun et du nord-est de la France. Il était donc devenu impensable de présenter des peuples qui se battaient pour la France comme des « sauvages ».

Cependant, des scandales d'expositions caricaturales d'êtres humains ont éclaté encore récemment :

  • en 1994 à côté de Nantes où un village « Bamboula » avait été construit à côté d'un zoo.
  • en 2002 à Yvoir en Belgique où des Pygmées ont été exposés dans un parc animalier.
  • à Augsburg en 2005 en Allemagne où un « village africain » a été installé dans le zoo municipal.

Livres[modifier | modifier le wikicode]

Cannibale, de Didier DAENINCKX : ce livre raconte la traite des kanaks (Nouvelle-Calédonie) pendant l'exposition coloniale de Paris en 1931.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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