Fatḥa

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Le fatḥa placé au-dessus d'un cercle pointillé.

Le fatḥa (en arabe : فَتْحَةٌ, fatḥaẗun, littéralement « ouvrante ») est l'un des accents utilisés dans l'écriture de l'alphabet arabe. Il est placé au-dessus des lettres. Cet accent peut être double, dans ce cas on parle de fatḥatān, un type de nunation.

Cet accent permet de pouvoir rajouter la voyelle « a » aux consonnes, étant donne que l'arabe s'écrit uniquement avec les consonnes : chaque lecteur doit déjà connaître en avance la prononciation du mot pour pouvoir déterminer s'il faudrait ou pas rajouter une voyelle après la voyelle. Cela permet d'éviter des erreurs de lecture et donc de compréhension. Un exemple de cas est la suite des consonnes Vkdy (en arabe : ڤكدية ou ڢكدية). En rajoutant les accents, nous pouvons remarquer que cela se prononce Vikidyaẗun (en arabe : ڤِكِدْﻴَـةٌ ou ڢِكِدْﻴَـةٌ), donc dans ce cas la consonne « y » est suivie de la voyelle « a ».

Utilisation[modifier | modifier le wikicode]

Cet accent a été inventé par Al-Hajjaj ben Yusef entre la fin du VIe et le début du VIIe siècle pour faciliter aux musulmans une lecture correcte du Coran. Cela permet d'après les musulmans de laisser pur le Coran de toute bidʿah, innovation, causée par une mauvaise compréhension du texte. Un exemple est la 2e aya de la 108e sourate : si il n'y aurait pas de fatḥa on aura que la base de consonnes Fṣl lrbk w ʾnḥr (en arabe : فصل لربك وٱنحر). En rajoutant les accents cette phrase deviendra Faalli Lirabbika wa nḥaru (en arabe : ﻓَﺼَﻞِّ ﻟِﺮَﺒِّﻚَ وَٱﻧْﺤَﺮُ). Avec le temps des autres raisons se sont ajoutées en faveur de l'utilisation de cet accent :

  1. Les mots rares, qui ne sont pas très couramment employées. Dans ce cas il est fort probable que la plupart du monde ne connaît pas sa prononciation. Un exemple est ʾtỳ اتى, se prononçant et signifiant plusieurs choses, parmi lesquelles on retrouve le sens « venir d'un endroit ». Cependant l'auteur avait en tête un autre sens beaucoup plus rare de cette suite de consonnes, le sens « être d'accord avec quelqu'un ». Pour se faire comprendre, l'auteur pourrait mettre un fatḥa, en écrivant ātā (en arabe : آﻴَ) ;
  2. Les mots étrangers, comme des villes ou des personnalités, car leur prononciation peut être ambigüe pour un arabophone ;
  3. Pour les enfants et pour les débutants de l'arabe toutes les fatḥas (et les autres accents) sont indiquées pour leur simplifier la tâche d'apprentissage et de lecture.
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