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Les chiens sacrés
Situé à environ 15 kilomètres de la ville de San-Pedro, au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, le village de Taki compte 150 habitants. Créé vers les années 1956 par les frères Kla, Ninmlin et You qui s’y sont installés, le village à l’origine s’appelait « Taki Minoulé» qui signifie en langue Kroumen le morceau de terre qui rentre dans la mer. Ce village se situe entre la mer et la lagune Digboué. Au fil du temps, il prend le nom Taki.
La sacralisation du chien à Taki[modifier | modifier le wikicode]
Les frères Kla, Ninmlin et You arrivent sur le site actuel de Taki sur invitation du patriarche Karta Gbapomou. Ce dernier avait pour protecteur le chien. En effet, grâce au pouvoir du chien, il réussit à vaincre ses ennemis. Après sa mort, il leur transmet ses pouvoirs et cultes mystiques voués aux chiens. Cette transmission se perpétue de génération en génération jusqu’à nos jours. Des chiens sacrés appelés « gbè » vivent dans une grotte « kiô » de la forêt sacrée. Chaque chien représente un habitant du village. Lorsqu’un habitant du village devient malade, son chien protecteur est aussi malade. Avant toute activité champêtre ou de pêche, les chefs et le conseil des sages font des offrandes aux chiens sacrés pour la réussite de leurs activités. À des moments de l’année, ces chiens sortent de la forêt sacrée pour traverser le village. Ce qui annonce l’abondance des récoltes, le bonheur et la fertilité. Les femmes déclarées stériles qui séjournent dans le village enfantent. Le chien occupe une place importante dans le quotidien des habitants de Taki. En effet, pour le Kroumen de Taki il est interdit d’avoir un chien comme animal de compagnie car c’est un chien profane. Tout chien étranger ne doit pas rentrer dans le village. Si un chien est blessé ou tué dans le village, des rituels sont effectués. Il est également interdit de toucher les crottes de chiens.
La désacralisation du chien dans les campements de Taki[modifier | modifier le wikicode]
À l’image de la région de San-Pédro qui est une zone forestière, Taki connait un nouveau peuplement dans les années 1999. Des peuples de la sous-région et autres groupes ethniques de la Côte d’Ivoire s’y installent pour la culture du cacao, du café et de l’hévéa. Leur arrivée a donné naissance au campement dénommé Taki 2 avec plus de 800 habitants. À la vue de cette urbanisation, le chef du village de Taki, sa notabilité et le conseil des sages se sont accordés pour autoriser l’arrivée du chien dans le campement de Taki 2. Après sacrifices et libations, les allogènes sont autorisés à avoir un chien comme animal de compagnie. C’est ainsi que nous avons la première génération de chiens du campement. L’introduction du chien est une source de joie et de curiosité pour tous, en particulier pour ceux qui avaient des chiens comme animal de compagnie. La vue de chiens a suscité la peur chez les animaux domestiques.Le peuple Kroumen de Taki garde toujours sa tradition en restant profondément attaché à son culte de vénération des chiens. Hospitalier, ce peuple autorise les peuples venus d’ailleurs regroupés en campement de disposer de chien comme animal de compagnie.
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