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Le Dernier des hommes

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Friedrich Wilhelm Murnau, le réalisateur du film.

Le Dernier des hommes (Der letzte Mann) est un film muet allemand en noir et en blanc réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau en 1924.

Fiche technique[modifier | modifier le wikicode]

  • Scénario : Carl Mayer
  • Musique : Giuseppe Becce et Werner Schmidt-Boelcke
  • Durée : 1h 41

Distribution[modifier | modifier le wikicode]

L'acteur allemand Emil Jannings (photographié ici au centre, avec sa femme) était un comédien célèbre à l'époque du cinéma muet.
  • Le portier : Emil Jannings
  • La nièce du portier : Maly Delschaft
  • Le gardien de nuit : Georg John

Résumé[modifier | modifier le wikicode]

Le vieux portier d'un hôtel luxueux de Berlin, l'hôtel Atlantic, est très fier de son uniforme de travail et se prend pour un prince ou un roi. Ses proches et ses voisins, qui vivent dans des conditions précaires, l'admirent beaucoup. Mais, essoufflé après avoir porté une lourde malle, il est muté par le patron de l'hôtel à l'entretien des toilettes. Il perd son uniforme mais, pour garder son estime, se rend la nuit même à l'hôtel et parvient à le subtiliser sans être vu. Ainsi, il part et rentre du travail très bien habillé, mais dépose son uniforme à la consigne pendant qu'il est à l'hôtel. D'abord, la supercherie n'est pas découverte. Il se marie lors d'une soirée où l'alcool est abondant, et fait un rêve dans lequel il montre à tout le monde qu'il peut porter une énorme malle avec une seule main. Tout va bien jusqu'au jour où sa nièce veut lui faire une surprise en allant devant l'hôtel. Mais, éberluée que son oncle ne s'y trouve pas, elle demande aux employés de l'hôtel où il se trouve. Elle le voit alors aux toilettes et comprend la duperie. Complètement abasourdi par ce moment, il effectue un travail d'une lenteur extrême, et un client s'en plaint au patron de l'hôtel. Complètement licencié, tous ses proches se moquent de lui et il a pour intention de se suicider en retournant en pleine nuit à l'hôtel Atlantic. Il y renonce cependant après avoir été découvert par le gardien de nuit qui le console. Il passe la nuit dans les toilettes de l'hôtel où (scène non montrée dans le film) le milliardaire Money, meurt dans les bras de l'ancien portier tandis qu'il se lavait les mains. Il est ensuite découvert que le testament de Money stipulait que l'intégralité de son argent serait reversée à celui dans les bras duquel il mourrait. Le portier revient à l'hôtel Atlantic comme client et y invite le gardien de nuit. Ils mangent divinement bien (énorme gâteau, caviar, champagne Mumm de Reims, …). C'est aussi pour le vieux portier le moment de prendre à sa façon sa revanche sur le maître d'hôtel. Il va aussi aux toilettes de l'hôtel, qu'il connaît si bien, et où il rencontre le nouvel agent d'entretien auquel il donne de nombreuses pièces de monnaie. À la fin du film, le portier et le gardien de nuit sortent de l'hôtel, montent en diligence dans laquelle ils acceptent d'accueillir un homme pauvre, et partent vers une destination inconnue.

Un film innovateur et accueilli avec enthousiasme[modifier | modifier le wikicode]

Le dernier des hommes est l'un des premiers films utilisant une caméra mobile. Cette caméra fait des mouvements incessants pour produire des impressions particulières chez le spectateur. Murnau parvient à réaliser des images particulièrement rares et difficiles à réaliser pour l'époque. Le dernier des hommes est également l'un des rares films muets à ne pas comporter d'intertitres, afin d'accentuer la sensibilité des situations présentées. Cependant, lorsqu'une chose est trop difficile à deviner, le spectateur arrive à la connaître par un document écrit dans le film (lettre, articles de journaux). La tragédie que subit le portier après la découverte de sa supercherie est en très peu temps remplacée par un dénouement heureux volontairement presque invraisemblable, ce qui provoque une surprise du spectateur. Le nombre important de moments sans aucune action accentue la « soif » du spectateur de connaître la suite.

Carl Mayer a conçu ce scénario qui était d'abord destiné au réalisateur Lupu-Pick mais qui fut réalisé en définitive par Murnau. Ce film est également une intéressante fresque des rapports sociaux sous la République de Weimar.

À sa sortie en 1924, le film est accueilli avec beaucoup d'enthousiasme en Allemagne et dans le reste de l'Europe, et même triomphalement aux États-Unis, où il est vite considéré comme un chef-d'œuvre. Ce film est aujourd'hui considéré, avec l'Aurore (Sunrise) et Nosferatu le vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens), l'un des plus grands films de Murnau.

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