Réforme des Cent Jours

La réforme des Cents Jours ou réforme Wuxu est une tentative ratée de réforme politique, culturelle et éducative de la Chine impériale sous la dynastie des Qing. Cette tentative de réforme ayant eu lieu entre le 11 juin et le 22 septembre 1898. Cette réforme est entrepris par le jeune empereur Guangxu et ses soutiens dont Kang Youwei ou Liang Qichao. Toutefois ces réformes sont stoppé par un coup d'État instigué par l'impératrice douairière Cixi. Cette tentative de réforme s'inscrit dans un mouvement plus large de renforcement à la suite des défaites de la Chine lors de la première (1839-1842) et deuxième guerre de l'opium (1856-1860) notamment de modernisation de l'armée chinoise. Toutefois cet auto-renforcement a montré ses limites face au Japon des Meiji qui l'a emporté lors de la première guerre sino-japonaise. Cette défaite contraint la Chine a signé de nouveaux traités inégaux avec les puissances européennes qui profitèrent de la faiblesse de la Chine.

Kang Youwei, un des conseillers de l'empereur et l'un des principaux penseur de ces réformes

Cette réforme avait plusieurs objectifs : supprimer les examens impériaux, faire de l'Université de Pekin un endroit où l'on puisse étudier l'art, les sciences et les classiques chinois, transformer le pays en une monarchie constitutionnelle, moderniser l'armée, favoriser l'industrialisation rapide de la Chine via le commerce et l'industrie en se basant sur le modèle capitaliste. Pour ses instigateurs, ces réformes devaient en outre s'accompagner d'un changement idéologique et institutionnel. Ces réformes suscitèrent une opposition farouche de la part de l'élite conservatrice au pouvoir qui les trouvaient beaucoup trop radical et souhaitaient des réformes plus mesurés. Certains soupçonnaient que de tel réformes étaient une tentative d'influence étrangère en raison de la nomination au sein du gouvernement Qing de conseillers étranger.

L'impératrice douairière Cixi

Les partisans de ces réformes souhaitaient également contraindre l'impératrice Cixi à abandonner le pouvoir, l'empereur charge Yuan Shikai d'assassiner Ronglu un des plus proches conseiller de la reine puis de prendre le contrôle de Tientsin avant de marcher sur Beijing pour déposer l'impératrice. Toutefois, Yuan Shikai trahit l'empereur et informe Ronglu des intentions de l'empereur. Par la suite, l'impératrice réalise un coup d'État le 2 septembre 1882 et prend le contrôle du gouvernement, plaçant l'empereur en résidence surveillé au palais d'Été jusqu'à sa mort en 1908. Les six principaux partisans de ces réformes, qui furent annulés dans la foulée, furent condamné à mort et décapités tandis que Qichao et Youwei fuirent vers le Japon.

Une décennie plus tard, des réformes plus modérés furent entreprises par l'impératrice avec notamment la suppression des examens impériaux en 1905, modernisation de l'armée et du système éducatif, expérimentation d'un gouvernement parlementaire et d'une monarchie constitutionnelle, mais le succès de ces réformes furent limités et conduisirent à la période des seigneurs de la guerre. Cela renforce également les volontés révolutionnaires car ces réformes étaient insuffisantes et un renversement de la dynastie apparaissait pour beaucoup comme le seul moyen de sauver la Chine, ce qui déboucha finalement sur la révolution de 1911 qui marque la fin de la Chine impériale remplacé par une république.