Georges de Selve

Georges de Selves sur le tableau "Les Ambassadeurs" de Hans Holbein le Jeune.

Georges de Selves est né en 1508. Il est le fils de Jean de Selves, le premier président du parlement de Paris. À ses 18 ans, Georges est élevé à la charge d'un évêque sur proposition de François premier, le roi de France. En 1528, Georges devient donc évêque, il le restera jusqu'à sa mort. Mais dans sa vie, il a occupé d'autres fonctions, notamment celle d'ambassadeur de la France. C'est grâce à celle-ci qu'il fera la connaissance de Jean de Dinteville, lui aussi ambassadeur, et qu'ils deviendront de grands amis. Ils se sont rencontrés durant une mission qu'ils avaient en commun : ils devaient rapprocher le roi de France, François 1er et le roi d’Angleterre Henri VIII. Cette mission sera finalement un échec. Enfin, en 1533, Jean demande à Georges de venir à Londres pour qu'ils puissent poser ensemble pour le tableau Les Ambassadeurs.

Georges de Selve meurt en 1541.

Les Ambassadeurs[modifier | modifier le wikicode]

Jean de Dinteville commande un tableau au XVIème siècle à Hans Holbein le Jeune, peintre allemand. Ce tableau sera peint en 1533 et nommé Les Ambassadeurs, sur lequel figurent Jean de Dinteville, ambassadeur français et seigneur de Polisy ainsi que Georges de Selve, diplomate, ambassadeur de France, ecclésiastique français et ami de Dinteville. Ce dernier l’aurait invité à faire partie du tableau ; cependant, de Selve n’a pas pu rester jusqu'à la fin de sa création. Dans ce tableau, on peut trouver un élément en perspective, le crâne. Vu de face, il ressemble pour certains à un os de seiche mais vu de côté, il est bel et bien un crâne symbolisant la mort. Les nombreux éléments présents dans l’arrière-plan du tableau illustrent la période durant laquelle se trouve ces deux ambassadeurs, la Renaissance, mais aussi plus précisément les nouvelles découvertes ainsi que des détails se rapportant à la religion. Sont aperçus sur les étagères un globe terrestre où on peut apercevoir « Le nouveau Monde », le Brésil, et plusieurs nouveaux instruments comme le compas ou encore l’équerre. Un globe céleste, qui montre les différentes constellations avec des illustrations de créatures mythologiques. Ce n’est pas par hasard que le globe terrestre se trouve sur l’étagère du bas et celui céleste sur celle du haut : leur position symbolise la terre et le ciel.

Cachés dans ce tableau se trouvent plusieurs détails se rapportant aux actions religieuses qui étaient en train de se passer lorsque ce tableau fut peint. Tout d’abord, une des cordes du luth est cassée ce qui dénonce la fin du questionnement de l’homme sur la mort, faisant peur à l’Eglise de plus en plus à cause de la montée en puissance du protestantisme dans l’Europe. Ensuite, on peut voir un livre d’hymnes sacrés et traduit en allemand par Martin Luther. Par ailleurs, Georges de Selve parlait cette langue. De plus, se trouve un crucifix, appelé « divinité », peu visible derrière le rideau en haut à gauche de l’œuvre. Elle se trouve dans le tableau car de Selve était « un grand lecteur de St. Paul » et supportait donc l’idée qu’on ne peut l’appréhender que par la foi, tout comme Martin Luther, « créateur du protestantisme ». On peut alors penser que de Selve était pour la réforme luthérienne, ce qui est vrai. Cependant, il jugeait les catholiques comme responsables du développement du luthéranisme. Ces nombreux outils dénoncent l’Eglise en disant que tout ne repose pas sur Dieu mais aussi l’Eglise, propos que de Selve ainsi que Luther soutenaient.

Bien que Georges de Selve ne fût pas pour la division de l'Europe, d'un côté le catholicisme, de l'autre le protestantisme, il supporta plusieurs idées que Martin Luther décréta à l’origine. Il a passé beaucoup d’années à essayer de réconcilier les fidèles au sein de l’Eglise, mais cette division ne pouvait être retenue. Au-delà de cela, de Selve croyait en la science ainsi qu’en Dieu : tous deux doivent pouvoir coexister car chacun se complète, veulent-ils dire par leurs différents propos. Les deux hommes sont du même avis sur le fait que « seule la confiance placée en Jésus qui nous aime malgré notre péché libère vraiment. »