Kankourang
Le kankourang est un masque d’initiation des Mandingues de la Sénégambie. Il est considéré comme le génie protecteur de la communauté mandingue mais aussi d’autres ethnies de la Sénégambie (Diola, Baïnoucks, balantes, Manjacks…).
Le kankourang apparaît en toutes occasions mais particulièrement pendant les cérémonies de circoncision des jeunes garçons qui entament la construction de leur personnalité et de leur identité culturelle.
Historique[modifier | modifier le wikicode]
Le kankourang est un masque d’initiation qui aurait été introduit au Sénégal et en Gambie au début du 20ème siècle par le « Kouyan » Mansaba Mady Kôté qui serait né en 1853 à Mansa Mansidi, village situé dans l’ancien empire du Gabou et actuel République de Guinée Bissau. Le kankourang célèbre à la fois un rituel initiatique appelé « Kaffoo » c’est-à-dire circoncision des jeunes garçons dans la société mandingue particulièrement en Casamance, à Mbour, en Gambie et en Guinée Bissau.
Description[modifier | modifier le wikicode]
Le Kankourang est un personnage mythique recouvert de fibres rouges appelées « Faraa » façonnées et extraites d’écorces d’un arbre appelée « Diamboo ». Le kankourang se distingue par sa cagoule impressionnante constituée de fibres attachées et couvrant sa face appelée « Jouboloo ». Il est grand, élancé et détient dans ses mains des machettes sur lesquelles il tape avec un cri aigu qui fait peur.
Missions[modifier | modifier le wikicode]
Le Kankourang est le gardien de la sécurité des initiés à l’occasion des cérémonies de circoncision. Il chasse les mauvais esprits, assure la protection des fruits et productions agricoles, veille sur les comportements, l’environnement et généralement sur la consolidation du tissu social de la communauté.
Les accompagnants ou "Selbés"[modifier | modifier le wikicode]
Le Kankourang parade toujours accompagné d’anciens initiés qui suivent avec respect ses faits et gestes ponctués de chants et de danses. Ces accompagnants ou « Selbés », parfois torse nu, armés de bâtons, les fibres rouges ou « faraa diamboo » autour du corps apprennent aux initiés le vrai sens du bois sacré ainsi que les comportements qu’ils doivent adopter au sein de la communauté. Les selbés sont en général les yeux et les oreilles du kankourang et c’est avec eux qu’il communique.
Conclusion[modifier | modifier le wikicode]
Le Kankourang est non seulement le régulateur des comportements sociaux mais également le protecteur des productions agricoles et fruitières. En effet, dès qu’un arbre produit (le manguier par exemple) et avant la maturité des fruits le Kankourang sort pour attacher ses fibres sur les branches signifiant à la communauté qu’on doit laisser les fruits mûrir. Lorsqu’il estime que tous les fruits sont mûrs il revient enlever les fibres qu’il avait attachées permettant ainsi à tout membre de la communauté de bénéficier équitablement de ces fruits.
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